C’est un sujet intéressant qui a été lancé de façon assez posée donc je vais essayer de répondre du point de vue club FFME (vu qu’il semble que les formations sont du même type, ça devrait se rejoindre).
Je suis passé avant la réforme donc Initiateur extérieur direct en 7 jours avec les prérogatives GV intégrées, mais j’ai une bonne vision du système actuel par rapport aux gens formés dans mon club.
Que l’on le veuille ou pas sur l’intégralité du territoire français la majorité des heures de pratique le sont en salle (je parles d’un cadre club, oublions les salles privés qui ne sont pas dans le sujet). Ce n’est pas forcément une orientation volontaire mais dans la beauce en octobre un jeudi soir, tu vas rarement en falaise. De plus même les clubs orientés falaise et dans des zones favorisées (J2 à Annecy ou moi sur Aix pour prendre des exemples) disposent de créneaux SAE. Ces créneaux nécéssitent des encadrants formés et c’est pour celà qu’existe l’initiateur SAE. Le niveau demandé est plus faible mais ça permet de former plus de gens à assurer la sécurité d’une séance en salle pour couvrir les besoins des clubs.
La question qui se pose alors serait "Pourquoi pas faire aussi un stage SNE complet et unique? Je pencherai sur plusieurs facteurs:
- On peut mutualiser des compétences genre pédagogie et sécurité de base dans les deux formations.
- Ça permet de créér une sorte de « cursus évolutif » pour une bonne partie des pratiquants.
- Ca fait des stages plus courts mais à chaque fois diplomants (4j pour la FFME), ce qui est pratique pour des questions logistiques de la part de bénévoles.
- Il ne faut pas oublier que parmi les gens qui encadrent les stages il y a aussi des bénévoles, et qu’ils ne peuvent pas forcément multiplier la quantité de stages.
Pour la question des prérequis à 6b, je regrette effectivement cette augmentation du niveau demandé qui risque de laisser sur le coté de bons pédagogues très sécures. Le 6a me paraissait une bonne exigence. Après à chaque fois qu’on a présenté des grimpeurs 6a expérimentés un peu limite pour le 6b mais top moumoute pour la sécurité, ils ont jamais été recalés.
L’abandon des compétences GV m’ennuie encore plus, surtout qu’à la FFME pour pouvoir officiellement encadrer de la GV c’est Monitorat, donc 6c prérequis. Au top pour emmener des gens dans le Dièdre Guem… (note pour les non marseillais: 3 longueurs équipées nickel en 4a sur 70m…)
Pour ceux qui cherchent une explication polémique à coup de JO et de Fédé des murs d’escalade (merci J2 de ne pas être tombé dans ce travers pour le coup), je crois que vous êtes bien loin du compte. D’ailleurs ces réformes des stages existent depuis 2005 il me semble.
Quant à la question du désengagement sur la gestion des sites elle est liée à des condamnation à payer qui mettent en péril l’assurance des licenciés pour payer à des non licenciés des indemnités à cause d’accident pour lesquels n’a même pas été remis en cause la gestion du site. Donc c’est bien gentil mais la gestion des sites de couenne c’est surtout une question de mecs prêts à se bouger le cul et j’en connais un paquet des deux fédés qui font un boulot monstre pour tout le monde, dont des non licenciés qui passent leur temps à critiquer les (deux) fédés dans lesquels eux s’engagent.
Pour la question de l’encadrement dans les clubs on est face au même problème: les clubs font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont et malgré tous leur défaut beaucoup de gens n’auraient jamais grimpé sans eux, moi le premier.
Aujourd’hui je vois énormément de consommateurs, d’éternels débutants, ou de grimpeurs devenant fort qui critiquent le club sans proposer eux même des sorties à thème « difficulté ». On l’a fait dans mon club et ça remplissait.
Je peux comprendre que ça soit pas le plus fun de passer 4 jours en SAE quand on est orienté pratique extérieur, mais à un moment on fait une formation péda/sécurité dans un cadre et on est prié de coller à ce cadre, ou alors il faut s’investir assez pour que la fédé à l’origine de la formation puisse bouger ce cadre…