Ueli Steck a t-il menti ?

Collaborateur de l’Himalayan data base, qui passe au gril les expéditions, l’historien de l’alpinisme Rodolphe Popier s’est intéressé, sourcilleux comme un agent du fisc, à deux hauts faits du Suisse. Et le croisement de ses interviews avec les rares témoignages des camps de bases, le peu d’images et les timings annoncés sème le doute.

Discussion anodine qui à mon avis va faire peu débat ! :wink:

« Deux semaines après, les Français Yannick Graziani et Stéphane Benoist
mettront… 10 jours, sans voir ni trace ni matériel sur cette voie
inédite. »

sauf que Yannick et Stephane on dit avoir vu les traces de Steck vers 7300 et du matos qui a servi a faire des rappels lors de la malheureuse tentative Beghin-Lafaille. Ca commence donc tres mal cet article …

Le titre de la discussion est d’ailleurs à charge, ça sent le troll pour vendre du papier du traffic sur c2c.
Pour rappel, les précédentes discussions à ce sujet :


Le principe ayant longtemps prévalu est celui de la confiance en les dires de l’alpiniste. Donc il l’a fait. Félicitations et bonne chance pour la prochaine traversée Everest - Lhotse.

l’article dans la version papier du dauphiné est plus complet.

Pour résoudre ces « problèmes » de victoires validées, il faudrait mettre en place le même système de validation de victoire que dans l’armée de l’air:

Validé si au moins 3 témoins indépendants de l’ascensionniste peuvent prouver que Duchemol était bien au sommet depuis telle voie.
Supposée si la condition ci-dessus n’est pas remplie.

Apres je ne voie pas trop ce que ça change à nos vies d’alpinistes s’il a menti ou non.

C’est du Daubé ne l’oublions pas …

pour ce qui es de l’annapurna, les deux seules autres personnes à avoir grimpé cette voies sont Benoist et Graziani, et ils n’ont jamais remis en cause l’ascension de Steck… alors pourquoi en douter ?
Et pour le shishapangma… des incohérences de timing ? il suffit que les conditions soit très bonnes au dessus et pourri en dessous pour qu’il puisse accélérer…
franchement quel est l’intérêt de sortir ces histoire, alors que sa réputation n’est plus à faire, et que ces ascension ne rapporte plus rien médiatiquement…

juste pour préciser : dans la version papier, Graziani dit qu’à la lecture des rapports, sa confiance a baissé et qu’il ne croit plus qu’à 20 % aux déclarations de Steck.

Ceci étant je n’ai aucune opinion sur le sujet.
EN l’occurence, ce n’est pas le dauphiné qui sort cette histoire, mais un gars qui a fait des rapports sur les ascensions de Steck.

Peut être.
Mais pour des alpinistes de haut niveau, ça change tout !

Le Steck n’aurait-il pas la frite?

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Bon je ne suis rien pour juger ou critiquer ce monstre mais je me réjouis un peu de cet article car de gros doutes depuis longtemps. Si tu suis un peu les ascensions en Himalaya y’a effectivement 2,3 trucs qui clochent depuis le départ ^^. Mais bon c’est une machine et le mec est tellement fort et plus rien à prouver que tu ne peux pas remettre ça en compte…
Pour les propos de Grazziani, dès le départ il a dit (et je l’ai entendu de mes propres oreilles en conférence), « on a vu des traces jusqu’à 7300m » (sous-entendu pas après) et « nan mais moi je viens de parler de notre ascension, ce n’est pas moi qui vais vous dire il l’a fait », c’était lourd de sous-entendus, je n’étais pas le seul à l’avoir remarqué, faut savoir lire entre les lignes.
Ce qui ne retire rien à son exploit de la face Sud, même s’il n’a pas poussé jusqu’au sommet. Ca me choquerait plus pour le shisha.
Suis preneur de l’article complet si quelqu’un a le scan !

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Pour tout savoir sur l’enquête (en anglais) de Rodolphe Popier entre autres, plus d’infos ici (site des Piolets d’or).

Le bon lien vers le site des Piolets d’Or :

Et une petite vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=I-tUj1KKv28

R. Popier mentionne que son analyse ne repose que sur les faits tirés des media, et qu’il n’a pas contacté Steck. Cette méthodologie est pour le moins discutable! Que cherche-t-il à prouver? Quels sont ses intérêts dans cette affaire?

Si tu écoutes l’exposé de Rodolphe Popier proposé ci-dessus par Jibie ( https://www.youtube.com/watch?v=I-tUj1KKv28) tu comprendras que c’est son travail, et qu’en ce qui concerne le Shishapangma, il a demandé plusieurs fois des éléments à U. Steck, en a discuté avec lui…

A noter aussi dernièrement l’article paru dans le dernier n. de Vertical basé sur les analyses de R. Popier à propos des ascensions controversées de Tomo Cesen.

Oui, j’ai écouté cette interview de Popier, qui est loin de me convaincre. Il se questionne, fort bien, mais ne démontre rien…
Même son de cloche dans l’article de Vertical concernant Cesen, même si les éléments de doute semblent nettement plus solides.
Le mérite principal - peut-être - de tout cela est de mettre en évidence que la performance en montagne dans une logique de compétition, avec remise de piolets d’or et autres babioles, est une ineptie, car incontrôlable hors d’un espace-temps clairement défini et (quasi)identique pour tous (ce qui est le cas par exemple des compétitions de free ride).
On pourrait imaginer 3 alpinistes sur une ligne de départ tracée devant le refuge d’Argentière, avec départ au coup de pistolet pour la Colton en face nord des Droites et retour au refuge, devant des officiels de l’UIAA, et contrôle pipi juste après. La montagne enfin rehaussée au rang d’un stade! :laughing:

Il ne démontre rien parce que ce n’est quasiment pas possible. Par contre, il pointe des éléments forts de questionnement comme les vitesses d’ascension, les 5 versions différentes données par Ueli Steck sur l’arrivée au sommet de l’Annapurna, ni aucun témoignage réel en faveur du sommet de la part des membres restés au camp de base…
Tout cela corrélé à l’absence totale de preuve, à l’heure du tout connecté et des moyens multiples et variés de laisser une trace, faire une image, communiquer…
J’ai pour ma part maintenant un vrai doute.

Quant à « La montagne enfin rehaussée au rang d’un stade! », Ueli est clairement dans cette mouvance, avec ses records de vitesse. Jouer à ces jeux-là implique des règles, un « contrôle », et ne peut pas se faire sur la foi de sa seule parole.

Si Ueli Steck est un grand, un très grand alpiniste, il reste aussi un homme (faillible, donc). Son niveau de compétence extrêmement élevé ne permet pas de lui accorder pour autant un blanc seing, et de valider aussi facilement de telles ascensions.