Accidentologie en salle de bloc

Parer s’apprend, c’est un peu le problème, un peu paradoxal : un débutant aura plus besoin d’être paré qu’un mec qui sait tomber. Mais entre débutants ils pareront mal.

Concrètement, si tu n’as jamais paré, n’envisage pas de parer quelqu’un qui est loin de tes mains. Contente toi des bases (parer au niveau des épaules au début, puis hanches/fesses, toujours proche du grimpeur). Mal parer quelqu’un peut être contre productif (accident dû au choc avec le pareur, pareur qui accompagne très mal le grimpeur et provoque une blessure). Il faut savoir anticiper la manière dont peut tomber le grimpeur, et ce qu’il faudra faire pour bien l’accompagner.

Pour les manières basiques de parer, bien expliqué, je laisse les experts répondre. La fabrique verticale a fait une vidéo là dessus de mémoire. L’essentiel à retenir, en dehors des positions que j’explique plus haut, c’est que le but n’est pas d’arrêter la chute, mais l’accompagner dans une position non traumatisante.

Concernant les tapis, un point essentiel qui n’est pas trop évoqué ici, c’est qu’un tapis glissant évitera beaucoup les soucis (ça va accompagner la chute dans un sens). Et je préfère très largement les tapis bien mous, alors que je suis un gros sac (normalement c’est les personnes légères qui devraient préférer non ?). Peut-être que je n’ai jamais trop connu les compromis, entre les tapis trop durs d’Arkose/corti et les tapis très mous ? En tous les cas je suis vachement plus serein quand je tombe sur mes pads que sur les tapis d’Arkose, je trouve pas ça normal.

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C’est vrai, c’est mon défaut, je peux tomber dans la provoc un peu facile.
Mais je préfère ça au consensualisme mièvre, a un moment faut accepter de se remettre un tout petit peu en question avant d’accuser tout et tout et monde de négligence.

La parade, du verbe « parer » ou « parader » ? :slight_smile:



si quelqu’un te pare, tu ne te feras pas mal en tombant

Une erreur dans les différentes vidéos ci-dessus : parer avec des mains dont les pouces sont presque systématiquement écartés des autres doigts. Il vaut mieux avoir les pouces collés à côté des autres doigts de la main, eux aussi serrés.
Dommage sinon de ne pas montrer plus explicitement les différentes parades, aux épaules, à la hanche, au bassin…

Je vois pas le rapport avec le post de départ. On est en salle de bloc et la parade ne fait pas partie de l’activité , qu’on soit en loisir ou en compétition. Le sujet initial c’est le problème avec certain tapis qui sont inadaptés pour certaine chute au sol ,aussi bien pour un débutant qu’un grimpeur comfirmé.

De ma courte expérience, les chutes viennent souvent, même pour des grimpeurs expérimentés (il y a deux mois dans ma salle, un costaud se fait tibia-péroné), d’une ouverture avec un pas engagé et haut. Typiquement un jeté ou semi-jeté latéral sur la prise finale qui provoque des blessures aux coudes/épaules/genoux/hanches voire cou dans les cas les plus graves.

Dans ma salle, même en sautant du point le plus haut et en tombant volontairement sur le talons, il est impossible de se les abimer, les tapis étant suffisamment mou, et je trouve ça très bien ainsi.

  1. c’est pas tout a fait vrai, dans la salle ou je grimpe il est courrant de voir des parades quand cela se justifie (mouvement risque en haut d’un bloc par ex.)

  2. que l’immense majorite des debutants n’utilise pas la parade fait justement partie du probleme!

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Et pourquoi l’immense majorité des débutants n’utilise pas la parade ?

probablement parce qu’ils debutent en salle et n’ont jamais ete forme correctement …

Par définition, un débutant n’est pas formé. Donc, quelle conclusion en tirer ?

Par définition, l’ humain est censé avoir un cerveau et s’ en sert primairement par l’ observation de ses semblables pour ce qu’ il ne maitrise pas.
Ses collègues chimpanzés et autres macaques & co le font très bien …

Par définition l’ humain à en plus un langage élaboré qui lui permet de poser des questions

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Malheureusement, l’humain n’est ni un chimpanzé, ni un macaque.
L’observation et les questions suffisent-elles, par exemple, pour apprendre à faire du vélo ?

Au risque de passer pour Christophe, rien n’empeche de se former avec un prof ou des copains …
Il ne vient a personne l’idee de faire du velo sans au prealable apprendre a en faire (en general avec ses parents ou frere et soeurs), pour quoi donc faire du bloc sans apprendre alors??

