Bonjour à tous !
Voici un petit retour d’experience sur les Black Diamond Guide Finger, la version « lobster » des « fameux » BD Guide.
Alors d’abord, à quoi destine-je ces gants ? Je suis équipé depuis quelques années d’une paire de Camp G Hot Dry, ancien modèle (2016 je crois). Pas mal jusqu’à -5°c par beau temps, voir un peu en dessous en bougeant, plutôt étanche pour peu que ce ne soit pas la douche complète, et chauds même humides. Solides en plus. Et avec une bonne dextérité. Oui mais voilà, quand le temps se dégrade (vent, neige humide, températures en dessous de -5 -10°C), ils montrent leurs limites, surtout que je ne peux pas mettre de sous-gants dedans (sinon trop serrés).
Ducoup j’ai cherché la perle rare, qui me permettrait d’une part dans l’ensemble, de me permettre de faire des raquettes par temps pourris et froid, et d’autre part, de m’apporter en cas d’ »urgence » quelques degrés supplémentaires aux G Hot Dry.
Après de (très) longues hésitations, mon choix se porte sur le moufle Millet Long 3in1 Dryedge. Mais non, je deconne, le modèle est arrété, il n’existe plus que les gants, et pas moyen de trouver ma taille en version mofle dans une boutique fiable.
Retour à la case départ. Je tourne, je vire, j’hésite, jusqu’à une promo générale sur le site du vieux campeur, qui fait tomber le prix des BD Guide Fingers à moins de 120 euros avec la carte Club. C’est cher, mais vu le tarif à la base, je me dis que ça doit déchirer du poney, et en plus ça remplit pas mal le cahier des charges.
J’ai lu quelques doutes qualitatifs sur le site de la marque, en anglais, mais je me dis que bon, ça doit pas mal dépendre de l’utilisation. En ce qui me concerne, c’est raquettes essentiellement, plutôt tranquille pour des gants. J’ai aussi lu qu’il était conseillé de passer la petite crème livrée avec dès réception.
Le jour arrive, je reçois les gants, et je teste directement la taille. C’est impeccable. Bien taillé, le pouce s’ouvre sans forcer sur le gant. Je peux les enfiler avec des sous-gants, voir avec les G Hot Dry en forçant un peu. Sans la doublure, les G Hot tiennent sans problème, je garde de la dextérité, c’est nickel. Le soir, je dépiote un peu plus le gant. Je retourne la partie externe. Elle est faite de cuir, de differente qualité suivant les endroit. Globalement, plutôt du cuir très fin et souple, on peut voir à travers les pores, c’est dire… Beaucoup de coutures, dont certaines avec la fin du fil qui dépasse. Je me dis que je suis content d’avoir eu une réduction. Le reste du gant est fait avec un gros tissus bien solide, qui semble siliconé coté interne. Comme ce n’était pas très clair sur les données techniques, je confirme que la membrane gore-tex Active se trouve sur la doublure amovible interne du gant (le truc en primaloft et laine quoi), la partie externe semble donc servir uniquement de couche de protection, assurant déperlance et solidité.
La doublure iinterne est inutile seule. Elle n’a ni grip, ni cordon de serrage. Elle assure cependant la chaleur et l’imperméabilité. La partie en laine n’a pas de doublure et est directement en contact avec la main.
Après quelques tests à vélo avec température légèrement négatives (à l’occasion desquels j’ai retourné le deuxième gant, pour m’apercevoir qu’il avait 3 coupures sur la face interne du gant, qui heureusement ne traversent pas la couche externe du cuir, vlà la qualité quoi:/), c’est aujourd’hui le grand test. Direction la station de Savoie Grand Revard, pour atteindre la croix du Nivolet. Les onditions sont idéales. Pour un test. Il fait entre -5° et 0°c, il y a du brouillard, il tombe une neige humide pas loin de la pluie, avec un léger vent. Tout se qu’il faut pour se peler les mains. Avec les mêmes conditions, sur le Ventoux, j’avais eu froid avec les G Hot Dry.
