Travail continuité

Est ce que faire 300 moves dans du 5 ça aide à passer du 6b ? Je suis pas sûr.
Lors d’un stage les programmes étaient basés que sur la force et la rési.
La rési c’est une quinzaine de mouvements d’intensité constante à son max. En gros il faut tomber au quinzième move.
La force c’est 3 à 5 moves au maximum d’intensité.

Et mixer les deux sur des cycles de 4 à 5 semaines en mettant l’accent sur l’un des deux aspects sans abandonner l’autre (ex 2 séances de rési + 1 de force par semaine pendant 4 semaine, une semaine de repos/foncier, 4 semaines à 2 séances de force + 1 de rési, 1 semaines de repos/foncier).

Tout ce que j’ai pu voir comme programmes tournaient autour de ce principe à quelques variantes près (foncier en permanence, séances de poutres en plus pendant les cycles forces,…)

La recette est souvent la même au final, à moins qu’il y ait eu des remises en cause de ces principes ?

[quote=« The Grenoblois, id: 1480252, post:10, topic:130532 »]C’est une histoire de se retirer une contrainte, et de pouvoir faire vite, notamment quand on renchaîne de suite après une descalade.
Bon ceci dit, je dois avouer que je grimpe beaucoup moins bien, mojs technique en second, mais il semble que ce ne soit pas l’objet de ces séances[/quote]
Ok, quelle est pour toi la contrainte de grimper en tête pendant ces séances? Si tu grimpes moins bien en second (comme moi), est ce qu’au final ça vaut le coup?
Pour ce qui est de l’enchaînement, je ne sais pas si les 10s de repos le temps de rappeler la corde changent grand chose?

Salut,
Un bon exercice c’est de faire une voie que tu connais, à ton niveau max ou presque (6a+ dans ton cas) en marquant 3 secondes de pause avant de saisir chaque prise de main. A chaque fois, tu fais le mouvement, tu places ta main au dessus de la prise sans la toucher, tu comptes jusqu’à trois et tu la saisis.
C’est plus un exercice pour travailler la résistance que la continuité mais ça reproduit assez bien ce qui fait dauber dans une voie dure où on cherche une solution en restant bloqué. C’est aussi adapté pour progresser en falaise.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

attention, la force est condition nécessaire mais pas suffisante!

amuses toi à trouver autour de toi le plus faible « croiteur » de chaque cotation, et teste leur niveau de tenue de prise, voir leur niveau en bloc dans des mouvements qui ressemblent à la grimpe en falaise…

il me semble évident que même dans le style le plus conti du monde plus la voie est dure plus les mouvements le sont, et de plus si c’est si conti que ça vaut mieux avoir un peu de marge, tu ne crois pas?

un exemple :
Le spécialiste anglais des grosses envolées steve mc clure dans une vidéo évalue à 7a bloc le mouvement le plus facile d’une de ses voies en 9, faisant 40 mètres.
Donc pour faire cette voie il faut au minimum être bien à l’aise dans un bloc mono-mouvement de 7a, au moins assez pour en faire 50 de suite…

Posté en tant qu’invité par The Grenoblois:

Pas sûr effectivement, mais par contre, l’enchaînement repeté fait que l’on se met un peu au taquet physiquement et donc être en second permet d’aller au vol sereinement et vraiment se concentrer sur le volume, l’enchaînement sans repos…
Mais effectivement, du point de vue grimpe et technique c’est quand même pas génial. D’où l’idée d’en faire qques seances seulement.

Bon, j’enfile 4 à 5 séances comme ça et je vous tiens au jus des resultats. Prochaine, ce soir…

Posté en tant qu’invité par Moulinette:

Bien sûr qu’il faut grimper en moul pour travailler la conti !

Faire des séries dans une voie en moul te permet de grimper jusqu’à la limite extrème de ce que tu peux tenir comme prises, à crisper comme un désespéré, te jeter sur la prise suivante sans savoir si tu vas la tenir tellement tu es pété, et finalement résussir à avancer encore alors que tu es complètement cuit. Et c’est à ce moment là précisément que tu progresses en conti. C’est pas d’avoir les bras daubés par la voie que tu viens de réussir. C’est de repousser les limites, tenir encore des prises alors que tu ne peux plus rien tenir.

Donc ça, ça ne peut se faire qu’en moul. Car là tu peux te jeter sur une prise où tu sais que tu n’as que 5% de chance de la tenir…mais des fois ça tient. En tête tu ne te mets jamais (ou rarement) au taquet comme ça, tu vas hésiter à faire un jeté parce que tu sais que psychologiquement tu as une double sanction (terminer ta série et …te prendre un vol), et tu ne vas pas prendre le risque de mousquetonner en étant daubé, et voler avec le mou dans la main. C’est donc inefficace, et en même temps dangereux!

