Hum, pour moi ça ressemble quand même à une peur de la chute !
Le test de la moulinette ne marche pas forcement, par exemple j’aime pas trop grimper en moulinette, mon angoisse moyenne en moulinette est supérieur à celle en tête. Pour moi la moulinette avec l’absence de corde, et de point clippé sous les pieds renforce l’effet hauteur.
Et ce n’est pas parce que tu n’as pas peur de tomber dans les 5 premiers mètres que tu n’as pas peur de tomber plus haut. Généralement la proximité du sol nous rend la chute plus facile. (alors quand la plupart des cas, la chute est juste plus dangereuse proche du sol paradoxalement…). Si je prend mon experience : quand j’ai un bon mental, aucun probleme pour prendre plein de plomb en couenne ou en salle. Par contre en grande voie prendre un bon vol avec 200m de gaz, ça fait tous de suite moins envie, je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de grande voie que j’ai fais ou la peur de la chute été absente (je parle bien sur de la peur « irrationnelle » de la chute, pas celle qu’on peut ressentir quand on doit faire un mouv’ où tu risque de te briser le corps sur une vire mal protégé, c’est différent bien sur). Quand j’ai le mental dans les chaussette, j’ai même pas envie de tomber en salle après le 2eme points et idem en couenne.
Mais si ton appréhension retombe quand tu clippes le point du dessus cherche pas, c’est 100% la peur de chuter.
Alors au risque de mettre un coup d’épée dans l’eau je vais parler de cette problématique ^^ Après comme dit plus haut y a énormément de solutions/méthode et ça dépend de beaucoup des personnes :
Premier truc : Savoir trouver la limite entre la petite peur, tension ou appréhension qui une fois le mouv passé ou la voie finis ne laissera pas de trace et le niveau de peur qui laissera des séquelles physique (car tu auras trop forcé) et psychologique pour toute la séance, voir même pour les séances suivantes. Ne pas aller dans cette zone, ça ne sert a rien, si ce n’est écourter les séances et augmenter l’appréhension général. Bref savoir se mettre mal (car pour la plupart des gens il y aura toujours un petit sentiment d’inconfort, il faut apprendre l’apprivoiser), mais juste ce qu’il faut et savoir abandonner si c’est trop fort. C’est d’autant plus important dans les voie d’échauffement !
Autre truc : se décontracter dans la voie. Tu sens la tension monter ? Au premier repos (soit sur des bacs soit sur la corde) tu prends un temps de décompression, tu respires bien, tu penses à autres choses, tu regardes la paysage. Objectif faire baisser le rythme cardiaque, ne pas se concentrer sur ce qui angoisse, et repartir le plus décontracté possible. Idem ça marche d’autant mieux que tu le fais tôt, et que tu n’attend pas que la pression soit à son comble (quand tu es terreur ça marche quand même et c’est parfois la « seul » option quand tu es partie dans une voie trop dure et trop engagée pour le mental du jour)
Autre truc : ne pas hésiter à faire plusieurs voie très facile en début de séance ou physiquement il n’y a aucun challenge mais ou tu te trouves quand même au dessus des points etc.
Tu peux en profiter au haut de la voie pour « engager », clipper les points au niveau du bassin, voir plus bas, voir même sauter le dernier point (si c’est pas risqué) et pas au niveau des épaules. Çà permet de te confronter à la hauteur progressivement et de grimper franchement « au dessus des points ». Même si musculairement tu es échauffé, rajoute en une ou deux pour t’échauffer mentalement !
Autre truc : y a les fameuses « école de vol », ça marche pas pour tous le monde (voir premier point: ne pas se mettre dans la zone rouge mental). Mais il y a un exercice qui perso m’aide particulièrement le jours de mental faiblard : au niveau des mouvements dur, où y a un risque de chute, c’est intéressant d’y prendre les chutes, et de manière progressive :
- tu te laisses tomber depuis les prises « de départ » sans amorcer le mouvement
- puis tu amorces le mouvement et tu te laisses tomber direct
- puis tu amorces le mouvement et tu « top » (touche la prise sans la saisir) la prise d’arrivée. etc;
tu voies l’idée. Y a un coté progressif d’aller de la mini chute à la grosse chute et aussi de prendre la chute dans le mouvement.
Idéalement à faire a une hauteur où tu as un peu d’anxiété mais pas trop (encore une fois, pas se mettre dans le rouge)
Finalement comme dit plus haut, la forme physique, joue beaucoup, ou plutôt le ressenti de la forme physique ! Dans mon cas quand je me « sens » fort j’ai moins peur, quand je me sens « moins fort » j’ai plus peur
En parallèle la pratique régulière aide (mais pour beaucoup c’est pas suffisant, beaucoup de grimpeur n’osent pas chuter malgrès de nombreuses années de grimpes)