Vieillissement d'un mousqueton dans la nature (chartreuse)

#1

Salut à tous.
L’autre jour, en allant faire la voie de la grotte au rocher du midi, j’ai trouvé, lors d’un détour petit coin, un mousqueton atypique sous la voie Coupé. Un mousqueton alu à vis, de marque STUBAI - HMS, en forme de poire. Pas un mousqueton très vieux donc, je dirais 30 ans max ?
Et voici l’état dans lequel il se trouve !

A savoir : la paroi du rocher du midi est assez humide, très souvent écharpée de nuages, et cette face Est est propice au gel/dégel en intersaison. Cela a du accélérer la décomposition de l’alu.

ça donne une idée de l’état du matos en place à certains endroits !

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#2

N’as-tu pas oublié de joindre la photo ? :wink:

#4

et voilà des détails :

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#5

C’est joli, on dirait du bois !

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#6

La différence avec du matos en paroi, c’est qu’il n’est pas sous la neige 4 mois par an. Sans compter l’humidité du sol : s’il était posé sur des feuilles ou de la terre, ça reste humide longtemps après une pluie. Alors que sur du gravier ça sèche 2h après la pluie.

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#7

je savais pas que l’alu vieillissait comme ça…

Et niveau humidité et pluies, en Chartreuse, ils sont servis…
Par contre, 4 mois de neige, c’est très exagéré. 2 mois tout au plus les bonnes années…Vercors for ever :smiley:

#8

Je suis pas si surpris, ce serait intéréssant de faire un test de résistance dessus

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#9

Impressionnant ! Je pensais que l’alu vieillissait mieux que ça… :anguished:

#10

L’aluminium oui mais pas de l’alliage.notamment le zicral .Et même parfois l’almelec.

#11

Je ne suis pas persuadé que ce soit dû au temps qu’il fait. J’ai un mousqueton dans le même état, oublié dans un tiroir dans la maison (je n’habite pas en amazonie centrale) pendant quelques années…

#12

Ça doit dépendre de l’alliage alors. J’ai un très vieux mousqueton « simond Chamonix » qui doit avoir facile 40 ans et qui est nickel. (Il me sert de porte clés pour le garage je vous rassure… :grinning: )

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#13

jai perdu mes derniers cliff et sprint il y a peu en canyon. Ils étaient impeccables après presque 30 ans de bons et loyaux services…

#14

Oui ça me paraît complexe cette histoire. Comme je l’ai dit j’ai un mousqueton qui part en lamelles comme sur la photo et bien d’autres, encore plus vieux, qui n’ont pas bougé. Seul un vrai spécialiste aurait peut-être une explication. Ou alors idée: on bascule le post sur le bistrot ? :slight_smile:

#15

Pour une fois qu’on peut lire un sujet technique, ce serait dommage.

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#16

les phénomènes de corrosion sont généralement dus à l’humidité mais pas que…(disons que la presence d’humidité n’arrange pas le phénomène)
Le cycle gel/dégel peut éventuellement avoir une influence si les écarts de temperature sont très importants (phénomène étudié dans l’aéronautique ou on utilise principalement des alliages d’aluminium) => phénomène de faiencage ( si je me souviens bien ) qui détruit plus rapidement la couche d’anodisation (traitement anti-corrosion) à la surface des aluminium mais dans ce cas là, ça parrait peu probable.

#17

Le mousquetons a subi de la corrosion par aération différentielle:

  • le côté « joli »/« pas trop pourri » était probablement exposé à l’air libre;
  • le côté « moche »/bois" lui était probablement enfoui est mal aéré.
    Cette différence d’exposition à l’oxygène de l’air génère une pile électrochimique qui accélère la corrosion. la présence d’humidité est également un facteur aggravant car elle permet d’apporter de l’oxygène « frais » (comprendre neuf).

Enfin, les cycle de gel/dégel, à mon sens, n’ont que peu d’effet sur la corrosion observée.

#18

Très intéressant !

#19

Possible. L’alu est aussi très sensible à la corrosion dans les milieux acides (<4) ou basiques (>8.5) car les oxydes créés sont solubles dans ces conditions et donc ne forment pas la couche protectrice que l’ont observe sur les mousquetons vieux qui pendent bêtement au relais.

En milieu acide ou sous action microbiologique, l’alu se dégrade aux joints de grains. Ces grains sont de forme allongées dans l’alu étiré. Les oxydes créés tiennent plus de place, d’où le déchaussement de feuillets observé sur tes belles photos. Belle corrosion intergranulaire !

@cellophile, tu as trouvé ce mousqueton au pied de la paroi ? Dans de la terre végétale ou des matériaux organiques en décomposition (lit d’aiguilles humides) ?

La corrosion observée s’appelle de la corrosion en exfoliation.

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Elle souligne aussi sans doute le caractère matériau étiré écroui (durci) du mousqueton. Ce modèle est effectivement obtenu à partir d’une barre étirée pliée à froid.

Un stubai qui ressemble à une poire Petzl dans la paroi du midi … Je me demande s’il ne m’a pas appartenu à un moment ! Arff, belle fin de vie.

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#20

Est-il possible que mon mousqueton retrouvé dans un tiroir ait été en contact à sa dernière sortie avec du sel qui se serait déposé, et qu’ensuite avec la seule humidité de la maison la réaction chimique se soit enclenchée ?

#21

Je suis moi-même en éternel apprentissage des phénomènes de vieillissement (et donc de corrosion) des structures métalliques et de leurs interfaces … Je ne fais que des hypothèses sur les photos de @cellophile.

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