J’aurai peut-être un retour plus éclairé d’ici mercredi
Traversée de la chartreuse
Bon faute de réponses plus nombreuses je me lance même si je n’ai pas vu les Hauts de Chartreuse :
Samedi la pente Ouest de Chamechaude était bien blanche (pas assez pour du grand ski, mais assez pour galérer à pied !) à mi-pente.
Mardi et jeudi dernier depuis le Grand Veymont et Pierre Blanche les hauts-plateaux du Vercors étaient tout blancs aussi. Le matin ça passait à pied (avec crampons plutôt) mais j’aurais pas aimé me trouver au dessus de 1500m en journée avec le ramollissement.
Bref ça m’étonnerait beaucoup que ce soit agréable sans raquettes sur cette longue traversée au dessus de 1500m…
Je n’y connais pas grand chose en raquettes, et j’avoue détester ce mode de déplacement.
Alors, coquelicotte vadrouilleuse, écoute plutôt les autres…
Par expérience sur ce secteur, je déconseille sans raquettes, quitte à les porter sur le sac.
Il y a quelques années, j’étais monté à la Dent un samedi matin. Février, peu de neige, mais bien dure dans le pas de l’Oeille. Piolet-crampons bien utiles…
Vu les conditions, le lendemain, je décide, de faire la traversée col du Coq - Aup du Seuil et je me dis qu’il ne sera pas utile de prendre les raquettes
Je pars sur le coup de 10h du Col du Coq. Après une montée à la Dent identique à la veille (neige dure et gelée) en piolet-crampons, la suite de la traversée s’avèrera bien différente, une neige qui ne porte absolument pas, par endroit je m’enfonce jusqu’en haut des cuisses.
Le passage de la Cheminée du Paradis sera épique, gros bouchon de neige de poudre légère. Obligé de pousser le sac devant moi en ramant comme un sanglier. Et je continue en bifurquant vers la Cabane de Bellefont puis remontée vers le col du même nom. Grosse galère là aussi, ça enfonce grave, aucune portance.
Descente dans le vallon de Marcieu dans une grosse poudre légère également, il est tard, j’ai mis un temps infini (par rapport au timing que j’ai l’habitude d’avoir sur ce parcours) pour traverser et arriver sur la crête de l’Alpette juste après le dôme de Bellefont. Il est 17h. Le doute s’installe, ou est le passage de l’Aup du Seuil que je connais pourtant bien ? Mes repères sont perturbés par le stress qui monte, le jour qui tombe dans 30mn, je suis absolument seul dans le secteur. Je suis bien équipé, je me dis que je pourrais passer la nuit ici sous un sapin. Entreprendre la descente de l’Aup du Seuil de nuit, surtout si la neige est dure ne me dit rien de bon et surtout, malgré la carte et ma connaissance des lieux, je ne sais ou se situe vraiment le passage de là ou je suis et le temps qu’il me faudra pour l’atteindre.
Je gamberge 5mn et prends la décision à contrecœur d’appeler les secours. C’est la première fois que ça m’arrive et je suis pas fier de faire ce numéro alors que je n’ai rien. Mais bon, quand le stress monte…
J’explique ma situation calmement. Le secouriste de service me dit : « attendez un peu, l’hélico est sur un secours sur Belledonne et ensuite il vient vous chercher ». Bien en vue sur la crête, j’attends. 15mn plus tard, ils me poseront à St Hilaire du Touvet.
Bref, cette expérience personnelle montre plusieurs choses :
- Être « sur-équipé » n’a rien de stupide quitte à garder le matos sur le sac
- Un secteur que l’on connait par cœur n’est pas un gage de sécurité absolue.
- Les conditions de neige peuvent varier terriblement sur le même secteur alors que l’on pense le contraire lors d’une première sortie : neige dure et gelée, poudreuse, neige croutée qui enfonce…
- Un mauvais timing peut être source de galère. Départ trop tardif pour moi dès le début et perte de temps considérable dans la traversée.
