En même temps on envoie des gens dans l’espace, et j’suis pas bien au fait des dernières technologies mais doit y avoir des téléphones qui te préparent le café et te massent les pieds (ou alors ça ne va pas tarder à arriver).
Alors concevoir un bête outil mécanique pour allonger un moignon, je ne pense pas que ce soit une méga prouesse technologique.
Par contre, je mesure ma chance d’être au bon endroit au bon moment et de faire les bonnes rencontres : clairement perdre un bras y a 20 ans ou dans 10 ans ne propose pas les mêmes possibles en terme d’adaptation au quotidien…
Vivre ça en Suisse puis en France plutôt qu’au fin fond de la brousse ou de l’Atlas est juste un cadeau…
Croiser la route des bonnes personnes, du kiné spécialiste de la main lui-même amputé (jambe) donc conscient des conséquences avec la finesse du vécu, aux prothésistes humains et touchés plutôt que juste techniciens, à Thierry compétent et généreux comme jamais, sans compter tous ceux qui apportent leur pierre à mon édifice de vie par des colis d’Ovomaltine et autres, des mots encourageants, des sourires ou des pensées…
Bref, je n’étais peut-être pas au bon endroit au bon moment le 17 juillet 2020, mais j’y étais, alors même si le bras y est resté j’ai gagné tous plein d’autres cadeaux !
(Ce qui me permet de glisser que le fait de « ne pas regretter sa vie d’avant » du témoignage cité plus haut me va bien aussi, c’est plus sain de ne pas perdre du temps et de l’énergie dans le regret. ça n’empêche pas les souffrances et galères du deuil et du handicap…)
Et c’est super sympa : j’ai passé beaucoup de temps au début à chercher ce qu’il existait comme technologies et autres témoignages de vie etc, et j’ai un peu lâché maintenant que j’ai moins besoin de ça pour me rassurer…
Du coup c’est chouette de lire que d’autres me les transmettent !
A priori la technique citée offre une vraie valeur ajoutée pour les personnes au moignon trop court pour appareiller : moi je suis presque dans le cas inverse, ils ont gardé un maximum en se disant que tout ce qui pouvait rester comme muscle me servirait peut-être.
Ce qui entraîne d’autres « soucis » : dans la prothèse myoélectrique ou esthétique, il est plus difficile de mettre le coude au niveau de l’autre par exemple. Et pis le moignon avec toutes ces chairs molles est tout pendouillant tout moche : le chir’ est partant et volontaire pour me le « reprendre » comme ils disent, mais y aura les conséquences d’une nouvelle amputation genre œdème à résorber, cicatrisation et rééducation, douleurs fantômes, etc etc… Pas encore sur-motivée pour en repasser par-là moi 