Posté en tant qu’invité par Scoobidoo:
L’article de Kairn « Petits mensonges entre ami » évoquant les (possibles) tricheurs dans le milieu des performeurs en escalade,
n’est plus ni moins un démenti de l’annonce du 8c à vue par Charlotte Durif,…
façon langue de bois à la « Grimper magazine » (voir les deux éditos cités dans des messages précédents).
L’article de Kairn est intéressant pour ce qu’il montre du milieu de l’escalade aujourd’hui.
Dans l’introduction avec les ascensions himalayennes controversées, c’est un acteur du milieu qui prend les devants et
mets les pieds dans le plat pour dénoncer la supercherie.
Ces tricheries nuisent aussi d’une certaine manière à la valeur de ses performances qu’il veut mettre en valeur.
Alors qu’en escalade, la surenchère des croix et surtout le peu de recul dont font preuve les médias qui les relatent, entretiennent une sorte d’amnésie permanente !
La prochaine croix efface déjà la précédente, c’est le buzz permanent !
Difficile de se faire son idée sur la valeur des ascensions, difficile de rester attentif et de s’arrêter pour porter un regard critique sur certaines réalisations plus que douteuses.
Le buzz permanent profite au gros des troupes et nuit à une poignée de grimpeurs authentiquement pionniers de leur discipline. Le buzz permanent dont 8a.nu est à l’origine, laisse une place plus grande qu’hier aux tricheurs et ne laisse aucune place à la critique : pas le temps !
En escalade, quand quelqu’un triche, il n’y a guère que dans les forums qu’on en parle crument (au risque de se faire modérer, pour ne pas dire censurer !)
Aujourd’hui, les grimpeurs pros se taisent, ils sont d’abord des compétiteurs de résine, où se sont des arbitres qui font respecter les règles.
La falaise n’est qu’un plus… C’est bon pour l’image, ça fait plus cool.
Alors aller regarder de près, ce que fait cette grimpeuse qui mets des buts aux filles en compète, ça fait pas cool, ça fait même mauvais perdant…
Et les grimpeurs lambdas qui sont témoins directs de ses tricheries sont tellement stupéfaits, qu’ils n’en croient pas leur yeux (littéralement !).
Pourquoi triche-t-elle alors qu’elle a un tel talent ?
Pourquoi mentir alors qu’elle grimpe très bien par ailleurs ?
La règle de confiance est si forte, que les témoins se taisent, tétannisés (eux !..). Sûrement que ces témoins ne sentent pas légitimes pour s’exprimer : « Qui suis-je pour dénoncer la réalisation falaise d’une grimpeuse qui a déjà tant prouvé en compétition ? »
Et oui, c’est que ça intimide un tel palmarès !!!?
Alors qui a la légitimité de prendre aujourd’hui la parole au nom de tous les grimpeurs (pros), pour dénoncer certains de ses mensonges ?
Quel enjeu y a-t-il à se mouiller la chemise alors que l’on n’est pas directement concerné par la portée de ces tricheries ?
Et puis il y a la grande majorité des grimpeurs qui n’a rien à faire des grosses perfs (combien de fois l’a-t-on lu dans ce forum !!..),
alors remettre en doute des réalisations d’une grimpeuse dont le palmarès compétition est déjà si brillant,
ça n’a tout simplement pas de sens !..
Le milieu de l’escalade est bien trop étriqué, tout le monde se connaît. Ceux qui seraient en mesure de s’exprimer seront forcément pris à parti.
Il y a aussi des conflits d’intérêts du fait de l’étroitesse du milieu…
Alors, en escalade, on pratique plus volontiers la langue de bois, le politiquement correct…
Par exemple, en compétition, on parle volontiers de tricheur alors que pour la falaise, on parle de menteur.
Celui qui ment sur ses réalisations en falaise, enfreint une règle éthique, et l’éthique c’est fluctuant, car celle-ci découle en partie de choix purement personnels…
Donc en falaise, le grimpeur n’enfreint pas le règlement connu et accepté de tous, ce n’est donc pas un tricheur, c’est un menteur !
