Accidentologie en salle de bloc

Du responsable légal de l’enfant, je suppose.

Je rajoute , si le grimpeur qui a fracassé l’enfant a aussi un grave traumatisme physique. Vers qui l’assurance en RC va t’elle se retourner ?

Vers lui même
:smiley:

En cas de blessure de l’enfant provoquée par la chute du grimpeur, eh bien comme la chute du grimpeur n’est pas fautive (la chute est toujours possible), ce sera, en l’absence de faute de l’exploitant de la salle, à l’assurance qui couvre l’enfant d’indemniser. Donc pour être indemnisé quand il n’y a pas de responsable, on a toujours intérêt à être bien assuré…

Il y a pas mal de précisions dans l’article ci-après (certains ont eu de mauvaises surprises avec leur multirisques habitation) :

Et, oui : ce sont les représentants légaux de l’enfant qui assument la responsabilité éventuelle ou sont indemnisés.

Si le grimpeur qui a chuté est lui-même blessé, il sera indemnisé par les responsables de l’enfant (qui n’avait rien à faire dans l’axe de sa chute).

C’était la minute juridique smile: …

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« les juges estiment que l’obligation de sécurité n’est pas respectée en cas de défaut des installations ou équipements (sol inadapté »

Pour en revenir aux tapis d’Arkose, s’ils provoquent des lésions en série, c’est sans doute qu’ils ne sont pas adaptés aux chutes auxquelles les grimpeurs sont exposés : « sol inadapté » ?

A Mur Mur, on faisait du pan, ce qui n’a pas l’air d’être exactement la même chose car on ne tombait jamais de plus de 3 mètres et le plafond restait bas. Or, les matelas de la salle de pan étaient vraiment mous, dans mon souvenir.

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C’est exactement la même chose sauf que murmur a adapté son pan à la taille de ses plafonds. S’il avait pu monter à 4,5 mètres, je pense qu’il ne se serait pas gêné.

Merci pour tes précisions.

Merci !!! :grin:

Welcome :slight_smile:

Et bon rétablissement à Madda !

Merci !

j’en ai pour 3 mois d’immobilisation, et j’ai un truc qui ressemble à un handspinner ou à un mécano dans le talon
j’espère m’en sortir sans séquelles

J’arrive un peu sur le tard dans la discussion et j’avoue que je n’ai pas tout lu, mais je voulais partager mon expérience également.

Je grimpe depuis très très longtemps (1992). Je fais du bloc en salle depuis 1994 (et oui on avait une salle avec un chouette pan de 4m de développé). Je m’étais blessé une fois en 10 années de pratique dans cette salle. Fracture des deux talons, j’avais pris un gros ballant en haut du bloc et j’étais retombé juste derrière le tapis… Mais rien de grave.

Depuis le développement des nouvelles salles, j’en ai pratiqué quelques unes (Arkose, Bloc’out à Toulouse, Bordeaux, Nantes). J’ai été témoin d’accidents dans toutes les salles de façon très très régulières. J’ai moi même été victime d’une mauvaise chute tout en haut d’un bloc facile (le premier de la séance) dans une salle bloc’out. Juste la main qui a zippé de façon incompréhensible. Résultat, un plat-dos de 4 m, une évacuation de la salle dans une coque de protection et une nuit à l’hopital et les cervicales un peu en vrac. Alors les consignes Arkose en dessin sur comment chuter, oui ok, mais absolument sans intéret dans le cas de ma chute.

J’ai discuté avec du personnel de ces différentes salles. Sur la question de la parade, ce qui a mon époque était la base (pour rappel on grimpait à Bleau sans crashpad alors il valait mieux savoir parer…), on m’a expliqué qu’en fait pour un public non initié, c’était encore plus dangereux car le public non initié ne sait pas faire. Je veux bien le croire, mais ça pose quand même un problème pour les chutes non contrôlées dans des positions bizarres.

Sur la question des fins de bloc engagées, (courantes à Arkose, on m’a expliqué avec beaucoup de condescendance que c’était une politique de la franchise (??)
et que ça permettait de progresser plus vite (???).