Au sortir de la voiture, on enfile les couches, et on recouvre le tout avec un pantalon et une veste Gore Tex. Cette neige fond après quelques instants au contact de la veste, l’imperméable est donc obligatoire. Je mets aussi des sous gants dans les Guide Finger, l’expérience m’ayant montré que ça évite de se congeler les doigts dès qu’on les sort des gants.
On chausse les raquettes, et c’est parti.
Première constatation, je n’ai pas froid. Deuxième constatation, j’ai réussi à enfiler mes raquettes en gardant les gros gants. Dextérité validée. Troisième constatation, au bout de 15 minutes, le cuir se ternit un peu, marque d’une humidification du cuir. Par contre à l’intérieur, tout va bien, je suis complètement au sec, et il fait chaud. Et comme j’ai gardé une couche de trop sous la gore-tex, il commence à faire très chaud. Un peu trop d’ailleurs, surtout qu’on attaque la montée. Celà dit, je ne sens pas de sensation désagréable de transpiration au niveau des doigts. Il semble que tout cela respire plutôt bien. Nous en reparlerons.
Arrêt de quelques minutes pour tomber une couche, toujours sous la neige qui tombe. Là, obligé de tomber les gros gants. Et ça ne rate pas, je mouille un peu les sous gants, avant de les ré-enfiler dans les Fingers. Mais bon, pas de problème, ça reste chaud, et la sensation de mouillé disparaît rapidement. S’ensuit un certain nombre de s »quences d’enfilage et de retirage de gants pour diverses raisons, bref, après la pause déjeuner, au moment de réenfiler les fingers, je ne peux que constater que mes sous-gants sont trempés, et que j’ai bien humidifié l’intérieur des Fingers. Ma faute. Qu’à cela ne tienne, même si j’ai les G hot Dry dans le sac, je me dis que c’est l’occasion de vérifier la chaleur avec gants humides, d’autant qu’après le repas, la sensation de froid est plus grande, que j’ai les doigts glacés après avoir mangé en sous-gants, et que ces derniers sont trempés.
Je regroupe alors mon index avec le reste des doigts pour améliorer la thermicité. Ça tient sans problème. Après 5 à 10 minutes, je récupère tous les doigts sauf les pouces, qui se reveillent avec 5 minutes de plus. Je replace l’index dans son emplacement. Après 20 minutes, je n’ai plus la sensation d’humidité, je suis confortable dans les gants. Il tombe toujours une bonne dose de neige humide, et le cuir est toujours trempé, les gouttes ruissellent doucement dessus.
A la fin de la rando, nous faisons escale dans un petit café. Je sors mes mains des Fingers, et, surprise ! Les sous-gants, de même que mes mains et l’intérieur de la doublure sont secs de chez secs, ça a très bien respiré et le trop plein d’humidité s’est complètement évacué. Mais il n’a pas disparu. Je constate donc également qu’il y a au mieux de l’humidité, voir des gouttes d’eau entre le cuir et la doublure interne.
Je remarque aussi que la laine s’effiloche allègrement sur les sous-gants. Ça aurait définitivement mérité un petit bout de polaire pour protéger tout ça, comme sur la partie primaloft de la paume.
Au final, qu’en conclure ? Oui, ils sont chauds, oui, j’ai gardé les mains au sec, mais non, je ne leur ferai pas confiance pour un usage intensif. Le concept de la partie externe en cuire pour la déperlance te la solidité est intéressant, mais ça aurait été mieux avec du cuir de qualité. Celui de mes chaussure, par exemple, lors de la même sortie, n’a pas changé de couleur. La laine va continuer à s’effilocher jusqu’à perdre complètement ses poils et l’isolation ne sera plus assurée.
Pour le reste, dextérité au top, ergonomie nickel : ils s’enlèvent et s’enfilent sans problème, le cordon de serrage est très pratique. Dans tous les cas, je ne mettrait pas 160 euros là dedans. Si on met un peu la dextérité de coté, Decathlon fait des moufles bien mieux finis pour 90 euros… MOUFLE ARCTIC Trekking MITT 500 Forclaz | Decathlon