Même les grimpeurs forts travaillent leur conti ou leur rési en faisant des séries en moul comme ça.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

pour quelle raison?

je suis surpris dans le sens que comme dit déjà plus haut à mon avis le principal intérêt de ce type de travail est soigner la fluidité et l’économie du geste par le biais de la répétition, du grand nombre de mouvements et de la fatigue.

(il faut bien sur un certain effort, p.ex se forcer à bien se mettre de coté si t’a tendance à grimper de plus en plus de face avec les bouteilles, etc)

Posté en tant qu’invité par The Grenoblois:

[quote=« ghisino1, id: 1480692, post:27, topic:130532 »]

pour quelle raison?[/quote]

En second, je grimpe juste moins bien. C’est comme ça. peut être parce qu’inconsciemment, je fais moins gaffe, et puis parce que la corde m’emmerde toujours un peu.
Je ne pense pas être le seul qui grimpe plus propre en tête.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

heu, il me semble bel et bien que cela soit possible en tête aussi, et pour ce qui me concerne c’est le seul stade auquel je considère de ne pas avoir des soucis avec la chute.
Un bon test est voir si on est capables de jeter pour toucher un endroit complètement lisse, avec les pieds au dessus du point…

(bien sur je parle de vols objectivement pas dangereux…mur bien lisse ou deversant, pas trop proche du sol, assureur fiable…)

quant aux voies répétées, faire en moule me semble surtout un moyen de minimiser les pauses (se désencorder, tirer la corde, refaire son noeud).

Une alternative, si les conditions le permettent, est de grimper en tête sur 2 lignes adjacentes…dans ce cas la seule manip à faire est déplacer le système d’assurage, la corde reste clippée dans la 1ere voie et l’assureur la tire petit à petit selon le besoin.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

[quote=« The Grenoblois, id: 1480702, post:28, topic:130532 »]

[quote=« ghisino1, id: 1480692, post:27, topic:130532 »]

pour quelle raison?[/quote]

En second, je grimpe juste moins bien. C’est comme ça. peut être parce qu’inconsciemment, je fais moins gaffe, et puis parce que la corde m’emmerde toujours un peu.
Je ne pense pas être le seul qui grimpe plus propre en tête.[/quote]

déjà, demande à ton assureur de te laisser toujours un peu de mou, sauf en tout début de voie :wink:

(disons assez pour que tu puisse à chaque moment redescendre d’une prise sans mettre la corde en tension…)

si cela ne marche pas tu peux grimper en tête sur 2 lignes de dégaines comme j’explique plus haut.

Un autre compromis est d’alterner une montée en tête avec une en moulinette de l’autre coté mais ça demande de la rapidité et de l’assurance en manipulation de corde…

enfin il y en a qui ont fait cet exo en tête, avec désescalades, tout en declippant les dégaines à la descente!

Attention a ne pas tous mélanger : résistance et continuité sont 2 filieres energetiques bien distincte.
Le bouquin « escalade et performance » explique super bien ça, j’vous fais un petit résumé de tête :

Resistance : caractérise un effort que l’on peut soutenir au maximum entre 30" et 3 minutes, pour une intensite donné.
Par exemple si on maintient un effort ( globalement homogene, ie. sans repos) d’une intensite x pendant 1 minutes au maximum, on est dans le domaine de la resistance (on parlera de resistance courte). Si on maintient un effort d’une intensite y pendant 3 minutes au maximum, on sera toujours dans le domaine d’un effort de resistance (on parlera de resistance longue).
Il s’agit d’un effort anaérobique en très grande partie (minimum 85%), ie. a haute intensite. En escalade, outre la duree de l’effort, sa se traduit par des voies de 10/45 mouvements a 40/45 mouv.

Au dela de 3 minutes, notre corps ne peut plus vraiment soutenir un effort anaérobique, on ne peut donc plus soutenir la meme intensite, on est oblige de repasser a un effort aerobique, ne serait-ce que provisoirement, si l’on veut continue l’effort. On passe donc dans le domaine de la continuite.

Continuite : il s’agit d’efforts plus longs, 40/45 mouvements, ou l’on va alterner efforts anaérobique, et période en aerobie pour pouvoir recupérer et continuer l’ascension. Evidemment plus l’effort dure longtemps, plus le métabolisme aérobique prend le pas sur celui anaérobique.
Donc la continuité c’est notre capacité à récupérer rapidement sur des prises « un peu meilleure » qui nous permettent de repasser à un effort aérobique.

