Posté en tant qu’invité par @lain:
Après quelques jours de recul nécessaire voila un bilan de ce challenge.
Pour les clartés du discours il sera établit sur deux aspects :
- les constats
- les perspectives , les évolutions, les remédiations possibles
A. Sur le plan du concept du projet
• Constat n°1 :
A l’évidence le challenge n’a finalement que peu attiré, force est de constater que beaucoup se sont montrés intéressés par le projet voir s’y sont inscrits (une vingtaine de partants) puis plus l’échéance arrivait plus les désistements se sont manifester : au final nous n’avons été que 11 sur la ligne de départ :
6 sur la formule non stop
5 sur la formule en 2 jours
0 sur la formule en 3 jours
• Constat n° 2 :
Sur le plan de la gestion de l’organisation la coordination entre les deux équipes sur le terrain a posé quelques problèmes.
Cela est du à une couverture de réseau qui n’est pas à 100% ; notamment entre le secteur Vallon Valsorrey - Col de Valpelline
• Perspectives :
Pour éviter les iinterractions entre les groupes les deux groupes doivent partir en totale autonomie comme si aucun lien ne s’établiera à priori entre eux.
Cette autonomie passe par :
- la gestion du matériel
- la gestion des ravitaillements
- la gestion du retour sur Argentière (réservation indépendante des taxis)
Bien sûr si une arrivée commune est à envisager l’échec d’un groupe ne doit pas perturber la bonne marche de l’autre.
B. Sur le plan humain
• Constat n°1 :
Les 6 du groupe du non stop étaient sensiblement du même niveau mis à part @lain qui se savait diminuer au départ mais à tenter de serrer les dents le plus longtemps possible pour vivre de l’intérieur cette aventure.
Dans ce groupe tous les partants avaient déjà de solide référence en matière d’effort de longue durée en montagne que cela soit en ski de rando (participation à la Pierra Menta) , en trail (UTMB par exemple) ou en grande voie d’alpinisme estivale.
Sans cette expérience le challenge du non stop me semble hasardeux pour espérer atteindre Zermatt
• Perspectives :
A l’évidence si un tel projet se remet en place cette expérience sera exigée pour intégrer le groupe. Si tel n’était pas le cas la mise en place d’un gros test sur un D+ de 4000m au minimum sera organisée 15 jours avant .
• Constat n°2 :
Tout au long de la sortie on a pu constater une extraordinaire ambiance (je ne crois pas le mot excessif) et cela malgré des moments ou la fatigue et l’éloignement du timing initial espéré auraient pu irriter les esprits.
Bref sans se connaître vraiment les 6 petits gars sont très vites devenus 6 copains complices dans l’effort .
• Perspectives :
Cet état d’esprit me parait être indispensable …se supporter 5h c’est jouable mais 30h …
C. Sur le plan de la performance
• Constat n° 1 :
C’est un échec relatif .
En effet seul Vincent et Stéphane, partis sur 2 jourss ont atteint leur objectif avec brio !
Nous les félicitions et nous rappelons au passage que Vincent était à sa 4e sortie de rando de la saison …
Cela pour dire à tous ceux qui pensent que faire des milliers des m de D+ est le seul moyen de se faire la caisse qu’ils se trompent !!
Un préparation physique efficace et de qualité peut très bien se faire en dehors des skis de randos…à condition bien sûr que celle-ci respecte quelques règles de base pour qu’il y ait un transfert d’acquisition.
• Pourquoi cet échec ?
De nombreuse causes peuvent l’expliquer ; en voici à mon sens quelques unes :
• L’idée de vouloir à tout prix nous caller sur les références de la précédente tentative.
en effet un départ à 16h présente un certain nombre d’inconvénient :
- Tout d’abord les organismes partent avec déjà une fatigue résiduelle de la journée
- Si la tentative se place sur des bases supérieures à 26-28h cela implique une arrivée de nuit à Zermatt c’est-à-dire une arrivée avec le froid ; hors les organismes avec la fatigue ne supportent que très peu le froid …
Psychologiquement une arrivée sous les soleil est quand même préférable !
• La descente de la Grande Lui en début de nuit nous a posé de très sérieuses difficultés : en effet le regel nocturne n’était pas suffisant et nous avons du enchainer 1800m de descente avec une horrible croûte pour certains comme @lain peu expert en la matière se fut une jolie rigolade entrecoupée d’une multitude de roulé-boulé tous plus somptueux les uns que les autres.
Seuls François Koch et Alban nous montrèrent leur redoutable technique dans ce type de neige…il faut dire que quand on se permet de descendre le couloir du couturier avec ses 55° évidemment la descente de la Grande Lui reste une promenade de santé quelles que soient les conditions !!
• Des pauses trop longues
Nous avons fait une longue pause à la Fouly avec bol de soupe et sandwichs. Les collègues ont également pris une heure de pause à l’Hospice .
Ces pauses coupent l’organisme dans son habitus de l’effort engagé et la remise en route laisse des traces.
• Un itinéraire pas assez direct :
Le passage par l’hospice de St Bernard a un côté sympa mais il est fort contraignant et rallonge cette première partie du challenge (Argentière –Refuge de Valsorey) ; hors cette première étape virtuelle doit être menée rapidement pour justement éviter un horaire tardif vers la croix de Tsousse (tout cela bien sûr dans la perspective d’un départ à 5h d’Argentière)
• Un redémarrage trop fort après la pause de la Fouly.
Après la longue pause de La Fouly nous avons été guidé par Matthieu (un des membres de l’équipe précédente qui avait réussi le projet)
Matthieu d’une gentillesse exceptionnelle avait fait le déplacement pour nous accompagner sur la partie La Fouly – lacs de fenêtre. Ils nous avaient même préparés des thermos de thé au glucose …un pur régal !
En revanche suivre un gars affuté qui sort de sa voiture pour quelques heures n’est pas la meilleure stratégie.
Car même si Matthieu est sans doute resté très largement en dessous de son rythmer de croisière nous autres avions déjà dans les jambes 2600m de D+ et 1h30 de descente qui avait laissé des traces !
Certes tout le monde a suivi mais je pense que ce faux rythme a nécessairement pesé sur la vitesse de croisière ensuite.
• Perspectives
** A la réflexion il semblerait qu’un départ vers 5h du matin permettrait de passer cette descente dans de bien meilleurs conditions et donc d’éviter de la fatigue musculaire.
Cet horaire permettrait de passer la traversée de la croix de Tsousse suffisamment de bon heure pour éviter de prendre trop de risque dans ce secteur.
Bien sûr tout cela reste à affiner .
** les pauses doivent être limitées à 15-20’ maxi et sans doute plus fréquentes.
Alban a notamment rapidement ressenti un dégoût pour « la chose sucrée » .
Ce ressenti sur de l’ultra ne vient en général que plus tard (au-delà de la 20e heure) cependant il s’explique :
Il aurait fallu s’arrêter plus souvent (style toutes les 2h pour une très courte pause casse-croûte salée avec un encas salé (style pain au gruyère ou jambon )
** Pour un prochain non stop le passage par le col de Bastillon devra être envisagé pour éviter le détour par l’hospice
** il faut éviter que des accompagnateurs affutés accompagnent momentanément sur une partie de la route le groupe…à moins que ceux-ci se placent en arrière garde pour éviter d’imprimer involontairement un tempo inadapté au groupe.
Voila pour l’instant le premier bilan qui reste très largement incomplet.