Donc, il est normal que personne ne prenne la parole pour faire des démentis publics sur les réalisations fantomatiques de certains grimpeurs. Oh, le menteur !.. Pourtant le milieu escalade a souvent la maturité d’une cours de récréation…
Revenons à Kairn et à son article… Kairn va plus loin dans le politiquement correct !
Kairn ne parle pas vraiment de menteurs, mais de « petits arrangement avec la vérité » !!
Si, si !!
Tiens, pour exemple de petits arrangements, relisons Durif dans le texte : « j’ai enchaîné à vue La mémoire des mutants également 8b. Enfin pas tout à fait à vue, ni même flash, et petit 8b à mon avis, puisque le dernier quart reprend la colo final de La genèse des mutants. Un pur bonheur que de se repasser le film, de s’y arrêter et d’en être un peu plus actrice et spectatrice, une manière de savourer de trop rapides satisfactions. » (post du 24/07 sur son blog)
Whaouh ! Elle se repasse [u]le film/u de son précédent passage (la veille), elle est un peu plus actrice (traduire : elle subit moins, normal c’est du premier essai) et malgré ce qu’on lit dans sa dernière phrase, Durif fait du style : à vue, pas vrai à vue, ou peut-être flash !..
Oh non ! Flash, c’est pas la classe !
Alors allez voir dans sa rubrique « voie », Durif a tranché !
C’est que les mots lui manquent donc c’est à vue ! Ben oui !
Pourtant dans le vocabulaire du grimpeur existe des termes plus appropriés comme 1er essai (voir même 2nd essai pour d’autres voies comptées- contées ! à vues…)
Car bien que maniant l’art des phrases fleuries et vaporeuses, Durif en plus de ne pas maîtriser le vocabulaire de base de la grimpe, se perd souvent dans l’arithmétique élémentaire du comptage des essais.
Ainsi, une voie parcourue pour la deuxième ou la troisième fois pourra être « contée » à vue.
Et oui, lorsque sur son blog, on s’autoproclame « meilleure performeuse mondiale de l’escalade à vue en falaise » (dixit !), il faut tenir son rang !
Et pour cela, s’il faut faire des petits arrangements avec la vérité, pas de problème, Christian D. est là pour réinterpréter l’essai de plus en l’essai de moins !
On pourrait penser que Durif ignore qu’une voie déjà parcourue ou partiellement parcourue invalide de fait l’escalade "à vue " de cette même voie.
Ben oui, à chacun son éthique !.. Ou bien à chacun ses règles ?
Pourtant ce « point du règlement » ne lui fait pas toujours défaut !!..
Comment ça me direz vous ??? Bougre, vous êtes bien tatillon !
Prenons, par exemple, deux voies cote à cote comme « La femme en rose » et « L’homme en bleu » à St Léger, réalisées par C. Durif fin 2007 (cliquer sur l’onglet « voie » sur son blog).
La 1ère voie a été faite au 1er essai et la 2ème est aussi comptée au 1er.
Dans son commentaire, c’est dit « OS » (Onsight = à vue) pour « l’homme en bleu », mais comme il y a deux spits commun à la fin des deux voies, c’est pas un « vrai à vue » et c’est enregistré comme tel. Soit 1er essai !
C’est honnête. Rien à dire !
En effet, à ses yeux, c’est « à vue », aux yeux de la communauté, c’est 1er essai et enregistré comme tel !
Moi, je dis beau geste !..
Car dans ce genre de configuration, c’est bien rare chez Durif !
Mais, ce petit commentaire anodin a la vertu de nous montrer que le vocabulaire de base, comme « à vue » et « 1er essai » est bien maîtrisé et a le même sens chez les Durifs que celui communément admis chez les grimpeurs.
Peut-être un faux premier essai alors ?
Ou tout simplement un faux pas de com’, à vite intégrer pour la prochaine fois !?