Assurer le leader en cas de perte du système d'assurage

Et si ton second était au bout de la corde, vu que tu te retrouves seul, plus de soucis d’assurance :sweat_smile:

Epicure tu es vraiment terrible ! As tu une idée de l’immensité de ton inconscience à cette époque ? :joy:
Mais pour être plus sérieux, peut-être qu’en ce temps là on comptait un peu moins sur un tas de gadgets pour faire le boulot d’assurage à notre place et qu’on était encore plus vigilant ? Comme dans pas mal d’autres situations d’ailleurs…

L’inconscience est inversement proportionnelle à l’âge du combattant :sweat_smile:

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Le « c’était bien mieux avant » à encore frappé😉
Tout à fait satisfait pour la part des progrès techniques qui ont permis de réaliser des pièces complexes en aluminium moulé qui m’ont fait passer en deux décennie de l’assurance à l’épaule au Reverso en passant par le Huit de base et « l’épluche corde » comme la plaquette Salewa (avec le ressort ) .
Bref je ne vous pas ou serait les « tas de gadgets » en question .
Progrès technologique qui a aussi permis de ne pas limiter l’accès au technique d’assurage ( aléatoire et dangereuse pour certaines ) qu’ au «gros bras » ( donc exclusivement masculin ) et aussi d’augmenter significativement la sécurité de la cordée pour peut que l’on soit formé et sensibilisé au risque de l’activité.

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Personne a dit que c’était mieux de nos jours d’assurer à l’épaule ou de s’encorder à la taille directement sur la corde comme nous le faisions avant …
Simplement que si tu perds ton ATC, inutile de se suicider tout de suite, il y a de nombreuses solutions pour continuer l’escalade …
Mais Hervé à bien raison, aujourd’hui dans les moulinettes, avec une fausse sécurité, certains assureurs regardent grimper la minette d’a côté et perdent ainsi 80% de leur facultés de concentration …
Avant, y’avait pas de minettes à côté et d’ailleurs y’avait pas de moulinettes donc les facultés de concentration étaient maximum :joy:

Du moment que t’as toujours les étriers c’est bon.

@Reveric, je te remercie de croire que j’ai de « gros bras », malheureusement… il me faut bien t’avouer que… tu es le seul dans ce cas :grinning:
Ceux qui me connaissent un peu savent que j’ai des gros mollets ce qui, tu en conviendras certainement, n’est pas d’une grande utilité pour l’assurage à l’épaule :joy:… mais pas de gros bras !
Si j’ai appris à assurer à l’épaule, c’est juste parce qu’il n’y avait rien d’autre à ce moment là. Du coup, j’ai été contraint de le faire bien parce qu’à quatorze ans, mes 55 kg maigrichons n’étaient pas un contrepoids vraiment rassurants pour mes copains, tous plus balèzes les uns que les autres.
Ceci dit, ma réponse n’était qu’un clin d’oeil amical à Epicure, je ne suis pas particulièrement fan du c’était mieux avant. D’ailleurs, j’assure habituellement avec un huit ou un Grigri, j’ai de beaux coinceurs à came, des pitons en acier moderne (même si je regrette les très vieux Simond extra-plats tellement souples qu’on pouvait les plier à la main, une arme redoutable dans le rocher pourri), etc.
Je pense juste que c’est bien de connaitre un maximum de façons de faire, l’assurage à l’épaule, le rappel en S ou la taille de marches en neige et glace en font partie. Comme ça le jour ou tu perds quelque chose, tu n’es pas pris au dépourvu. Et ce jour-là arrive toujours au mauvais moment :wink:

En ce qui me concerne, pour les quelques fois ou il y a eu oubli (jamais de perte), selon les situations, c’est demi-cab, noeud de coeur et épaule.

Généralement au demi-cab si j’assure du bas, noeud de coeur si j’assure du haut (un peu plus facilement cumulable avec un mouflage en cas de nécessité qu’un demi-cab, je trouve), épaule dans les sorties de voie ou il faut quand même regarder où on met les pattes.
C’est comme tout, je pense : mieux vaut avoir un bon répertoire de techniques (à partir du moment où l’on est sûrs de bien maîtriser ce répertoire) pour l’adapter au mieux à la situation.

