Bonjour à tous,
J’aurais beaucoup de choses à dire sur le contenu des messages de « mai », mais je pense que c’est vraiment hors-sujet et que cela n’a pas vraiment sa place sur ce forum consacré à l’alpinisme.
Concernant les accidents, je peux apporter mon témoignage :
1/ Formation UCPA en1966 (cela ne me rajeunit pas !) avec encadrement par des guides. Dans la face sud du Pic de la Grave (itinéraire facile dans du mauvais rocher), un rocher très plat (pas trop gros heureusement) est détaché par la cordée au-dessus de la notre, je ne le vois pas arriver et je le prends sur le crâne (on n’avait pas de casque à l’époque, même en stage UCPA !) : cuir chevelu coupé, beaucoup de sang, je termine la course bandé et sonné, direction l’hosto : 11 points de suture et rien de grave.
Moralités :
- quelle idée de grimper sans casque, même dans une voie facile ! (avec un casque je n’aurais strictement rien eu),
- si le rocher était parti de plus haut ou aurait été plus gros, je ne serais plus là pour en parler.
2/ Accident (sans gravité) en parapente : j’avais acheté un parapente plus « pointu », plus perfo et plus délicat à piloter que mon précédent, je n’avais que 5 vols avec, je vole à Sainte-Victoire en conditions aérologiques foireuses ce jour-là et je décide d’aller me poser. Un autre pilote en vol continue de gratter le long des crêtes et du coup j’y retourne alors que je savais les conditions délicates (1° erreur !), je me prends une bonne fermeture (1/3 de la voile environ), mais rien de grave, cela se pilote bien, si on sait faire !
Je surpilote bêtement (2° erreur) en faisant des gestes brutaux et désordonnés et je mets mon parapente complètement en vrac sans parvenir à le réouvrir (et je n’avais pas de parachute de secours). A ce moment-là on voit le sol arriver assez rapidement…
Je me bats comme un beau diable sous mon parapente trop performant pour mon niveau technique (3° erreur : ne pas acheter du matériel de vol qu’on n’est pas capable de maîtriser !) et je dois chuter avec mon bout de chiffon dégonflé au-dessus de la tête sur 300 m de hauteur environ.
Coup de chance : la voile finit par se rouvrir, mais je suis trop près de la falaise, les suspentes accrochent une écaille et je me retrouve pendu en pleine falaise à seulement 50 m/sol environ : cela fait vraiment du bien quand tout s’arrête !
Il n’y a eu aucun choc avec la paroi au moment de l’arrêt (elle était en léger surplomb à cet endroit-là et donc pas l’ombre du commencement d’un quelconque dégât pour moi).
Je n’ai même pas eu le temps d’attendre que les pompiers me sortent de là : les quelques suspentes accrochées se sont sectionnées au bout de 5 minutes environ et le parapente, légèrement abîmé, mais regonflé et apte au vol, m’a ramené à l’atterro sans problème.
Tout cela s’est joué à 1 ou 2 secondes près : j’aurais pu soit me fracasser contre la paroi, soit m’écraser au sol, mais la voile s’est entièrement rouverte juste avant, il y a des jours comme ça…
Je n’ai pas eu le temps d’avoir vraiment peur, mais j’ai surtout tenu à revoler dès le lendemain (avec un autre parapente bien sûr !) pour ne pas me retrouver inhibé si j’attendais trop longtemps avant de reprendre l’activité.
Depuis j’ai bien sûr pris la double décision suivante :
- de ne voler qu’avec du matériel que je sais maîtriser,
- d’aller me poser lorsque les conditions ne me plaisent pas en l’air, même si d’autres pilotes continent de voler.
Ce n’est pas vraiment un accident d’alpinisme, mais comme il y a des parapentistes sur ce forum, j’ai pensé que cela pouvait intéresser certains…
A+ Marc Lassalle