Bonjour tout le monde, de retour de deux semaines dans les Ecrins, massif sauvage s’il en est, mais avec quand même quelques vallées bien fréquentées, j’ai été frappé par le nombre incroyable de cairns sur les chemins/itinéraires.
ça m’embête pour trois raisons :
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La première, totalement subjective, c’est que ça me gonfle de voir ces tas de cailloux tous les 5 mètres, pour une fois que je me balade dans un environnement où la marque de l’homme n’est pas trop trop présente, hormis le sentier quand celui-ci est bien marqué, et quelques constructions ça et là, je me passerais bien de ces traces humaines trop voyantes. L’être humain à un besoin incroyable de marque son passage… Bon ok, ça reste un argument difficilement défendable autrement que par ma misanthropie notoire.
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La seconde, qui ne sera peut-être pas retenue par beaucoup d’autres personnes c’est l’impact écologique de ces cairns, a fortiori dans un parc naturel national. En prélevant des cailloux sur les sentier, on leur enlève leur carapace protectrice et on accentue donc l’érosion des chemins. En déplaçant de nombreuses pierres (il faut voir la taille de certains cairns dont l’édification a ratissé toutes les pierres dans un rayon d’au moins 10 mètres…!) on enlève ou modifie aussi de nombreux microhabitats (faune vivant sous ces mêmes cailloux, entassement de pierres sur des micro zone favorables à certaines espèces végétales…).
Bon ok, ça va peut-être paraître extrême comme point de vue pour certains, n’empêche que pour moi dans un parc naturel l’impact de l’Homme doit être limité au maximum, ils sont déjà largement sur-fréquentés dans certaines vallées…(j’ai bien conscience de faire partie de cette sur-fréquentation…), pas la peine d’en rajouter en construisant ces milliers de cairns (très clairement je n’exagère pas sur le nombre, c’est de la folie) -
La troisième qui parlera peut-être à un plus grand nombre c’est l’inutilité de ces cairns et surtout la désinformation qu’ils engendrent. Car il ne faut pas oublier que les cairns, avant de rentrer dans la thématique « land-art », ont une utilité en montagne. Retrouver son chemin par temps de brouillard ou faible visibilité (on l’oublie avec l’utilisation des smartphone et autres systèmes GPS, mais le jour où on n’a plus de batterie, ou oublié son téléphone, ou simplement pas envie de le prendre…), indiquer des sentiers qui ne sont pas cartés, ou baliser un sentier sur une surface où celui-ci est peu marqué, type pierrier. En démultipliant le nombre de cairns, on supprime totalement leur utilité. Franchement, dans certains cas rencontrés cet été, bon courage à celui qui veut, en suivant les indications de son topo pour trouver le départ d’une voie d’escalade ou d’une arête « quitter le sentier après environ deux km sur le GR en suivant la vague sente qui part sur la droite et indiquée par un cairn ». Parce que des « vagues sentes » on en trouve déjà beaucoup quand on recherche avec avidité LE chemin, mais alors trouver une vague sente avec un cairn c’est devenu d’une banalité…!
Par temps de brouillard, je n’ose même pas imaginer le problème.
Bref, les cairns tous les deux mètres m’exaspèrent, est-ce que je suis le seul, est-ce que j’exagère, est-ce que je suis déjà un vieux con ?
Merci à ceux qui voudront s’exprimer sur ce sujet!