Syndrome du baudrier

Posté en tant qu’invité par frisette:

ok, mais bonatti, desmaison, et certainement beaucoup d’autres moins connus, ont passé des nuits dans leur baudrier, quand ils dormaient, ils ne bougeaient pas. J’imagine bien qu’on ne doit pas dormir beaucoup dans un baudrier mais quand même, une petite heure de sommeil, c’est vite passé…

Posté en tant qu’invité par catherine:

Fred a écrit:

Pour te rassurer Catherine, c’est l’association suspension dans
un baudrier ET absence de mouvement qui est mortelle.

oups !
dans mon mail précédent, j’ai oublié de rappeler que c’était bien sûr dans le cas d’une personne pendue dans son baudrier !
tu fais bien de le préciser, ce que je n’avais pas fait !!!

y a t-il des études comparatives avec les différents modèles de baudriers ?

Posté en tant qu’invité par samy:

catherine a écrit:

y a t-il des études comparatives avec les différents modèles de
baudriers ?

bonne idée, mais on manque de cobaye… t’es volontaire?

Posté en tant qu’invité par catherine:

si si, on bouge quand on dort !
pas forcément des gros déplacements, mais on modifie les points d’appui, même sans que l’on en soit conscient, et heureusement sinon on finirait par avoir des escarres !
(ces escarres sont des gros risques par exemple chez les personnes paraplégiques qui ont perdu la sensibilité des membres inférieurs).

Si les mouvements inconscients ne sont pas suffisants, alors la sensation de compression et le besoin de bouger deviennent conscients, même si la compression ne s’effectue pas au niveau de gros vaisseaux.
Donc, j’imagine que les alpinistes pendus la nuit dans leurs baudriers bougent bien avant de risquer ce syndrôme du baudrier.

Posté en tant qu’invité par catherine:

samy a écrit:

catherine a écrit:

y a t-il des études comparatives avec les différents modèles
de baudriers ?

bonne idée, mais on manque de cobaye… t’es volontaire?

euh… non !
mais j’ai quand même un baudrier extra large, rembourré, et confortable (et lourd !).

Posté en tant qu’invité par DaF:

Une personne inconsciente dans son baudrier n’aura certainement pas la même postion que quelqu’un qui s’est préparé pour dormir.

Le centre de gravité du corps étant situé au dessus du baudrier, une personne inconsciente aura certainement la tête légérement en contre-bas. Ca me rappele mes cours de secourisme où on nous apprend à alonger un blessé et à mettre ses jambes sur une chaise pour favoriser l’irriguation sanguine des parties importantes du corps (coeur, poumons, cerveau). Une fois dans cette position il peut être très dangereux de remettre les jambes à l’horizontal…

A contrario quelqu’un qui se prépare à dormir dans son baudrier va essayer de maintenir une position assise en utilisant un anneau de buste par exemple. De fait les conséquence de cette immobilisation sont surement moins graves pour le corps.

Evidemment ce ne sont que des hypothèses…

Posté en tant qu’invité par catherine:

Loïc a écrit:

C’est le problème du garot : quand j’ai fait mon AFPS on m’a
expliqué que la pose d’un garot ne doit se faire qu’en cas
d’extrême urgence et sous contrôle médical, car les tissus
isolés par le garot ne sont plus nourris correctement et
peuvent donc « mourir », et la libération ultérieure du garot
remet en circulation tous les déchets toxiques accumulés (si
j’ai bien compris).

en fait, là, c’est différent :
dans un 1er temps, le problème principal est un problème de tuyauterie par rapport à la pompe cardiaque !

Posté en tant qu’invité par Bubu:

L’ensemble des études retrouve des délais de suspension très
variables, selon le type de harnais, complet ou non, et le mode
de suspension, ventral ou dorsal : - Amphoux, 6’ (2 patients) -
Schauer, de 5’ et 9’ (2 patients) - Brinkley de 5’ à 30’,
moyenne 14’ (30 volontaires) - Laboratoires de Physiologie
sportive de Besançon (3 patients),10’, 12’ et 30’ - Bariod, 7’
et 30’ (2 patients) Il peut être retenue que le risque de décès
existe dés les 5 premières minutes et qu’au-delà de la 15
minute, théroriquement, 50 % des personnes suspendues seront
décédés, faisant du S.d.H une URGENCE ABSOLUE, ou chaque minute
compte.

