Techniques de communication en grandes voies

Bjr à tous,

Quelles techniques et codes de communication utilisez-vous avec votre partenaire en grandes voies ?

Dans plusieurs discussions des avis différents sont évoqués à ce sujet. Je pense qu’il serait intéressant de faire un recueil des possibilités en expliquant les raisons de ces choix. Cela peut servir à tout le monde…

Globalement nous pouvons en distinguer 4 :

  • à la voix (en criant…!) : quelles paroles, quels mots, essentiels à définir et à…« crier » ?
  • au tactile, en secouant / tirant, sur la corde : quels codes définir et sans faire de confusion ?
  • à la radio
  • à la vue : que faire si on ne se voit plus ?
  • autre : ?!

Quels sont donc vos choix, codes, et pourquoi ?

Précisions / infos, pour ceux qui ne sont pas habitués à travailler, ou à utiliser, ce type de produit :
Une simple radio Décathlon (moins de 35 balles) utilisable gratuitement et légalement sans licence et sans abonnement (donc un PMR 446), possède 8 canaux et 121 sous canaux, ce qui fait pas moins de 968 combinaisons possibles de réglages pour ne pas être dérangé !!! Donc qu’on ne dise pas qu’on ne peut pas s’entendre car on est « sur le même canal »… il suffit d’en changer. Attention ! Les réglages permettent de ne pas entendre les communications des autres, et non de rendre les votres non « entendables ».
Faites moi signe si vous rencontrez 968 cordées dans une voie, ou sur un même secteur de grimpe !!!
Avec une portée « directe » (ligne droite) de 5 à 6km, on est « plus » que large en terme de capacité de fonctionnement.
Certains vont peut être dire et « comment on faisait avant », ok pas de problème, mais avant on fonctionnait aussi sans internet, sans téléphone, sans télé, sans voiture (très, très, loin…)… et généralement sans électricité !!! On y retourne…?
La radio offre l’avantage de pouvoir aussi annoncer l’imprévu, donc ce qui par définition n’avait pas été dit / envisagé au départ de voie, ou tout simplement apporter des informations plus précises sur un passage, un « pas », des conditions, etc,… et sans être une gène : c’est léger, compact, et facile à clipper.
Enfin, ces radios possèdent une fonction « VOX », ce qui permet de parler sans devoir appuyer sur la touche PTT, donc de pouvoir garder ses mains sur le rocher ou sur la corde !
Qu’on soit bien d’accord, il ne s’agit pas de convaincre d’utiliser une radio, ce n’est pas ce que je dis, mais seulement d’apporter des éléments qui peuvent orienter sur ce choix d’utilisation en GV, ou ailleurs (ski, alpinisme, canyoning, etc…), si la personne le souhaite, ou en découvre les possibilités

Bonne journée à tous, et merci pour les réponses qui seront proposées.

Perso: 5% du temps, la radio, c’est vraiment ce qui permet d’emmener des pures débutants dans des GV sans aucun stress, si c’est pas une dalle verticale ou on se voit tout le temps.
Ca a peu de charme, et dans le dure, on a aucune envie d’entendre la radio

Le reste du temps avec des gens que je connais : c’est « Autres » --> Pas de communication

  • soit on se voit, et on voit bien si le collègue est vaché
  • soit on se voit pas, et on assure le leader jusqu’au bout (et le second asap), dans le pire des cas on se retrouve en corde tendu sans le savoir.
    on va me dire que c’est un coup a brasser 25m de corde pour rien, mais en general dans ces configurations la on se retrouve dans le cas 1.
    Dans le cas 2, et c’est seulement 5 ou 10m que l’on risque de brasser en trop, mais face au gain de sécu et la simplicité de com, je pense qu’on y a gagne largement.

J’aime pas trop les signaux de corde, c’est source à mauvaise farce…

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A la voix, pour éviter les confusions mots finissant en « é » pour dire que l’autre peut me lâcher, vaché, relais, mot finissant en « i » pour dire que la cordée doit en être en position assurage vas-y, parti
Si on entend rien, trois tirages francs sur la corde pour signifier au second de démarrer. Pourquoi ? Parce quej’ai toujours fait comme ça et en bientôt 50 ans d’escalade et de montagne à de rares exceptions près où ça a un peu galéré (sans plus) j’ai jamais éprouvé le besoin d’autre chose.

