Avez vous déja eu un accident qui aurait pu vous couter la vie?

En fait j’ai eu un accident qui m’a couté la vie, depuis je hante C2C…

Bouh !

Cet hiver au Ben rien de spectaculaire, mais un soir, dans la nuit tombante et la tempête, on était en conditions de survie car il fallait trouver le couloir de descente …

Sinon trois pets graves en parapente dans des atterrissages hasardeux, c’est ma formation au roulé-boulé militaire qui m’a empêché dans deux cas de me faire vraiment très très mal, mais vingt ans après je sens encore les chevilles quand je fatigue. Le troisième a été un pur coup de chance, je m’en suis tiré avec les apophyses transverses des vertèbres lombaires cassées parce que je suis tombé sur le coté, sur le dos c’était le fauteuil … Une chute de sérac aux Écrins et une chute de pierres sur sentier, la seconde plus dangereuse avec un bloc qui est passé vraiment pas loin de mon crâne tout juste planqué derrière un rocher providentiel.

Mais bon, j’aurais aussi pu mourir à six mois d’une vaccination antivariolique qui a mal tourné, à vingt ans d’un poids lourd arrivant en face qui a raté ma 2CV de quelques cm à la suite d’un endormissement du chauffeur, et à quarante ans d’une septicémie en arrivant à Paris …

Henri

Je crois avoir grillé 2 « cartouches ».

20 juin 1983, descente en rappel des 3 Pucelles (env. Grenoble), dernier rappel, je mets trop rapidement (mal à la tête) une sangle foireuse de relais, le relais saute, chute au sol de … 7 à 8m seulement. Un genou endommagé.

15 mars 1998, j’ai été emporté par une avalanche dans le haut de la face nord du Charvet (Aravis), j’ai été ensevelli instantanément, j’ai descendu avec l’avalanche environ 400m sur 1km de distance (estimation), j’ai sauté les barres rocheuses du bas (environ 80m mais pas verticales), le cone de déjection m’a sauvé. D’abord inconscient je me suis réveillé ensevelli sous seulement 20 cm. Je suis sorti seul. Fracture ouverte du coude droit avec rupture du nerf cubital, traumatisme cranien, ligaments déchirés genou gauche, entorses genou droit et des 2 chevilles. Secours présents en 20 minutes. 1 an pour s’en remettre physiquement, on ne s’en remet jamais complètement moralement, on est juste plus fort.

Dans les 2 cas il s’agit de fautes personnelles qui auraient été évitées par plus de lucidité. Ne jamais faire part de sentiments, toujours s’en tenir à des faits.

Dans les 2 cas j’ai repris les activités montagne en réalisant au moins d’aussi belles et d’aussi dures réalisations qu’avant, toute expérience est tellement riche d’enseignement qu’elles vous font progresser.

Qui aurait pu coûter la vie à un ami.

En redescendant au printemps les pentes raides de la face sud de Chamechaude il prit pied sur un névé de 100 m de long, 40 m de large et 50 cm d’épaisseur pour allez plus vite.

Quelques secondes après être sorti de la neige, tout le névé a glissé pour finir dans la forêt à grande vitesse.

Il a eu beaucoup de chance.

[quote=J2LH]sophie a écrit:

J2LH
je tiens à te répondre sur le personnel s’occupant de la
sécurité, je pensais aux gens qui s’occupent des risques
d’avalanche… Ne sachant pas qui s’occupe de ça,

Météo France publie tous les jours un bulletin du risque d’avalanches (BRA) par massif et c’est à peut près tout, il n’y a pas de feu vert mais des informations sur l’enneigement et la stabilité du manteau qui peut se résumer à un chiffre sur une échelle de 1 à 5. Mais le risque 1 n’est pas un feu vert et le risque 5 n’est pas un feu rouge (tout dépend de l’itinéraire choisi)[/quote]
Le chiffre seul n’a aucun sens si on ne le rapporte pas à la pente où l’on veut aller. Ce n’est en fait qu’une probabilité, que Munter corrèle très bien avec le nombre moyen de points fragiles dans un manteau neigeux. À chacun de s’adapter ensuite en fonction du terrain. La partie texte du bulletin d’avalanche est à lire tout aussi soigneusement !
On peut sortir tranquillement par risque 4 et se faire prendre par risque 2, voir 1 …
Et même par risque 5, on peut toujours faire du ski de fond sur un grand plat loin de toute pente :wink:

Henri

http://www.camptocamp.org/outings/136119/fr

[quote]Puis vint l’attente. Ca non plus, je ne m’en rappelle plus. C’est passé vite. Enfin, pour moi. Pour Nico, ce fut bcp plus long. Je lui demandais toutes les minutes où on était, je ne reconnaissais pas cette vallée, putain, les Pyrénées, je connais quand même ! « non Dadou, reste calme, on est ds les écrins, tu as eu une belle chute » « ouais, mais ça, c’est pas le Vignemale quand même ?? » « non Dadou, reste calme, on est ds les écrins, tu as eu une belle chute » Toutes les minutes. Pdt une heure.
Comme je ne me rendais pas compte, je variais quand même un peu : « aller, on va continuer doucement, ça va mieux. On ne va pas déranger les secouristes pour si peu. » « non, on va attendre. J’te jure, t’es pas beau…. »[/quote]
ça me rappelle un peu ce qu’avait eu mon père quand il avait fait une chute de 20m dans une crevasse. Il a heurté de la tête un des bords, s’est évanoui et s’est reveillé dans le bon sens mais, comme souvent dans une crevasse, coincé dans un étrangement de glace. Il a repris conscience 5min plus tard, et le jeune qui était tombé (en premier) avec lui, qui était indemne dans la chute, a du lui expliquer pourquoi il était là et tout ce qu’il s’était passé cette journée-là.

C’est le phénomène de « choc » : la personne reçoit un tel traumatisme que la conscience immédiate est momentanément en « veilleuse ». Pour la personne qui a tout vu et qui appelle les secours, c’est assez troublant : ça laisse aussi un choc mais pas de la même nature même si elle est rassurée sur le fait que l’autre est toujours en vie.

Quelques réponses vraies dans ce sujet et fort intéressante, Merci. D’autres sans intérêt… Cela peut être important pour ceux/celles qui cherchent un soutien, des expériences passées, un réponse. Un forum reste un forum et dédramatiser un accident peut être bien, pour soi. Précisez que vous êtes en mode « blague » svp sinon cela passe pour du foutage de gueule.

Perso.
Grave accident mi-avril, on a été pris par une avalanche de poudreuse à la montée d’un couloir. Difficile de faire la part des choses et après coup d’écouter les commentaires de mer***. On trouve la force dans les soutiens et cela remonte le moral et aide pour la (longue) suite. Le plus dur ce n’est pas le choc pour moi (inconscient dès les premières secondes je ne me souviens pas de grand chose). Le séjour à l’hôpital, la remise en forme (manger, marcher, faire sa toilette étaient devenus des activités qui demandaient un effort), le retour à la maison… l’acceptation, de l’accident, la mort, ma faiblesse physique et morale (j’ai encore du travail) sont très dur. Je compte bien remonter, cela reste une passion. Je chercherai juste le plaisir de la course que la « technique ». Tant pis pour mes nombreux projets toujours plus raide, ceux-ci se feront au travers des « tout fort » et de leurs comptes-rendus (de plus en plus) nombreux. J’ai eu un gros avertissement ce jour-là et ne pousserait le risque si loin et perdre mes « points ».
On prend du risque à rouler trop vite, prendre la route fatigué après notre course, marcher et respirer ce bon air en ville, manger ces nouveaux aliments si bon pour leurs économies… qu’en montagne. Là-haut on a la liberté de mesurer (plus souvent avec l’âge je me dis maintenant) les risques et de choisir. A chacun de trouver ses limites et ses plaisirs.

ps. sans parler des « petits » à côté dont on ne parle pas/plus… glissade en tout genre, pierre qui siffle, chute…

Merci pour ce témoignage vivant qui rend la victime plus sympathique après coup.

ce qui ne veut pas dire que tu ne l’étais pas. :wink:

.

Posté en tant qu’invité par fredlud:

Bonjour, je n’ai pas été directement témoin de l’accident qui a couté la vie à mon père, mais mon frere était présent , il avait dix huit ans et il a vu son père mourir sous ses yeux, il lui a fait un massage cardiaque mais la pierre qui l’a frappéé en pleine tete l’a tué sur le coup. 20 ans après mon frere vit encore avec ce drame et fait une grave dépression et je ne sais pas comment l’aider, peut etre avez vous vecu ce genre de drame et pourrez vous me conseiller.Je le vois dépérir de plus en plus chaque année un peu plus , il a d’abord nié sa souffrance et à refusé d en parler pendant des années puis ces dernier temps , il s’est completement renfermé, il n’a plu gout a rien, ne mange plus , n aplus de vie sociale, ne fait plus aucun sport, n a pas de copine et n aplus de contacte avec la famille si on ne vient pas a lui … etc il a fallu le « prendre par la main » pour qu’il accepte enfin de voir un psy et de suivre une thérapie, alors je me dis que c est deja un bon début car il commence un travail sur lui et il commence un traitement, c est qu il est dans l’acceptation et non plus dans le déni , mais j ai très peur pour lui, j’aimerai l’aider plus mais je ne sais pas comment faire . Pour ma part je vais beaucoup mieux , je me suis soignée et je me dis que mon père était un amoureux de la montagne et qu il ne voulait pas mourir dans son lit alors finalement il a eut un fin plutot conforme a ses désirs , mais pour nous les « survivants » les choses sont bien compliquées et ça je croie que les amoureux de sports extremes n’en ont pas vraiment conscience … Les conséquences peuvent etre terribles pour ceux qui restent.