C’est sur que tu vas pas assurer à l’épaule dans du 7C mais ce type d’assurance reste le seul utilisable dans les petites longueurs dite " à vache" ou il est toujours préférable d’assurer correctement à l’épaule plutôt que de tenir des anneaux de corde à la main …
J’ai souvent retenu des débutants ou plus dans des parcours mixtes ou d’escalade facile parce que bien calé derrière un rocher et surtout pas de mou …
Par contre retenir quelqu’un qui part en glissade avec des anneaux de corde tenus à la main, sauf cas très rare, c’est quasi impossible !
Et n’oubliez pas les grimpeurs de 7C, ils perdent jamais leur reverso :joy:

Mais est-ce qu’ils ont les anneaux de corde à la main ?

Normal, puisqu’ils utilisent un grigri !

7c ? Il faudrait re-contextualiser ce qu’était le haut niveau au bon vieux temps.
En 1967 dans du 5.10 (6b) par L. Dalke dans « X-M » à Eldorado canyon c’était le haut niveau au USA.
Cotation considérée à l’époque comme la limite des possibilités humaines ( le terrifiant « VI » de mes topos de l’époque ) .
Limite qui vont de pair avec les techniques d’assurage ( à l’épaule) sans baudrier.
Ce sont les innovations techniques et technologique qui ont permis de repousser les performances humaines et l’ouverture de l’échelle moderne de cotation par le haut.
P. Bérault tentera de « verrouiller » la limite des possibilités humaines au chiffre 7 mais c’est une autre histoire . :wink:
Je ne sais pas où était le premier point d’assurance ( clou ou coinceur ) de cette traversée mais en cas de chute c’est chaud( corde à simple - pas de gant ) pour les « gros bras » du second .
Qu’aurait il fallu pour que soit intercalé un 8 ( qui existait déjà en Europe ) dans le dispositif d’assurage entre ces deux grimpeurs de haut niveau ?


Superbe photo …
En 67, on prenait les mêmes risques mais avec des chaussures rigides et non des chaussons EB Fontainebleau … Certains commençaient à s’équiper de ces premiers chaussons d’escalade … J’ai fait la Gamma avec P Cordier qui avait ces chaussons, la seconde de la Coryphène avec S Gousseault qui avait aussi ces chaussons. Moi j’avais des Galibier Desmaison et je me souviens pas avoir beaucoup forcé dans les longueurs faites en tête et assuré à la taille ! Ou bien, on était très fort ou bien on avait pas conscience du risque de chute ? Ou les 2 ?
En 67, il n’y avait pas de 6B mais uniquement du 6+ :joy:
L’escalade moderne est un nouveau sport qui a aussi beaucoup d’intérêt et surtout plus de sécurité …

Perso je ne pense pas qu’il faille de gros bras pour assurer à l’épaule: j’ai encaissé (sans gant) des vols quand j’étais tout mingoulet et j’en ai pris moi-même un de plus de 20 m (en vibram avec baudrier de fortune fait maison avec des sangles plates) assuré à l’épaule avec un relais sur un génévrier sans que mon second mentionne autre chose que la trouille en me voyant passer plus bas que lui. Je pense qu’on peut lâcher un huit mais pas lorsqu’on est à l’épaule; on peut se brûler mais côté sécurité pour celui qui chute il y a certainement moins de risque.