- Prévoir une solution de repli en cas de problème. Mais ici, rien de simple : Aurait-il fallu que je bifurque dès le Prayet vers Perquellin ou un peu après en allant vers le Col de la Saulce et retour sur St Pierre ? probablement. Ou encore descendre par le Pas de Rocheplane… mais là, quid de l’état de la neige dans une zone un peu expo ?
J’en ai tiré les leçons.
Alors pour résumer et sur ce secteur pour donner un avis à indestructible coquelicot : prendre piolet-crampons + raquettes n’est pas du tout superflu.
PS : ce matin j’étais en footing au Col du Coq. La route est propre, la prairie clairsemée de neige et le Pas de l’Oeille enneigé (mais pas en grosse quantité)
Un grand merci pour ces réponses constructives! Me voilà calmée… (ou presque)
L’idée de porter des crampons ne me refroidit pas mais traîner en plus des raquettes ne m’enchante pas non plus. La neige n’est vraiment pas mon élément et le risque que je me perde est vraiment trop élevé. .
Malgré tout j’ai envie d’aller me balader là ou la ligne d’horizon ne s’arrête pas à quelques centaines de mètres de moi. Dans un endroit chouette et pas trop pomatoire, autour de Grenoble en itinérance sur 3 ou 4 jours…
Je suis à cours d’idées et vu depuis les Monts DArrées je me rends pas bien compte des conditions. A vot’ bon coeur! Je voudrais voir de belles lignes…
On l’a fait juste ce samedi et dimanche, du coup j’ai des infos bien précise, je vais mettre le CR cet aprem!
En tout cas, pas de neige jusqu’à la Dent, ça passe bien (en peu glacé) au trou du glaz (un peu verglacé quand meme). Puis beaucoup de neige dans laquelle on s’enfonce jusqu’au col de Bellefont (qui est presque sec). Dans ce secteur la seule trace c’est la notre (un peu délirante comme on s’est pas mal paumé). Puis encore plein de neige jusqu’au col del l’Alpette, mais il n’y a que notre trace entre le col de Bellefont et l’Alpette de Dame, depuis là des très bonnes traces jusqu’au col de l’Alpette. Après, plus de neige jusqu’à Chambery. Pas besoin de crampons mais de raquettes oui!
TOUTES LES CABANNES (SAUF L’ALPETTE) SONT FERMEES
cette expérience est super intéressante, catmountain, il faudrait la noter dans la base SERAC
(excuse-moi, coquelicot, d’utiliser ton fil)
Le relief de la Chartreuse est très accidenté, il y a des secteurs à l’ombre qui gardent bien la neige (et/ou la glace). Perso j’opterais plutôt pour les crampons (qui sont sécurisants) plutôt que pour les raquettes en ce moment mais d’une manière générale j’évite la chartreuse à pieds en hiver à cause des lappiaz qui peuvent être piégeux sous la neige.
Sinon prend des capotes et va faire un tour dans un autre massif.
La grande classe !
C’est effectivement un point que je n’avais pas évoqué mais dont il faut avoir connaissance car les trous sont nombreux dans le secteur et parfois peu visibles (accumulation de neige, mauvaise visibilité…).
En hiver, dans certaines zones, s’écarter de quelques mètres du tracé du chemin d’été peut s’avérer fatal, surtout par mauvaise visibilité.
Est-il utile de rappeler ici, un accident dramatique survenu dans le secteur du Pinet il y a quelques années ou deux randonneurs en raquettes n’ont semble-t-il jamais pu remonter du trou dans lequel ils étaient tombés. Il furent retrouvés quelques mois plus tard.
Tampis pour la Chartreuse! J’ai pas le niveau pour aller prendre autant de risques…
C’est vrai que c’est un massif un peu « tordu » en hiver mais qui reste accessible quand on le connait ou qu’on s’entoure de gens qui le connaissent bien. En tout cas, il est pas pire que les Bauges dans un autre registre (pentes raides).