Pour moi il y a donc plusieurs problèmes avec les salles de bloc:

  1. la hauteur des blocs qui n’est pas adaptée pour des débutants et même pour pas mal de pratiquants réguliers (tomber de 4m quand on part en vrille ce n’est anodin pour personne). Peut-être qu’un grimpeur de compétition très entraîné peu encaisser ce genre de chute, mais il a la musculature qui va avec. Et même avec la musculature et l’habitude de la chute, le danger persiste (cf chutes de Alex Puccio ou de Stasa Gejo sur des compétitions). Je me pose aussi la question des effets sur le long terme de ces chutes (même contrôlées) à répétition.

  2. le style de bloc très dynamique qui engendre pas mal de ballant et des chutes potentiellement dangereuses et dans le même style, les fins de bloc trop aléatoire.

  3. le manque de formation des pratiquants à la chute ou à la parade.

Mais on trouve également le problème du manque de formation dans les salles de voies encordé. J’ai eu l’occasion de grimper plusieurs fois dans des salles climb-up par exemple et ça m’a fait un peu frémir. Des assureurs assis, des boucles de mou incroyables avec un grimpeur (en tête au taquet). J’essaie d’aller voir les gens pour leur expliquer le danger et en général ils me remercient et font gaffe après. Mais je me suis aussi une fois fait un peu rembarré. J’ai été témoin d’une chute de 6m au sol suite à ce genre de mauvaises pratiques avec un grimpeur un peu sonné mais qui c’est relevé et un assureur choqué et au bord de la crise de nerf. Malgré le bruit de la chute assez fort pour que tous les grimpeurs présents se retournent, pas un membre de l’équipe de la salle qui se pointe (trop occupés à faire remplir des questionnaires de sécurité peut-être).

Bien sûr je ne parle même pas des enfants qui courent sur les tapis au pied des blocs. J’ai failli en décapiter un en tombant la dernière fois que je suis allé grimper.
La maman a eu très peur mais la petite fille (de 4 ou 5 ans) n’a même pas vu où était le problème. Les arguments de type darwiniste (les gens devraient prendre conscience du danger par eux-même, bien fait pour eux…) sont assez gerbant.

Tout ça m’a amené à plusieurs conclusions :

  1. Dans les salles de bloc, je privilégie quand c’est possible les blocs pas trop haut (à Bloc’out par exemple)

  2. Je m’arrête souvent avant la fin des blocs (à la louche dans un bloc sur 3 ou 4 à Arkose) même dans du facile.

  3. dans les salles qui en proposent, je fais plutôt du pan en inventant des blocs qui collent à mes projets sur cailloux.

Voilà c’est un peu en vrac mais je suis un peu dubitatif sur le développement des salles aujourd’hui …

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Tant qu’ils respectent les normes (= pas de risques juridiques) et qu’ils ont des clients … pourquoi ces structures commerciales modifieraient leur pratique ?

J’ai effectivement vu des «parades» pour le moins dangereuses. Tous les doigts bien écartés ou alors à la verticale du grimpeur, les mains en l’air, mais en train de discuter avec un pote (je n’ose imaginer le résultat en cas de chute soudaine), mais aussi «parade» les bras pendu en bas (ça fatigue de les avoir en l’air)…

Mais comme tu le fais remarquer, une fois le constat «néophyte + parade = danger» fait il faudrait en tirer quelque chose de positif, par exemple cours de parade obligatoire ou adaptation des blocs, … plutôt que le je m’en foutisme habituel.

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Certes mais la responsabilité vient au moins autant des gens que des gérants de salle. Si les gens sont pas capables d’accepter de payer un cours alors qu’ils ne savent rien faire, on peut pas complètement le reprocher au gérant.

Pour la dangerosité des mouvs engagés en haut de bloc, j’avoue que lier ça à une politique de la salle me parait une énormité. Dans ma salle ils ont fait le contraire en demandant aux ouvreurs de faire gaffe à pas surengager en haut.

Dernier truc: faites gaffe à adapter votre pratique quand votre salle vient de changer les tapis. Ils sont bien durs les 2/3 premiers mois.