Pour les principes d’entrainement maintenant, le point clef est de travailler à une intensité suffisante. Grimper 15 longueurs dans du 5 ça te fera travailler un peu ton foncier et ta capacité de travail, mais ça ne te fera pas vraiment gagner de la continuité dans le niveau 6b et encore moins de la résistance. Et avoir une grosse VO2 max c’est toujours sympa mais c’est pas réellement ça qui nous fait progresser en escalade.

Dans ton cas, t’as besoin de résistance pas de continuité (puisque les murs de SAE font moins de 45 mooves).

Donc pour progresser sur le plan énergétique (= gagner en résistance); il faut que tu travailles à ton niveau max (disons 6b+ si tu es dans le 6a+ à vue), si possible dans des voies connus (pour être sur de travailler à la bonne intensité, ie. tomber parce que t’es mort, pas parce que t’as fait une faute technique) et avec des récupérations complètes 30/40 minutes de récup entre les voies.

On ne s’entraine jamais asser au vol, d’ailleurs Dave McLeod dit lui même qu’il travaille ça au quotidien, ainsi, je ne vois pas l’intérêt de travailler la rési autrement qu’en tête (sous entendu : en salle, avec un assureur qui sait ce qu’il fait).

[quote=« ghisino1, id: 1480626, post:24, topic:130532 »]attention, la force est condition nécessaire mais pas suffisante!
amuses toi à trouver autour de toi le plus faible « croiteur » de chaque cotation, et teste leur niveau de tenue de prise, voir leur niveau en bloc dans des mouvements qui ressemblent à la grimpe en falaise…
il me semble évident que même dans le style le plus conti du monde plus la voie est dure plus les mouvements le sont, et de plus si c’est si conti que ça vaut mieux avoir un peu de marge, tu ne crois pas?
un exemple :
Le spécialiste anglais des grosses envolées steve mc clure dans une vidéo évalue à 7a bloc le mouvement le plus facile d’une de ses voies en 9, faisant 40 mètres.
Donc pour faire cette voie il faut au minimum être bien à l’aise dans un bloc mono-mouvement de 7a, au moins assez pour en faire 50 de suite…[/quote]
Bien sur, sauf que notre ami passe sa voie par étape « sans problème » mais a du mal a enchainer : ce n’est donc clairement pas un problème de force mais bien de rési. A ce moment mieux vaut travailler la rési plutôt que de persévérer a travailler sa force, non ?
Pour moi la rési est liée a la force, mais la réciproque n’est pas vrai.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

[quote=« factis, id: 1480874, post:33, topic:130532 »]Bien sur, sauf que notre ami passe sa voie par étape « sans problème » mais a du mal a enchainer : ce n’est donc clairement pas un problème de force mais bien de rési. A ce moment mieux vaut travailler la rési plutôt que de persévérer a travailler sa force, non ?
Pour moi la rési est liée a la force, mais la réciproque n’est pas vrai.[/quote]

dans le spécifique je suis d’accord.

mon discours était plus lié à un cas général, pour dire que sur le long terme la resi va s’appuyer sur le niveau de force du grimpeur et sur ses capacités technico-tactiques

il y a aussi le problème que faire de la vraie resi (intensité maximale, bouteilles immondes à ne plus défaire son nœud) signifie soit s’accorder des temps de récuperation énormes avec des séances de 3 heures, soit se surcharger de fatigue, soit couper le volume de grimpe.
De tous les entrainements c’est celui qui se mélange le moins bien avec les autres…
Donc mon avis perso est qu’il faut faire de la resi « quand il le faut », un peu avant et pendant une période de forme souhaitée, sans s’attendre que ça puisse durer à l’infini (tôt ou tard on est rattrapés par la fatigue et la forme s’effondre)

les enchainements de style 5 montées, 15 min sur le mur, ou plus sympa faire de la bonne vielle grande voie, ont l’avantage de développer les composantes techniques et tactiques de la resi, sans etre aussi exigeants sur le plan physique…

[quote=« ghisino1, id: 1480896, post:34, topic:130532 »]

[quote=« factis, id: 1480874, post:33, topic:130532 »]Bien sur, sauf que notre ami passe sa voie par étape « sans problème » mais a du mal a enchainer : ce n’est donc clairement pas un problème de force mais bien de rési. A ce moment mieux vaut travailler la rési plutôt que de persévérer a travailler sa force, non ?
Pour moi la rési est liée a la force, mais la réciproque n’est pas vrai.[/quote]

dans le spécifique je suis d’accord.