Pourquoi ne fais-tu pas plutôt des sorties à la journée depuis un « camp de base » (St Pierre de Chartreuse, Petites Roches, Vallée des Entremonts) ?
Je t’assure qu’en ce moment, il n’y a pas grand monde et que certaines randos sont bien accessibles et magnifiques et en choisissant bien, pas trop craignos.
Après, la part du risque, ça dépends de l’individu, de sa condition physique et d’autres facteurs. J’ai le souvenir d’avoir parcouru une partie de l’itinéraire que je décris ci-dessus bien plus jeune (et plus inconscient ?). C’était dans les années 1975/1980, je devais avoir 17 ans. Nous étions 3, partis du col du Coq en plein hiver, ou nous avions laissé nos mobylettes cachées derrière des sapins, nous avions rallié la Cabane de Bellefont pour un « camp de base » mémorable de plusieurs jours (j’ai encore en souvenir les pâtes au Martini cuisinées sur place :lol: ).
A l’époque, pas de carte (ou peut-être celle de l’époque au 1/50000), pas de gps, pas de crampons, pas de raquettes, pas de C2C… mais le sac bien garni :lol: et on connaissait assez bien le massif, c’était notre Grand Nord à nous…
Posté en tant qu’invité par tt:
tu fais bien, il y a aussi des loups, on en a pas parlé mais ils peuvent te dévorer…
à en lire certains la Chartreuse c’est l l’alaska … le pas de l’oeil la face nord des droites, l’aup du seuil le labyrinthe, les lapiaz des crevasses et la cheminée du paradis la walker !!
Honnetement, piolet/crampons pour le pas de l’oeil, ca ne doit etre utile que qq jours/an… Du coup tu les prends pas, tu y vas, si ca te parait trop difficile tu rebrousses chemin et tu passes par le trou du glaz. ensuite ça déroule. De toute façon t’es en autonomie, tu t’en fiches de faire un détour.
Je rappelle qu’il y a des crampons largement suffisant pour de la neige dure et/ou pente pas raide sur des raquettes alpines dignes de ce nom. et au pire tu contournes la zone merdique, le plaisir en montagne vient aussi des imprévus et des techniques pour s’y adapter !
Trop se charger, c’est prendre le risque de se fatiguer, de paniquer et d’appeller l’hélico pour rien.
[quote=« tt, id: 1789061, post:53, topic:157933 »]
tu fais bien, il y a aussi des loups, on en a pas parlé mais ils peuvent te dévorer…
à en lire certains la Chartreuse c’est l l’alaska … le pas de l’oeil la face nord des droites, l’aup du seuil le labyrinthe, les lapiaz des crevasses et la cheminée du paradis la walker !!.[/quote]
Ah bien, elles sont pas mal celles-là de comparaisons pour faire dire ce qu’on a pas dit… Dénigrer pour le plaisir n’a jamais été très utile pour faire progresser. Mais bon, certains se situent toujours un niveau au dessus, et le font savoir pour affirmer leur supériorité. Soit, c’est le propre de l’homme. Désolé d’être en dessous…
On a l’expérience qu’on a et on la fait partager. Quant à comparer la Cheminée du Paradis à la Walker ou le Pas de l’Oeille à la face Nord des Droites, je t’en laisse être l’auteur. Comparaisons plutôt stupides et inutiles. Je sais ou se situe le niveau de ces passages, pas bien haut et pas bien compliqués, juste ludiques, quoique pour le pas de l’Oeille, j’en connais qui ont fini dans le ravin en dessous en glissant sur la neige gelée même si c’est plutôt exceptionnel. J’ai juste fait remarquer que j’avais bien galéré à passer la cheminée dans des conditions hivernales, sans plus.
Et pour l’allusion sur l’hélico pour rien, tu es surement le genre de personnage qui n’a surement aucunes assurances nulle part (voiture, maison, sport etc…) et qui assume le risque seul à 100% en toutes circonstances. Je dis bravo. Désolé d’être là aussi celui qui fait pas comme il faut. Mais bon on sort du sujet.