Héhé, ça fait peur, hein ?
Qui est capable de décrocher son pote inconscient au bout d’une corde en moins de 15mn ?
Du coup ce syndrome demande une préparation et ajoute un risque comparables voir plus grands que pour l’ARVA en ski de rando.
Donc tout ceux qui disent « je ne fais que de la grimpe ou de l’alpi, mais pas de ski de rando car je trouve que le risque dû aux avalanches est trop grand » devrait reconsidérer leur conception du risque en escalade/alpi…
D’un autre côté, on constate de nombreux décès par avalanche, dont certains auraient pu être évités par un meilleur entrainement, et peu par syndrome du baudrier.

Bon, normalement, la loi de Murphy fait que le seul fait que plus de personnes connaissent ce syndrome augmentera son occurence, et comme peu de monde sera préparé, on aura plus de décès, ce qui permettra de faire de meilleures statististiques comme en ski de rando :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par tetof:

Merci des infos.

Les symptomes,

Toute personne suspendue dans un baudrier et qui brutalement présente une sensation de malaise imminent, des nausées, un voile noir, des troubles de la vue, des sueurs, une pâleur, une accélération du pouls, des frissons est à risque.

correspondent parfaitement à ce que j’avais ressentie quand je m’étais planté et que l’hélicos etait venu me décrocher. A l’époque, j’avais associé ces symptomes à l’état de choc mais c’était probalement le SDH.
Je me rappele parfaitement du voile noir et des troubles de la vues. Ces symptomes se sont atténués dès que je me suis retouvé dans l’hélico. Par ailleurs, je me rappele très bien que l’hosto avait detecté un problème à mon foie et avec mon sang. Ils ont fait plusieurs analyses et ont crus que j’avais une hépatite. Cool avant de passer sur le billard. Il semblerait que j’ai eut encore plus de chances que je ne le croyais.

Cela me conforte également dans mon opinion sur les medecins et les services des urgences. Il est impossible de tout savoir mais il y a des medecin-chirurgien qui n’ont pas l’humilité suffisante pour dire qu’ils ne savent pas. Il préfére opérer et faire n’importe quoi que de refiler le bébé à quelqu’un de plus compétent. Si vous avez un pote qui part au urgence, rester avec lui et surtout renseignez vous vite pour le sortir de là, si necessaire, et l’emmener dans une structure compétente. Garder toujours avec vous le numéro de portable d’un pote medecin qui pourra vous conseiller sur l’endroit ou aller.

Posté en tant qu’invité par euh…:

en gros tu conseilles de fuir un service d’urgence, pour… un autre service d’urgence ?
c’est vrai qu’il y a des sevices meilleurs que d’autres, mais une structure jugée compétente plus qu’une autre est aussi liée à un avis subjectif.

l’humilité, la recherche d’une solution au problème peut aussi se situer dans une prise en charge globale. dans ton cas on a fait des analyses sanguines, on s’est posé la question d’une possible hépatite (c’est normal d’ailleurs, tu devais avoir des transaminases élevées, c’est un signe de souffrance viscérale), on a constaté que si les résultats se sont normalisés dans le temps, ça ne devait pas être ça.

mais tu as mis le doigt sur le problème numéro un : l’information.
l’information donnée au médecin qui reçoit le blessé. si quelqu’un est en état de choc, à celui qui l’accompagne d’être le plus informatif possible pour que le traitement administré soit le meilleur possible.

c’est la base d’une prise en charge efficace.

Posté en tant qu’invité par euh…:

bonjour Fred !
ma réponse ne seras pas d’une grande utilité pour ton enquête mais bon…
1- non je n’ai jamais eu connaissance de ce syndrôme
2- pas d’information ni même d’évocation du problème (il est vrai que je pratique depuis peu -un an-).
je supposais avant de lire toute les réponses qu’après tout, ça pouvait aussi concerner les filles, même sans avoir de breloques entre les jambes… j’en ai eu la confirmation.

au plaisir de lire le résultat de ta thèse.

Posté en tant qu’invité par tetof:

Je n’ai pas tout expliqué.