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Globalement (dans le cas où c’est deux personnes « expérimentées » et qui ont l’habitude de grimper ensemble) je trouve que le problème de communication ce pose pas trop.
Si on s’entend un « relais ! » suffit : une fois que la personne est vachée on enlève le reverso et on sent bien quand l’autre arrête de tirer la corde à la main et nous prend au reverso (ce qui prend 2sec)

Si on s’entend mal on sait que si l’autre cri un truc court c’est relais (a condition de pas raconter sa vie dans toutes les longueurs) et si il y a le tirage brutal de corde qui va avec c’est que c’est bon

Si on s’entend pas du tout on sent aussi quand l’autre tire la corde à la main même si on peut prendre une marge en laissant le reverso et en l’enlevant si le tirage brutal continue. Surtout que le fait de pas s’entendre suppose une grande longueur donc peut de réel danger d’enlever le reverso.

Comme dit avant pour les « quand tu veux », « c’est parti », « bout de corde » etc au final je trouve ça superflu. Si tu installe le reverso (vide) avant de tirer la corde ça prend 2sec à la mettre et donc tu sais que tu es assuré dès le bout de corde (+ on sent bien la différence entre une corde tirée à la main ou au reverso).

Avec certaines personne ça marche juste avec « ok » et « go » qui au final sont pas si important. C’est juste le fait d’entendre un cri bref

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Un signal de corde qui marche pas mal je trouve (avec des cordes à double). En arrivant au relais on tire beaucoup sur un seul brin (genre 5m). Puis on laisse repartir. En général ça donne un signal clair au second.

Après dans le doute comme dit au-dessus, le second continue d’assurer jusqu’au bout de corde, c’est toujours mieux que d’enlever le reverso par erreur.

E: déjà testé les sifflets, tirer sur la corde 3 fois, ça ne marche pas trop à mon avis. Et les signaux de voix dès qu’on ne se voit plus ça devient peu fiable (encore plus s’il y a d’autres cordées).

Arrivé au relais, je crie :RELAIS… l’autre sait que j’y suis et que je suis auto-assuré et qu’il peut libérer la corde.
J’attends 30s et je tire le reste de corde jusqu’à ce que se soit tendu.
Je passe le système d’assurage au relais, je vérifie si tout est OK et ensuite je crie: c’est BON.
L’autre sait qu’il peut se désassurer et monter.
40 ans que je pratique et pas eu de souci.

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En général, 2/3 mots suffisent largement. Suffit de se mettre d’accord sur les mots à employer. Je crois que, à de rares exceptions près, je n’en ai jamais employé que 2: « relai » et « à toi ». Les pinailleurs diront que ça en fait 3, de mots (ils auront raison, d’ailleurs).

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Salut,
Pour ma part c’est talkies obligatoire! C’est globalement infaillible, je n’y vois que des avantages, la seule contrainte étant de penser à les charger avant la journée.
En tout cas j’ai adopté ça depuis bientôt 15 ans, et ça m’a évité plus d’une galère en montagne. La communication, c’est aussi un enjeu de sécurité.
Et puis quand je vais en montagne, j’y recherche le calme, donc entendre les autres cordées brailler m’insupporte au plus haut point…

Premiere utilisation de talkies … Plus de pile après deux longueurs puis galère.
Ou plutôt reprise des Relai! Libre! et Parti! Avec trois tirages de corde pour tu peux y aller.

Second essai avec des talkies de qualité… C’est bien confort

En général je fais à la voix, avec des mots simples et courts comme déjà évoqué ci-dessus.
Et parfois si trop de vent, je siffle, ça s’entend un peu mieux.
Si la communication sonore est impossible, je grimpe, je fais mon relai, j’assure le (ou les) second et je tire fermement en bout de corde ; le (ou les) second comprend en général assez vite qu’il peut démonter son relai et me rejoindre :slight_smile:

Les talkie-walkie c’est un confort, puis ça permet de bavarder en grande voie chill.
Avec un partenaire régulier la corde suffit à deviner où il en est à partir du moment ou on a déjà communiqué avant et que les mots ne servent plus à rien.
Sinon c’est Relais (le premier a fini d’installer le relai, est vaché dessus, assureur installé et prêt à recevoir la corde), ok (le premier a tout ravalé, corde installée dans l’assureur, corde en tension et prêt à assurer), go (le second monte, ça se sent avec la corde mais c’est toujours bien de prévenir), libre (rappels). Et toujours, toujours, donner le prénom de l’autre avant chaque mot : Barnabé (pause de 2 secondes) relais. Jean-Abdul (2sec) go. Parce-que parfois on n’est pas seul sur le rocher, ou parfois il faut un peu sortir l’autre de sa torpeur.
Et si rien ne marche on tire, on avale, on assure jusqu’au bout, on grimpe daï-daï avec la corde tendue.

