Des exemples ? Parce que moi j’ai pas mal (beaucoup) navigué et je n’en ai jamais entendu parler…
Après il y en a qui ne savent pas naviguer, ça c’est fréquent, mais GPS ou pas ça ne change rien à l’affaire… enfin si il y en a quand même (en proportion) moins qui se mettent au sec quand ils ont un traceur GPS.
La seule fois où j’ai moi-même croisé un bateau franchement perdu (dans le brouillard) ils n’avaient rien de rien, ni compas (pourtant obligatoire) ni GPS.
Et le cas plus spectaculaire c’était pendant la Volvo Race 2014 : un bateau qui s’est explosé à pleine vitesse sur des cailloux en plein milieu de l’Ocean Indien. Equipage pro, navigateur de haut niveau, toutes les technos possibles à bord, sauf que le récif n’était visible qu’en zoomant suffisamment sur la carte…
Un excès de confiance qui peut aussi arriver en montagne.
Vous utilisez un GPS?
Pour avoir beaucoup étudié cet accident (j’ai failli faire la même course le même jour) le problème a surtout été de ne pas renoncer au vu du mauvais temps. Il serait peut-être passé avant le gros mauvais mais pas sûr… (et avec 100km/h de vent à 3600m tu ne navigues plus… tu cherches juste à sauver ta peau)
tout à fait, ça c’était la première connerie.
Tout le temps mais je ne fais que très très rarement deux fois la même course et je ne vais jamais dans les même coins.
L’intérêt aussi de la carto numérique avec GPS c’est que tu improvises plus facilement des options ou des plans B (en faisant gaffe à l’excès de confiance qu’apporte cet outil)
Et autre avantage décisif pour les vieux en faveur de la carto sur smartphone = pas besoin de lunettes ! ça change beaucoup les choses.
On sent le métier…
Faux. Sauf si tu penses être en Chartreuse alors qu’en réalité tu es en Ariège, bien entendu.
Sans savoir exactement où tu es tu as des techniques pour retrouver un endroit connu. Déjà si tu as du relief, ce qui peut parfois arriver en montagne, ton altimètre va te donner une indication précieuse, l’orientation du relief que tu peux également évaluer sans visibilité va t’en donner une autre, tu as des éléments linéaires tels que des thalwegs, des lisières de forêt, des barres rocheuses, des chemins, etc. tu peux souvent t’y retrouver.
Non, c’est vrai. Il dit qu’il faut savoir où on est pour s’orienter, il a raison et il n’a pas dit qu’il ne fallait pas chercher à le savoir. D’ailleurs tu dis exactement la même chose que lui, qu’il est indispensable de savoir où on est, puisque tu expliques comment faire pour y arriver !
ducoup dans la situation du drame d’Arolla, tu aurais réussi à te retrouver? parceque un altimètre pendant une tempête, tu peux toujours courir pour avoir une information valable. Et quand on n’y voit pas à 3 mètres, pour repérer une lisière de foret… Je parle même pas des chemins sous la neige.
La remarque est valable aussi quand tu te pommes dans certains coins de guarrigues, avec des chemins dans tous les sens et zero visibilité au dessus des taillis. Bon, l’avantage c’est qua là, en marchant 1h tu finis toujours par trouver un vague point de vue, donc c’est difficile de se perdre très longtemps.
Pour la petite anecdote, j’avais fait une rando par beau temps et de jour en nouvelle zélande, à la journée. Et je me suis dit « ah, ça serait top de bivouaquer au sommet pour se faire une petite soirée photo-étoiles-voie lactée ». Ducoup, j’ai repéré un petit coin bivouac dans un petit creux abrité du plateau sommital, marqué un point GPS dessus, et je suis redescendu. Evidemment, il a neigé dans la semaine, et puis bon, je bossais, et puis les photos d’étoiles c’est mieux de nuit. Donc j’ai decidé de refaire la rando de nuit après le boulot. Au début, ça se présentait bien. Y’avait moins de 10cm de neige, pas assez pour qu’il y ait risque d’avalanche ou gêner la progression.