mon discours était plus lié à un cas général, pour dire que sur le long terme la resi va s’appuyer sur le niveau de force du grimpeur et sur ses capacités technico-tactiques

il y a aussi le problème que faire de la vraie resi (intensité maximale, bouteilles immondes à ne plus défaire son nœud) signifie soit s’accorder des temps de récuperation énormes avec des séances de 3 heures, soit se surcharger de fatigue, soit couper le volume de grimpe.
De tous les entrainements c’est celui qui se mélange le moins bien avec les autres…
Donc mon avis perso est qu’il faut faire de la resi « quand il le faut », un peu avant et pendant une période de forme souhaitée, sans s’attendre que ça puisse durer à l’infini (tôt ou tard on est rattrapés par la fatigue et la forme s’effondre)

les enchainements de style 5 montées, 15 min sur le mur, ou plus sympa faire de la bonne vielle grande voie, ont l’avantage de développer les composantes techniques et tactiques de la resi, sans etre aussi exigeants sur le plan physique…[/quote]

donc pour toi pour progresser dans les voies types « résistance » (ie. de 15 à 45 mouv), il vaut mieux travailler l’aspect tactique (bien délayer, trouver les bonnes stratégies de micro-repos etc…) plutôt que de travailler intensément l’aspect énergétique ?

Je vois pas l’intérèt de bosser la conti avec un niveau de 6a max (a vue ???) .
Dans ce niveau une bonne technique compense largement la conti.

Bon, on est d’accord au final :slight_smile:

Après les entrainement axés rési sont moins agréables que les autres, c’est certain, mais ce n’est pas pour cela qu’il faut les négliger.
Il est évidemment utile de planifier pour éviter tout surentrainement (qui n’est jamais bon en général, ni pour le corps, ni pour le mental, ni pour les perf’).
Par contre rési = 80% de l’intensité max. Avec un nombre de move compris entre 10 et 40 (en gros) on a pas d’énormes bouteilles après un run, et les pause entre run/série sont de l’ordre de 5min (après il faut évidemment planifier la séance : échauffement; rési : type d’exo (général, spécifiques, orientés) nombre de rep / séries / pauses … etc); bref pas simple !
Et encore une chose : entrainement planifié = pic de forme et perf’ planifiés, ce qui signifie que l’on ne va pas aller se faire une une bonne grosse séance voie bien conti avec les potes quand on est le jour de repos dans une phase d’entrainement en force … Il faut savoir être patient et organisé pour progresser rapidement.

Je pense aussi que pour du 6a/b, les entrainement spécifiques ne sont pas encore une priorité.

Posté en tant qu’invité par ghisino1:

s’il faut vraiment choisir, ça dépend du grimpeur et de ses acquis du point de vue, justement, technico-tactiques.
se mettre à fond sur l’énergétique avant d’avoir développé relâchement rythme etc ò un niveau suffisant me semble comme augmenter le découvert de la carte de crédit avant d’apprendre à gérer son budget :slight_smile:

j’ai aussi empiriquement la sensation que le coté purement « énergétique » de la rési peut se maximiser rélativement vite, ou du moins qu’après 2 mois dédiés les rendements se font si décroissants que travailler des qualités plus « basiques » (force, technique) donne davantage de résultats.

et aussi, tout comme on prend cette qualité physique vite, on la perd à une vitesse impressionante…donc, idéalement, il faut l’entrainer en dernière
(rien de sorcier…regardez le planning d’un compétiteur d’haut niveau et vous trouverez toujours une constante: travail spécifique de rési placé en dernier juste avant le début de la saison… alors qu’avant c’est du foncier et/ou de la force…)

@factis. 5 min de répos me semble peu, ensuite il faut voir pour quelle longueur et intensité tu t’entraines…
je reprends l’opinion d’un ex entraineur d’équipe de france (que je n’ose pas contester) : dans l’idéal, si on a le temps et le support, la rési se travaille dans des voies similaires à l’objectif, au meme rhytme de grimpe, meme intensité…
Si ton objectif est faire des croix en falaise ou de la compet, il est donc logique de s’entrainer avec des runs à son niveau max (on tombe face au relai) et de réposer au moins 15 minutes.

80% d’intensité et 5 min de répos me semble par ex plus intéressant pour tenir des grosses journéees en falaise sans chercher la perf ultime, pour un grimpeur de salle qui ne prend jamais 20 min de répos, pour faire de la GV, etc…

Et le plaisir de grimper vous le mettez ou? :cool:

Il y a toujours du plaisir. Faut pas oublier que pour certains la performance augmente le plaisir, or entraînement => progression => performance => plaisir …!