« On » était très fort ?
Certains étaient très fort et leurs réputations ( et liste de courses) les précédaient dans les réunions hebdomadaires qui se tenaient dans les salons (Marseille moins guindé que Lyon) avec parquet ciré et grinçant, des succursales du CAFs des grandes cités de l’Hexagone !
Et c’est là que la belle philosophie , bien comprise, du « premier de cordée » prenait toute sa valeur pour peu que tout à chacun connaisse ses limites, sa motivation et ses ambitions .
Le premier de cordée plaçait la corde pour le second.
Tomber n’était pas envisagé car trop dangereux à une époque où les helicos n’existaient pas sur l’Alpe ( et ailleurs).
Les « premiers » cherchaient des « seconds » , qui devaient tenir la route, pour les assurer ( et leurs baiser les babouches😅 ) .
Et les « seconds » des « premiers » pour le prestige de les suivre, vaille que vaille, et sans barguigner dans des voies qui leur était à priori inaccessible.
Bref tu commençais patiemment et modestement ta « carrière » de grimpeur « TAs » ( comme-on-dit maintenant ) en cherchant d’abord à te faire accepter par des « premiers », ayant pignon sur rue, avant de tenter un jour l’aventure et de faire le cador en tête.
Je parle d’un temps où le clou et le bicoin de base est roi et où la « dégaine » n’en a pas encore le nom.
Chacun son rôle et les vaches étaient bien gardées.
Sans le Huit ( et avec des gants :sunglasses: ) et le baudrier ma compagne n’aurait jamais pu m’assurer correctement.
Hélas , helas le « premier » et son « second » ne se cherchent plus par les temps qui courent .
On désigne maintenant son «binôme » ( comme à l’armée​:sweat_smile:) à tu et à toi et à la va comme je te pousse ( le bigophone dans la poche :wink:)
C’est ainsi .
Y’a plus de respect . Tout fou l’camp ! :wink:
Donc rien à regretter de mon côté avec les (nouveaux ) gadgets actuels dédiés à l’assurance (en presque toute sécurité) des corps en chute libre.
Et plus vraiment l’envie de retenter l’expérience d’arrêter une chute dans le vide avec une corde qui t’astique les côtes, crame les mains et traumatise les vertèbres . Mon ostheo préférée est suffisamment riche .
PS : jamais perdu un huit ni un Reverso .

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C’est intéressant ces discussions pour le côté culturel :slight_smile:
Par contre aujourd’hui si on accepte d’être un peu objectif, l’assurance à la taille/à l’épaule en situation d’escalade n’a simplement plus lieu d’être :wink:
Les guides savent tous assurer à l’épaule et à la taille, on est nombreux à utiliser ces techniques de façon très régulière en alpinisme (assurer les clients dans un ressaut depuis une terrasse typiquement). Mais pour assurer un second en escalade en remplacement du Reverso, ça me semble une évidence que ce n’est pas la bonne solution aujourd’hui d’assurer à l’épaule !! Il suffit d’un mousqueton pour faire un demi cabestan et gagner en confort (faut être maso pour assurer à l’épaule depuis un relai " pendu" quand on peut faire autrement :joy:) et en sécurité (au moindre soucis du second, avec assurance à l’épaule dans du terrain raide, bonjour l’angoisse).

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C’est exactement ce que je disais plus haut …
Il est certain que si tu fait la traversée de la Meije avec des clients, tu vas plus souvent assurer ton client à l’épaule que sur des relais solides avec un Grigri !
Si tu l’emmènes faire Unchi Maka à Sialouze, tu vas pas souvent assurer à l’épaule … et si tu perds ton Reverso au pied de la 7° longueur, et ben t’es dans la m…

Quand on a perdu son petit matériel d’assurage, on assure soit à l’épaule, soit à la taille, soit au demi-cab.
J’espère avoir répondu de façon simple et efficace à la question initiale.
Nota: on peut aussi répondre de façon compliquée.

Ou faire du hors piste histoire de causer …
Je pense que celui qui a initié ce sujet connaissait les réponses qui lui ont été données mais il souhaitait avoir plusieurs sons de cloches pour être rassuré la prochaine fois qu’il perdra son système d’assurage …
Effectivement, tout a été dit et sans polémique inutile …

Mais pourquoi répondre simplement quand on peut le faire en étant compliqué ? L’essence même de tout forum qui se respecte, c’est de couper un cheveu en 4. Chipoter. Ergoter. Pinailler.