Je monte, et à 15 minutes du sommet, un nuage vient s’enquiller sur le pic, alors que j’avais un beau ciel dégagé (mais avec du vent) jusque là. Et alors là, dans la nuit noire sans lune (ben oui, c’est mieux pour les photos) et dans le brouillard, avec le sol couvert de neige, ben le plateau sommital, pas moyen de s’y repérer. Je sais que la précision du GPS est parfois approximative, donc en débouchant du plateau, je m’arrête au dernier point remarquable, un piquet de séparation de chemins qui apparait sur la carte. e regarde la carto sur le GPS, et je mesure la distance entre ce point et celui identifié la semaine avant (ma position indiquée est à environ 5m du point en question, ça colle avec la precision du materiel). Le GPS indique 100m (et des briquettes, je me souviens plus de la mesure exacte). J’ai mis la boussole sur le GPS, j’ai bloqué la direction, et j’ai compté les pas. Arrivé sur la zone, pas de creux… Le GPS me localise à proximité immédiate de mon point. Pas un indice pour me dire si je suis devant derrière, trop à gauche ou trop à droite. J’avais la semaine precedente, enregistré également ma trace avec le GPS de la montre. J’ai ressorti le tracé sur la montre, et en croisant les deux localisation par rapport au point du gps de rando et au tracé du GPS, j’ai vu qu’à priori, j’étais un peu trop à droite. J’ai fait littéralement 4m à gauche et je suis tombé dans mon trou.
Tout ça pour dire que quand t’y vois rien, t’y vois rien. Si j’avais pas eu de GPS, j’aurai bêtement fais demi-tour avant d’arriver sur une zone où le sentier disparaissait, et j’aurai bivouaqué plus bas. Au pire, j’aurai planté la tente dans le vent, ça aurait été chiant mais je ne risquait pas ma peau. Les GPS m’ont permis de me trouver un coin un peu plus abrité et de pas avoir à redescendre jusqu’à la zone de bivouac précédente, 20 minutes avant.
Mais bon parfois en montagne on joue sa peau sur son orientation. Parcequ’on a pas bien estimé le temps de trajet ou qu’on a pris la mauvaise décision sur la météo. Ben là je crois que le GPS c’est quand même un très bon atout.
Donc pour tous ceux qui aiment se perdre et la jouer romantique, rien ne vous empêche d’apprendre à vous servir d’un GPS, de connaitre ses limites, puis de l’oublier dans le fond du sac. Vous pourrez alors vous perdre autant que vous voulez, sauf qu’au lieu de mourir connement ou d’appeler le PGHM-taxiclub, vous pourrez vous en sortir tout seul.
Non, il dit que « toutes les techniques de cartographie sont inutiles si on ne sait pas où on est au début », ce qui est faux puisque sans savoir où on est on peut trouver un point connu. Si il avait raison aucune technique ne permettrait de trouver un point connu si au départ on ne sait pas où on est
Je n’en sais rien et probablement pas. La question est plutôt de savoir si je me serais engagé jusque là ou si j’aurais pris une autre option mais c’est impossible à savoir.
Bien sûr que si.
Tu devrais finir par y arriver si tu sais vaguement où tu es et si tu prends même approximativement la bonne direction.
Là n’est pas la question, @guiguit disait que « toutes les techniques de carto dans le brouillard sont inutiles si on ne sait pas où on est au début. » c’est ignorer que les techniques d’orientation permettent non seulement de rejoindre un point A à partir d’un point B mais également de se situer même avec des informations réduites, par exemple avec le brouillard. Oui parfois on ne voit pas les sentiers mais parfois on les voit donc des techniques existent pour se situer même par plein brouillard.
Si tu as de nombreux chemins tu peux vérifier leurs azimuts en divers points pour les identifier. C’est l’un des exercices que je propose en stage d’orientation sur un site qui s’y prête particulièrement bien en forêt avec peu de relief, pas de point de vue, et des chemins dans tous les sens qui sont ou pas sur la carte. Même largué n’importe où dans la forêt on peut identifier un chemin en en identifiant les directions à plusieurs endroits. Pas besoin de point de vue.
Je n’ai pas non plus dit qu’un GPS en état de marche n’était pas plus performant mais surtout que la performance technique n’était pas la chose la plus importante dans nos activités. Je peux prendre l’exemple d’une rando l’hiver dernier dans une zone chaotique de lapiaz où on recherchait une grotte (la Grotte de l’Enfer sur le Parmelan). Plus de traces de sentier environ 1km avant la grotte. On l’a finalement trouvée au GPS parce qu’on avait ce moyen simple mais même avec le GPS on a un peu tourné compte tenu des passages impraticables qui obligeaient à des détours. Est-ce que je l’aurais trouvée sans GPS ? Probablement mais avec pas mal de technique en commençant par trouver un point connu et peut être en étant obligé de quadriller le terrain à partir de ce point connu (pour le coup la neige aurait été un avantage en conservant nos traces)
la dernière fois que j’ai pris une tempête dans les dents en montagne, l’alti-baro à enregistré 250m de dénivelé en positif et négatif sans sortir de la tente, au gré des pressions et dépressions des formations nuageuse. L’alti gps est précis à 20 mètres.