Salut Fredlud

Invite ton frère à s’intéresser à la lecture de La Parole de Dieu.

Il est dit dans Romain 15:4

« Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance. »

Que Dieu te bénisse toi et ton frère.

Je voudrais aussi te dire que j’ai bien failli y rester moi aussi. c’était en 1986 avec un ami en ski de rando. on était arrivé pratiquement au sommet quand une chute de pierres se produisit et j’entendais siffler de partout jusqu’au moment où j’ai reçu une pierre sur la tête qui m’a bien sonné mais heureusement sans gravité pour ma vie. j’ai du faire quand même plusieurs points de sutures à l’hôpital. A cet époque je ne connaissais pas encore Dieu mais dans sa miséricorde il a bien voulu me garder.

Posté en tant qu’invité par Anonyme:

Tu as raison. Ton frère a fait la bonne démarche.Pour l’instant tu ne peux pas faire grand chose d’autre que ce que tu fais déjà: continuer à l’entourer et à l’accompagner dans sa démarche de soin. Une thérapie c’est avant tout une rencontre. Si tu t’aperçois que ton frère n’accroche pas avec son thérapeute il ne faut pas hésiter à lui proposer d’aller en voir un autre. ça peut-être un peu long mais une dépression même grave doit se guérir complètement si elle est bien prise en charge. Bon courage.

Posté en tant qu’invité par tienus:

En 1993.En traversée à ski sous les rochers de l’Aiguille du Midi, en partant au Mont-Blanc. J’entends un bruit sur ma gauche, à l’amont. Je vois un rocher qui dévale. Le temps de faire un pas de plus, un choc, je tombe dans la pente… Je n’ai rien. C’est juste le ski qui a reçu le bloc, juste derrière la fixation au talon. Il est explosé en trois morceaux. J’ai fait l’ascension à pieds.

Tu ne crois pas qu’en 20 ans, cet homme a eu tout le temps de remercier ‹ Dieu › de lui avoir infligé la mort de son père sous ses yeux ?

Tant mieux pour toi si ‹ Dieu › a été miséricordieux en ne t’envoyant qu’une petite pierre, alors que vous ne vous connaissiez même pas !

Allez, encore un petit verset, ça frise l’indécence.

Olivier-C je te remercie de ne pas déformer mes propos. Tu es vraiment affligeant.

Si tu as des griefs à faire contre Dieu adresse toi directement à Lui mais pas à moi.

Je ne vois pas pourquoi.
Si ça peut lui faire du bien, pourquoi pas? Ce n’est pas plus décent ou indécent que d’aller chez un psy… Il y a des tas de gens qui trouvent le réconfort dans la religion. Pourquoi négliger cette possibilité?

Posté en tant qu’invité par fredlud:

Merci à vous pour tous vos messages , et je suis désolée si j ai un peu plombée l’ambiance … je crois qu’il est effectivement en voie de guérison , du moins c est un début et pour la 1ere fois ça se passe bien avec son psy , j espère seulement qu il va s accrocher . En effet pour certain, Dieu peut etre une aide mais pour nous il n’existe pas , ils étaient trois et c’est mon père qui est mort ce jour la . Chacun doit touver la resource en lui pour dépasser les drames d’une vie et j espère vraiment qu un jour cet accident le rendra plus fort. Moi j’ai compris que la vie tenait a peu de chose et je me suis dit qu il fallait en profiter au lieu de la gaspiller , vous tous qui etes passé si près, ce n est pas de la chance c est juste que ce n était pas le moment, merci encore et que la passion de la vie soit votre moteur.

Ne t’inquiète pas ce n’est pas toi qui a plombé l’ambiance.

Courage et bonne continuation.

Ton message m’avait particulièrement ému et le fait qu’on te réponde « Que Dieu te bénisse » m’avait hérissé le poil car j’avais bien compris qu’en 20 ans, vous auriez trouvé les ressources spirituelles nécessaires si vous aviez été croyants, cette réponse me paraissait donc inappropriée et vide de sens. Comment croire en un dieu si cruel et injuste qui garderait les uns dans sa miséricorde et condamnerait les autres ?

Je vous souhaite du courage pour atténuer ce traumatisme.