Travail de voie, descendre sur dégaines

Bonjour,

Je me pose actuellement une question à la quelle je ne trouve aucune documentation.

En effet, quand je travaille une voie supérieure à mon niveau, immanquablement je ne réalise pas celle-ci en flash.
Or il est recommandé, lors d’un but dans une voie, de ne pas descendre sur la dernière dégaine et donc de réaliser une réchappe.

Cependant, si je descends sur ma dernière dégaine tout en y laissant toutes celles que j’ai mises en amont, est-ce que je prends tant de risques ?
Naturellement j’ai bien conscience que lors de la descente, arrivé a hauteur du premier spit de la voie, si mon dernier point lâche, je me retrouverai au sol.
Est-ce une pratique acceptable ?

Cordialement,

Tu ne prends pas de risques, si ce n’est de devoir remonter, tomber au même endroit, et t’énerver et te sentir nul.
Enfin, moi c’est ce qu’il m’arrive

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Alors si un mousqueton résiste à plus de 2 tonnes (sens longitudinal) et que tu estimes le dernier point suffisamment sécure pour y mettre une dégaine et faire un petit vol dessus, la question n’a pas de sens car tu pèses tout mouillé moins de 100 Kg à la descente ! Précaution, laisse clipé dans l’avant-dernière.
La manipe de réchappe c’est pour quand tu as un relai douteux !

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J’avoue être plutôt venu chercher votre approbation.
Je sais que beaucoup grimpeur travaille leur voie ainsi, cependant j’ai déjà eu des réflexions par des « Mr je sais tout » au pied des voies, disant que j’étais complètement cinglé de procéder ainsi et que je devais apprendre à faire une rechape sur spit.

N’étant pas fermé à l’idée que je puisse me tromper, j’ai cherché de la documentation à ce sujet.
Résultats Je trouve à chaque fois la même chose : faire une rechape sur plaquettes, soit en y laissant un maillon rapide ou un mouskif associé à une double assurance au machard. Tout en enlevant les dégaines à la descente en moulinette.

Cependant, je trouve la technique non viable quand on a fait la voie 10x de suite dans la journée. Puis, dans ce cas présent, je ne déséquipe pas la voie puisque je monte dans la foulée en tête.

Donc j’en viens à me demander, pourquoi ne parle t’ont jamais de cette pratique ?
Est-ce quelque choses de tabou et de non recommandable, ne faisant pas partie des bonnes pratiques ?

Quand tu travailles une voie et que tu redescends sur la dernière dégaine tu n’enlèves pas les précédentes, et donc tu as plusieurs points pour assurer ta sécurité. Il n’y a donc pas de vraie problématique à mes yeux…

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C’est toujours bien de se poser des questions .
Car « faire comme tout le monde » n’est pas source de sécurité .
Pour ma part dès que j’amarre une corde ( d’assurance - moulinette , de progression- spéléo - ou de rappel ) je double , à minima , et je relie en répartissant la charge ou pas, les ancrages disponibles car je ne peux pas évaluer à 100 % la tenue d’un amarrage fusse-t-il «irréprochable » ( terme utilisé en spéléo ) ou dit « béton ».
J’applique cette règle dans la gestion d’une moulinette sur le dernier point d’ancrage atteint dans une voie .
Donc comme il n’y a qu’un point d’ancrage il va falloir trouver un biais et prendre un risque .
Risque que je tente de minimiser en laissant au moins la dégaines sur le point d’ancrage précédent.
Sur un mur je fais pareil . On ne sait jamais :sunglasses:
Question de suite dans les idées .

Si on tire un rappel ( réchappe sur mousqueton recormé par exemple ) tenter de mettre en place une contre assurance pour récupérer le matériel sous le point d’ancrage du rappel .

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J’ai du mal à comprendre le sens même de ton interrogation. Redescendre en milieu de voie sur une dégaine suite à un essai loupé par exemple, c’est juste quelque chose qui se pratique au quotidien par … tout le monde.
J’imagine même pas les gens faire une rechap sur spit et y laisser un maillon à chaque fois qu’ il loupe un essai.
J’ai l’impression - vu les sujets du moment sur C2C- qu’il y a un message de certains enseignants (pro ou bénévoles) sur les descentes sur un point qui est soit abusif soit mal compris et répèté sans réelle expertise .
Qu’est-ce que tu veux qu’il t’arrive si tu descends sur un point béton (spit ou broche) avec du matos dernier cri?
Rien.
Donc reste sur ton point de vue, tu as raison et ignore les " M. Je sais tout " qui n’ont pas tout compris à l’escalade.
Après il faut savoir faire son analyse de risque quand les points sont précaires (TA ou points pourris), et encore là le soucis c’est plus que les points cèdent, que la corde sorte de la dégaine à la redescende

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oui moi aussi, mais pas autant que les réponses citées au-dessus
Pourquoi, de manière générale, semblent ils enlever les dégaines sauf les 2 dernières ?
Soit on a vraiment des pratiques complètement différentes (ce que je pense par ailleurs), soit je ne sais pas trop, en fait
Ou alors, pourquoi lui recommander un truc qu’il fait déjà ?