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La première fois que j’ai fait de la grande voie, la DE avec qui j’étais m’a proposé, lorsque l’on est à double, de tirer beaucoup d’un coup (5-10m de corde) sur une seule corde pour indiquer qu’on est arrivé au relais. Le second libère la corde, le leader ravale jusqu’à ce que ce soit bien sec, et à partir de là il suffit de se comporter comme si le second grimpait, on surveille le mou et on ravale, le second peut donc partir quand il veut. Ça fonctionnait très bien comme communication non verbale les fois où j’ai pu tester.

Sinon les talkies c’est vraiment confort, n’en déplaise à ceux qui pensent que ça « dénature », je ne trouve pas que ça dénature plus que de gueuler hyper fort dans un cadre autrement très paisible.

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Et accessoirement quand un caillou tombe on ne crie pas « Pierre ! » mais caillou ou parpaing ou rocher ou ce que vous voulez d’autre…

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Leader, 2 prises de parole :
1/ « Relais »
2/ « Ok » ou « c’est bon » ou « vas y »

Second, aucune de nécessaire. Mais si on s’entend facilement, un petit retour aux 2 prises de parole du leader, « libre » et « allez go », fait rien de mal.

Si on s’entend pas, ben on fait comme si de rien n’était :

  • le leader au relais avale la corde, dans ce cas le second sera encore entrain d’assurer, pas de conséquence : soit il comprendra vite que le leader ravale et enlèvera le descendeur. Soit il comprendra pas (tirage qui gêne l’avalage rapide par le leader) et passera tout le reste de corde dans son système d’assurage, comme si c’était une longueur de 50m.
  • quand au second, ben une fois la corde tendue, que peut il bien faire d’autre que se dévacher et grimper ???
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Radio 90% du temps, quelle que soit la difficulté, quel que soit le partenaire. A part peut être dans des voies super rectilignes où on se voit tout le temps…

C’est largement le plus performant et quand je vois le nombre de cordées (parfois expérimentées) qui galèrent ou qui passent leur temp à hurler pour tout et n’importe quoi ça me conforte dans mon choix… C’est vraiment pénible au demeurant d’entendre crier en falaise.

Je suis souvent en GV dans des voies un peu tortueuses ou avec des vires ou la communication par cordes est compliquée et c’est un vrai élément de sécurité qui permet de se concentrer sur la grimpe.

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J’ai une variante de cette technique que j’ai trouvé vraiment bien:

  1. Le leader arrive au relais, pose son relai, se vache et tire un brin sur plusieurs mètres.
  2. Le second sait qu’il est arrivé et peut le libérer
  3. Le leader ravale les deux cordes ensemble, sans les égaliser
  4. Il arrive en bout de corde, il installe les brins dans le système d’assurage. Ensuite, il égalise les deux brins
  5. Pendant tout ce temps, le second s’est préparé, quand il voit que les deux brins sont égalisés, il sait que le leader a mis les cordes dans le système d’assurage et peut partir dès que c’est en tension.

Ca évite vraiment les erreurs potentielles.

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Et le talkie, j’ai été bluffé à Sialouze. On était en haut des rappels et le talkie passait jusqu’au refuge du Sélé.
Je pense que c’est important de savoir faire sans et peut-être les avoir dans le sac au cas où.

Et s’il a encore un doute, le second peut monter d’un pas et vérifier que la corde est avalée. Il refait un pas et si la corde est avalée une fois encore, c’est que le système d’assurage du leader est en place et qu’il peut y aller.

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Cela doit dépendre des modèles, mais c’est bon à savoir.

Je crois que c’était des Motorola T72. Mais la puissance doit être sensiblement la même d’une marque à l’autre.