Je veux bien une explication pour exploiter ces données dans ce contexte.
Bref, j’utilise le gps parceque c’est pratique, on gagne du temps, c’est plus facilement exploitable quand il fait moche, et ça sauve la vie quand il fait très moche.
un alti ça se recale à chaque occasion
ou on mémorise l’'écart constaté
même dans les pires conditions, la variation de pression sur une heure par ex reste limitée
Pendant quelle durée et avec quel fréquence de mesure ? Les cumuls de dénivelé ne sont pas pertinents quand on reste sur place parce que les petites erreurs viennent s’accumuler. Si ton alti fait par exemple 1 mesure toutes les 5mn avec une erreur moyenne de +/-5m tu auras environ 30m de d+ et 30m de d- par heure, pas besoin de tempête pour ça.
Par contre ta tente n’a pas (sauf très forte tempête) changé d’altitude et si tu recales ton alti au moment de partir il sera suffisamment précis pendant longtemps.
Je pense qu’on s’en rend compte si ça arrive
Bah tu sais, un jour à ski (sur piste) je m’arrête, je sors le plan des pistes de ma poche, je relève la tête et je vois passer un sapin. Parfois dans le brouillard on glisse sans s’en rendre compte
Durant un jour blanc tellement blanc à skis que je ne voyais pas mes mains bras tendus, je me suis retrouvé plusieurs fois vautré dans la neige semi-poudreuse sans que je me rende compte de mon déséquilibre. C’est uniquement le contact avec la neige qui m’indiquait que j’étais tombé, et accessoirement où était le bas, le haut … drôle d’impression, on touche presque à l’astronautique.
C’était sur du « plat ». Depuis ce jour je sais qu’il est possible de « perdre le nord », littéralement - d’ordinaire on en a toujours une vague idée grâce aux infos inconscientes.
C’est normal. L’équilibre est déterminé en grande partie par les repères extérieurs. Plus de repères (jour blanc, brouillard…) plus d’équilibre. Par exemple, on a beaucoup moins d’équilibre les yeux fermés.
Concernant l’orientation, c’est comme pour le DVA. Ce n’est pas parce qu’on a fait 2/3 exercices par grand soleil en début de saison qu’il faut s’imaginer qu’on maîtrise et qu’on va s’en sortir qq soient les circonstances.
Il y a dans ce débat, comme d’habitude de la part des traditionalistes, beaucoup de mépris - assumé - et énormément de mauvaise foi (pléonasme, quand on parle de traditionaliste), où les goûts et les opinions sont présentés comme des vérités scientifiques. On croirait lire l’article du Cafiste de 1925 posté par @Francois - qui pourrait le reposter ici.
Est-ce qu’on pourrait envisager que chacun a le droit de prendre plaisir à sa façon, carte/boussole/alti ou gps ? (Même si on est bien d’accord que dans un cas comme dans l’autre, il est préférable - et non moralement, religieusement, sectairement, ni légalement obligatoire - de savoir se servir de l’outil choisi.)
Quant au plaisir de se perdre… On ne doit pas parler de la même chose. Je n’ai jamais eu plaisir à me perdre. Sortir du sentier, partir au petit bonheur ou à l’aventure (toute relative, avec carte/alti/boussole), oui. Mais se perdre… Ne pas oublier non plus que certains naissent avec un sens de l’orientation plus ou moins aiguisé, et que pour les heureux chanceux, l’avantage donne accès à plus de plaisir sans carte ni gps. Enfin, qu’un encadrant (cafiste ou non) engage les personnes qui lui font confiance à bartasser dans du terrain à sanglier, parce que c’est son propre plaisir (mais le plus souvent parce qu’il s’est paumé sans oser l’admettre), c’est avant tout un problème d’égo - pour rester poli.
Revoir Le goût des autres, de Jaoui/Bacri.
Quand t’as perdu le Nord, tu te retrouve à l’Ouest,
Est ce que ça permet de se recaler?
Vu ce qui se passe dans la « vraie » vie, je crois pas & même ça a l’air bien dur d’en sortir.
Non
Je ne voulais rien dire dessus, mais puisque tu as commencé …
On ne peut avoir de « plaisir » à se perdre que si son emploi du temps le permet c’est à dire ne pas devoir bosser le lendemain par exemple, ou bien ne pas devoir dormir dans une barre rocheuse sous la pluie en automne, … des détails de ce genre.