Posté en tant qu’invité par Marc Lassalle:
Je vais essayer de ne pas être trop long, mais il y aurait tellement de choses à dire sur l’activité parapente en haute montagne !
Il existe d’ailleurs des dossiers à ce sujet qui ont été publiés dans certaines revues de parapente.
Pour les amoureux de la montagne et du vol en parapente, décoller d’un beau sommet et rejoindre la vallée en planant tranquillement sous son tapis volant multicolore est toujours une émotion extraordinaire dont il est vraiment impossible de se lasser !
Voici quelques élements de réponse à tes questions :
1/ Il faut bien sûr être véritablement autonome en parapente avant d’envisager des vols en haute montagne.
Mais il n’est pas nécessaire pour autant d’avoir un super niveau technique pour réaliser de tels vols. Décoller tôt le matin avec vent faible du sommet du Mont Blanc est beaucoup plus facile qu’effectuer des vols de distance de 100 km ou plus par exemple…
Acquérir cette autonomie dépend beaucoup des individus (certains apprennent en effet beaucoup plus vite que d’autres), mais disons qu’il faut compter une cinquantaine de vols environ avant de pouvoir envisager de tels vols.
Et le parapente ne peut pas s’apprendre par simple compagnonage avec un ami pilote.
Il s’agit d’activité aérienne et même si cela n’est pas obligatoire, le passage dans une école de formation professionnelle me semble incontournable pour apprendre l’activité en sécurité.
2/ Il existe des parapentes allégés spécialisés montagne. Ce matériel (parapente + sellette) pèse en général dans les 5 kg environ, ce qui est tout à fait compatible avec un portage en altitude, mais il faut bien sûr réserver cette activité à des ascensions peu difficiles (voiles normales en particulier). Il est rare de trouver des alpinistes avec un parapente dans le sac dans la face Nord des Grandes Jorasses !
Tu fais allusion à du matériel pesant 3 kg : ce matériel ultra-allégé (avec des parapentes de très petite surface) commence à exister, mais leur usage (pas orienté spécialement pour la haute montagne) est réservé à d’excellents pilotes volant très souvent et possédant un très bon niveau technique : ces voiles sont en effet beaucoup plus vives et réactives et donc plus délicates à piloter.
3/ Il faut savoir que la pratique du parapente est en général interdite dans les Parcs Nationaux (ex : Vanoise, Mercantour), à l’exception du Parc National des Ecrins qui a signé une convention avec la FFVL (Fédération Française de Vol Libre) autorisant le vol libre dans le massif (à l’exception de quelques zones limitées, à certains moments de l’année).
Merci aux administrateurs du Parc de nous donner ainsi la liberté de voler dans ce magnifique massif.
La pratique est libre dans la vallée de Chamonix (il n’y a pas de Parc National), à l’exception du versant Nord du Mont Blanc qui est interdit aux parapentes du 1° juillet au 31 août.
4/ Toute pente en neige, en cailloux ou en herbe pas trop pentue est susceptible de servir de décollage (exemple : on décolle sans problème de l’immense pente de neige douce située au niveau de la Brèche Lory sous le Dôme des Ecrins).
5/ En matière de réglementataion, il est en principe nécessaire d’avoir l’autorisation des propriétaires des lieux de décollage et d’atterrissage, mais en fait en montagne il est bien sûr possible de décoller d’où on veut.
Quant à l’atterrissage, il suffit de trouver un terrain dégagé (et fauché s’il est cultivé) pour ne pas poser de problème particulier (champ, pré…).
Le terrain à côté du camping d’Ailefroide constitue un atterrissage classique où je me suis posé plusieurs fois en ayant décollé des Ecrins, du Pelvoux ou de l’Ailefroide Orientale par exemple.
6/ Je pratique aussi le parapente sur des sites « classiques », mais les vols en haute montagne que j’ai réalisés restent à jamais les plus beaux que j’ai pu vivre !!!
Exemples : Mont Blanc, Dôme du Gouter, Aiguille du Midi, Aiguille Verte, Grandes Jorasses, Grand Paradis, Ecrins, Pelvoux, Grande Ruine, Ailefroide Orientale, Pic du Rif, Pic Coolidge, Pic Jocelme, Tête des Corridors (après avoir traversé les Arêtes de la Meije), etc.
Si on aime le vol et la montagne, il faut surtout combiner les deux activités : c’est absolument magique !
Marc