Je suis comme @Zorg-de-Mars. J’avoue que je ne comprends pas quel est le problème. Sans doute que je suis trop vieux…

Puisque personne ne comprend le fond du questionnement, nous pouvons clore le sujet.
Je vais ainsi continuer a faire comme j’ai toujours fait et éviter de trop réfléchir.

Merci pour vos contributions.

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Uniquement si tu déséquipes la voie (si tu enlèves tes dégaines à la descente). Si tu laisses toutes les dégaines, il n’y a aucun problème.
Le principe de la réchappe, c’est de ne pas descendre sur un seul point. Si tu laisses toutes tes dégaines, si celle du haut vient à lâcher (dégaine ou point), tu seras repris par celle en dessous.
J’espère que c’est plus clair comme ça :slight_smile:

Edit : donc oui si la dégaine sur laquelle tu descends lâche quand tu es près du sol, tu vas tomber au sol car l’avant dernière dégaine ne pourra pas te reprendre. Et alors ? La belle affaire, ce n’est pas plus risqué que de chuter en tête en clippant la première dégaine non ?
Nota : la réchappe ne te permettra pas d’être assuré en dessous du premier point.

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Merci @Florence_Bd d’éclairer ma lanterne avec ton commentaire, argumenté et constructif :blush:

Dans ce cas, me voilà rassuré, je ne suis pas complètement cinglé et cette pratique répond aux exigences de sécurité.
C’est ce que je chercher à savoir, en venant prendre conseils ici.
Pour autant, je reste étonné de ne trouver aucune documentation claire à ce sujet. Peut-être finalement que celui-ci est trop évident, pour avoir nécessité d’en détailler sa méthodologie.

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Juste un petit détail si moulinette ( ce qui semble être le cas ici ) : effet poulie :wink:

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https://www.pierre-blanche-escalade.fr/conseils/fiche-s%C3%A9curit%C3%A9-n9-facteur-de-chute-et-force-de-choc
@Flaps Tu parle de cela ?

En effet dans ce cas :

Le point d’ancrage doit offrir une résistance double à la force de choc :pour une force de choc de 600 kgf, le point d’ancrage doit résister à 1200 kgf.
Dans certains cas particuliers, il peut être intéressant d’éviter cet effet : pour redescendre sur des points d’ancrage « franchement douteux », mieux vaut tirer un rappel que réaliser une moulinette.
https://www.lesnoeuds.com/article-18-l-effet-poulie.html

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Et puis : ça fait jamais davantage que lorsque le grimpeur a déjà chuté sur le dernier point lors de son essai.
L’effet canapé-calculette, pas mal aussi ! :wink:

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Pour que la corde soit clippée dans les deux premiers points au démarrage en tête. Tu risques moins de dégâts en cas de chute dans cette zone tendue du démarrage où les chutes portent en moyenne plus à conséquence que plus haut.

En général, quand je fais ça, je ne déclippe que les deux ou trois premiers points immédiatement au-dessus du ou des points que je souhaite conserver, et je descends donc bien sur deux points. Si c’est en dévers, c’est moins possible, voire pas possible du tout.

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J’affinais juste ton propos qui était faux ou en tous cas très incomplet. :wink:

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Faux ==> rectification
Incomplet ==> à compléter
Ceci-dit tout le monde aura apprécié à sa juste pertinence le rôle très impactant de l’effet-poulie dans cette situation :wink:
Je crois peu opportun de s’encombrer de données et de raisonnements « scientistes » pour se rassurer dans des situations où il n’y a pas lieu. La controverse sur des détails confine à embrouiller l’esprit des personnes, parfois peu expérimentées, qui attendent une réponse simple à une question simple.
Autrement dit, si tu peux voler sécure sur un point, ce dernier doit soutenir une moulinette, d’autant si tu as laissé par précaution le ou les points précédents.
PS. effet poulie avec une personne de 100 kg ça fait 200 kg ? soit… A moins d’avoir le matériel nécessaire pour tester la résistance de l’ancrage (quitte à le détruire au passage) on ne peut qu’estimer raisonnablement une très forte probabilité pour qu’il n’y ait pas de rupture.

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Justement aborder l’effet poulie me semble la base de connaissances techniques que doit avoir un grimpeur.
On est loin d’un discours extrêmement technique et difficile à comprendre pr un néophyte.

De plus il y a suffisamment une confiance aveugle dans le matos chez les grimpeurs qu’un peu de méfiance sur ce qui semble « béton » ne fait pas de mal.

:slight_smile:

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Franchement, l’effet poulie sur un ancrage sur lequel le grimpeur vient de voler !
Reste plus qu’à calculer le capital d’allers-retours en moulinette encore disponible (compte-tenu des précédents) avant que l’ancrage ne soit fatigué au point de céder… sans parler du vieillissement du textile de la dégaine à chaque tentative.
A chaque problématique les questions appropriées.
Là faut arrêter de travailler des voies !

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