Oui, bien sûr que les gens ont une part de responsabilité. Mais pour moi, celle-ci est légèrement diminuée quand on leur vend une «activité fun et sans risques, pour toute la famille».

Certaines salles misent beaucoup (en tout cas c’est l’impression que j’en ai) sur le segment «familial parc d’attraction pas de risques pas d’efforts». Ça apporte une clientèle nombreuse, mais c’est difficilement compatible avec des messages de formations et de précautions.
Mais comme tu le sous-entend, on n’est pas obliger de poser son cerveau et on peut se rendre compte tout seul des risques inhérents à l’activité.

Ce phénomène fait que j’ai des connaissances qui se moquent et me traitent de trouillard quand je dis que la grimpe est une activité à risque et qu’il y a des assureurs (les personnes, pas le matériel) que je ne sens pas. Généralement, ce sont les même qui se retrouvent en extérieur sans comprendre l’intérêt d’un casque ou qui ne comprennent pas que du solo dans du III en bon rocher est moins dangereux que certains passage de rando en terrain péteux.

Attention, je ne dis pas que l’escalade est une activité trop dangereuse, ou qu’il faille jeter la pierre a ceux qui ne mettent pas de casque. Simplement que c’est une activité qui comporte des risques, plus ou moins élevés selon le contexte, et qu’il faille en être conscient. Ensuite, à chacun d’adapter sa pratique comme il l’entend. Un peu comme le ski de rando.

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On est d’accord qu’il y a une responsabilité sur la façon de présenter l’activité. Et c’est la même chose dans les salles à corde.
Après je reste persuadé que ce discours ne serait pas audible si les gens n’étaient pas prêt à l’écouter.

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Quelqu’un pourrait expliquer un peu en quoi il préfère les tapis durs au tapis mous ?
Les tapis durs sont censé limiter les risques d’entorses des genoux et des chevilles ?

Perso je connais quelqu’un qui s’est fait une entorse du genou sur tapis mou. Un jeté latéral manqué, assez proche du sol. Je connais aussi quelqu’un qui s’est tordu un genou en tombant sur une personne assise dessous. Quand je grimpe à Corti Annecy parfois surpeuplé je me demande comment ça se fait qu’il n’y a pas plus de collisions.

Mais bon pour en revenir au mou vs dur (je parle des tapis) je préfère 100 fois mous comme certains ici. Je trouve la réception sur tapis durs beaucoup plus « technique ». J’essaie de vraiment absorber le choc avec mon corps au fur et à mesure et je m’étale comme une larve sur le gras des fesses. Quand le centre de gravité est au dessus des pieds ça va à peu près. Mais de côté ou pire quand le cu-cul est au dessus de la tê-tête bin j’essaie (des fois) d’amortir un peu avec les bras mais c’est un compromis entre le risque de pétage de poignet et l’impacte de la planète en mode astéroïde. Je trouve les tapis mous beaucoup plus permissifs et beaucoup moins dangereux. Mais c’est peut être une fausse impression ?

Quand je regardes les compètes IFSC des fois ils se ramassent et le tapis bronche pas d’un pouce. J’ai l’impression qu’ils se prennent des bons chocs des fois, j’ai mal pour eux. J’ai pas trouvé la vidéo d’Alex Puccio en 2015 mais il y en a une ou elle s’est fait mal en 2019 :

Son accident de 2015 :

So… As many of you may have heard I hurt my knee yesterday warming in isolation before qualifiers for the Vail Bouldering World Cup. I had a freak accident while falling off a dyno warming up. My feet where only about 4 feet off the ground and the flooring Is not so nice in the warm up area. I think being so close to the ground was actually a bit bad in the case because I didn’t have enough time to correct my landing position, But such is life.

Traduction courte : elle est tombée sur un jeté d’échauffement. Elle était à environ 1m20 du sol et n’a pas eu le temps de corriger sa position pour l’atterrissage. Elle dit que les tapis n’était pas top dans la zone d’échauffement sans dire si c’était mou, dur ou peu épais.

Une petite vidéo de casse de cheville. La fin s’apprécie mieux à vitesse 0.25, réglable dans youtube :

Ouch !!!