Heu…
Trou du Glaz qui est largement plus exposé que le pas de l’Oeille, et pas que quelques jours par an : c’est sur un versant nord-ouest - nord qui voit peu ou pas le soleil en hiver, en général gelé de décembre à mars-avril, avec des bouchons de neige dure inclinés à 50 degrés et qui déversent sur des barres rocheuses, genre toboggan de la Foire du Trône…
Le Pas de l’Oeille, orienté sud-ouest prend le soleil tous les jours si pas de nuages, avec une trace souvent renouvelée du fait d’une plus grande fréquentation qu’il doit à sa moindre difficulté, toujours par rapport au passage par le Trou du Glaz en hiver.
Néanmoins, le pas de l’Oeille est relativement exposé en hiver du fait de sa proximité avec le ravin de la Gorgette.
Y’en a un qui n’a pas remarqué que la question a été posée sur le forum « randonnée pédestre » et pas « alpinisme »…
Et surtout, passer par le trou du Glaz quand c’est craignos au pas de l’Oeille, euh…Un court passage d’une centaine de mètres qui prend le soleil contre 1km en versant nord-ouest au dessus des barres…
C’est sûr qu’en se vautrant au Trou du Glaz ou au Pas de l’Oeille sur une pente de neige dure pour avoir laissé crampons et piolets à la maison, peu de chances d’en réchapper, ainsi aucun risque d’appeler au secours.
L’hélico se déplacera plus tard en mode équarissage…
Alors j’avais franchement pas prévu de passer par le trou du Glas mais plutôt par le pas de l’oeil. C’est plutôt le fait qu’il y ai beaucoup de neige par le suite et de sombres histoires de cuisses enfoncés jusqu’en haut et puis de gens tombés dans des trous qui me calment… je suis une buse niveau orientation mais je saurai rebrousser chemin si besoin , c’est quoi ces histoires de trous et comment appréhender ceux ci? Pour ceux qui y sont allés ce week-end, ou avez vous bivouaquer?
[quote=« GLaG, id: 1789080, post:56, topic:157933 »]Y’en a un qui n’a pas remarqué que la question a été posée sur le forum « randonnée pédestre » et pas « alpinisme »…
Et surtout, passer par le trou du Glaz quand c’est craignos au pas de l’Oeille, euh…Un court passage d’une centaine de mètres qui prend le soleil contre 1km en versant nord-ouest au dessus des barres…[/quote]
Encore que, avec une neige poudreuse et stable, ça passe plutôt bien par le Trou du Glaz… Ce sont les 200 premiers mètres après la prairie les plus exposés ou il faut être attentif. Je n’ai pas souvenir qu’après le Trou du Glaz, une fois dans la partie rocheuse, c’était vraiment exposé en hiver (pas plus qu’en été).
Ben comme l’a dit tt(invité), on est tous (moi surtout) des paranos du scialet et on voit des goulottes extrêmes à la place de prairies débonnaires… :lol: Je me soigne mais c’est pas gagné !
Bref, des dizaines de personnes parcourent ces secteurs été comme hiver (moi le premier) et il y a bien moins d’accidents ou de pertes humaines que sur l’autoroute des vacances. Faut pas croire que la chute dans un trou est inévitable. J’ai juste indiqué, comme d’autres, que l’endroit est parcouru par un réseau karstique souterrain ou affleurent de ci de là des scialets (les fameux trous) dont le plus célèbre est peut-être le P40 (pour 40m de verticalité) un peu en dessous de la Dent. En hiver, suivre un chemin d’été n’est pas évident et se retrouver dans la trajectoire d’un de ces scialets est possible. Certains seront bien visibles, d’autres moins. Il faut donc être attentif et prudent, question de bon sens. Même en ski, certains se sont fait peur (dans le Vercors par exemple).