C’est a mon sens un gros defaut de l’indoor quant il sert de porte d’entree dans la discipline, il est trop facile et trop courant de ne pas se former. (en falaise ou en bloc exterieur on pratique en general d’abord avec des grimpeurs plus experimente qui peuvent donc transmettre leur connaissance aux novices)

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On m’aurait menti ? Lorsque j’ai commencé en tant que novice à Ablok à Grenoble, on m’a rapidement sensibilisé à la parade. Pour continuer la sensibilisation, y’a même des affiches sur les murs pour ceux qui savent lire.

Quand à la faune locale (ça a peut-être changé depuis), elle n’hésite pas à te conseiller si elle te voit galérer. Certains te demande même d’être parés, le temps d’un mouv.

Et pour devancer les mauvaises langues, je n’y travaille pas et je n’ai pas d’actions dans l’affaire :wink:

Sinon tu as tout à fait raison : rien à voir avec le post initial.

Bon rétablissement @Madda

Pas d’accord.
Tu vas en salle de bloc pour te faire les bras et tomber sans souci.
Ça n’a rien à voir avec une approche bloc en extérieur pour plein de raisons notamment celles liées aux conditions et le fait de trimballer et positionner un crash pad et d’avoir besoin de pareurs.
En salle tu y vas pour être à peu près au chaud, éventuellement pour être seul, ou seul à plusieurs pour se lancer des défis, proposer des blocs.
Dans la salle que j’ai fréquentée ça ne nous venait pas à l’idée de se parer vu la mollesse des tapis et vu le danger de se faire mal à 2 ( soi même et celui qui tombe).
Combien de forts grimpeurs qui ont leur petit grenier perso transformé en salle de pan/bloc ?
Ils se mettent des matelas et tombent dessus sans souci. Seuls et tranquilles à la maison.
Moi si une salle fonctionne avec un besoin de se parer : j’y vais même pas .

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ouai, moi j’ai un pan chez moi, et d’autres grimpeur de la region, oui si on est seul on est pas paré, mais les mur ne monte pas a 4m 50 et il ne me viendrai pas à l’idée de tomber sur le dos, et quand je tombe je vise les matelas et pas les jointures. En salle (même à Arkose) je suis beaucoup plus serrein.
Lorsque que l’on fait un bloc on connais les matelas en dessous (dehors sa veut dire savoir ou est le pad et dedans c’est connaitre la dureté des matelas), après il faut adapté la chute.

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Bien d’accord sur l’ensemble. En site naturel comme en salle, on a réhaussé le niveau et banalisé la chute.

Mais si on peut assez facilement se préoccuper du confort de la réception, la résistance des ligaments, tendons, muscles, articulations ne suit pas. La plupart des citadins qui pratiquent en salle sont en réalité des sédentaires pendant la semaine. Donc non seulement on leur vend le rêve de la performance rapide, mais on tend, comme tu le dis, à maltraiter la carcasse avec des positions qui, sur le plan anatomique, sont délirantes.

Par rapport au site naturel, les mouvements en salle sont assez contraints (il n’y a pas 36 manières de passer) et on est souvent dans des mouvements en hyper-extension (surtout quand on mesure moins d’un mètre soixante-dix), surtout si on a un répertoire gestuel limité (ce qui est le cas de tout débutant).

L’escalade, en falaise, en montagne ou en bloc, ça s’apprend.

Dans la conceptions des murs, peut-être serait-il utile de se faire conseiller par des kinés ? Pareil pour une éventuelle révision des normes des tapis.

Enfin, les gens s’étonnent, mais l’escalade comporte effectivement des risques : c’est une lapalissade, et les meilleures conditions de sécurité ne les gommeront pas.

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Oui, sauf que là, on est dans le champ d’application de la loi Badinter… concernant les accidents impliquant un « véhicule terrestre à moteur ». Il n’y en a pas en SAE et donc… on est sur un régime de droit commun de la responsabilité, à savoir que la faute simple de la victime peut réduire son indemnisation.

Pour qu’il y ait responsabilité, il faut qu’il y ait une faute commise par quelqu’un. Ce peut être une faute caractérisée (comme le non respect délibéré d’une obligation de sécurité prescrite par la loi ou le règlement) ou seulement d’imprudence, comme celle de se trouver dans la trajectoire de chute d’un grimpeur. Si c’est un enfant qui se trouve à cet endroit et comme il est mineur, on recherchera le défaut de surveillance de l’adulte qui était avec lui.

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Et en cas de dommage corporel sur l’enfant, la responsabilité civile de qui est engagée ?