Le chirurgien qui m’a opéré le genoux au urgence (fracture ouvert de la rotule en 10 morceaux) n’a pas fait du très bon boulot. Il n’a pas courbé toutes les broches qu’il m’a mis dans la rotule. Une des broches à migré à travers le genoux pour se retrouver à coté de la fémorale.
Je sentais des douleurs derrières le genoux mais je n’avais rien compris. 2 mois plus tard, une radio a revelé le problème. La broche aurait pu percé la fémorale avec les conséquences que l’on imagine. Heureusement cette fois, j’étais dans un hopital ou les compétences du personnel était nettement plus adapté à mon problème spécifique.

A cela, tu peux ajouter que le premier chirurgien m’a mis un platre et m’a immobilisé la jambe pendant 1 semaine avec toutes les conséquences au niveau de la rééducation de l’articulation. C’était d’une stupidité sans nom. Pour les 2 autres opérations réalisés dans des structures compétentes, le lendemain de l’opération j’avais obligation de démarrer la rééducation. IL n’y a pas photo en terme de récupération.

Je ne reproche pas son incompétence au 1er Chrirurgien qui m’avait opéré. Je lui reproche de ne pas avoir eut l’humilité de dire qu’il n’était pas compétent. Je lui repproche de ne pas avoir refilier le bébé à un autre hopital ou je savais qu’il y avait des pros du genoux. J’ai apris ensuite qu’il n’avait quasiment jamais fait de genoux auparavant.
J’étais seul dans cet hopital et dans l’impossibilité de me casser.

J’ai eut depuis un autre problème « grave » qui m’a conduit au urgence. Il m’a fallut 5h pour comprendre que j’avais affaire à des non spécialites du problème. Quand je l’ai compris, je suis partie en force. J’ai appelé un ami medecin qui m’a conseillé où aller. J’ai tout de suite compris la différence.

Oui, il ne faut pas aller au urgence sauf si vous êtes en train de mourrir. Si vous avez le temps, passer quelques coups de fils et allez là où il y a des pros.

Posté en tant qu’invité par montcalm:

1- OUI je connais ce problème
2- j’ai été informé par : un pompier

Posté en tant qu’invité par val:

Oui, je connais le syndrome du baudrier car je fais partie du SPELEO-SECOURS. Lorsqu’une personne est suspendue dans son baudrier et qu’elle est inconsciente, (donc inerte, et qu’elle pèse de tout son poids dans le baudard) les minutes lui sont comptées. l’explication est je pense dans ce style là. L’artère femorale étant comprimée, la circulation sanguine se fait mal par manque de pression artérielle, le retour vers le coeur est difficile. L’intervention doit être dans tous les cas extrêmement rapide.
Ce dont je suis sûre, c’est que dans un premier temps il faut absolument la soulager au niveau de son baudier (en arrivant jusqu’à elle en descendant sur la même corde ou en en installant une autre…) et dans un deuxième temps la décrocher par tous les moyens :soit par un coupé de corde soit en la remontant soit en la descendant tout cela étant des techniques spéléos d’auto secours.
Je sais que PETZL a dait des études sur ce syndrome là et qu’ill existe une vidéo (pour l’avoir visionnée)
Voila pour les quelques infos.

Posté en tant qu’invité par Buse:

1 - Oui je connais
2 - J’ai été informé par un étudiant en médecine actuellement en fin de 6 mois de dispo, blond, assez grand, venant de Clermont Ferrand, en passe de se marier l’année prochaine --> tu vois de qui je parle?

A un de ces quatres,

Séverin

PS: tu fais ta thèse là dessus?

Posté en tant qu’invité par euh…:

cher Tetof…
j’ai pas plus que ça l’intention de dévier le topic de Fred (même si c’est ce que je suis en train de faire), mais en lisant ton explication, je peux comprendre que l’os concerné était au départ la rotule, fracturée qui plus est en 10 morceaux. accident pénible, douloureux, entraînant forcément une chirurgie. mais voilà, la rotule est un os difficile à stabiliser. elle impose d’utiliser en chirugie des vis de petit diamètre (voire un hauban ?), ce qui rend de toute façon la consolidation délicate et l’imobilisation avec plâtre la plupart du temps. et sans appui.
n’as-tu pas passé par la suite de radio de contrôle à J1pour voir l’intégrité du matériel ? ni 15 jours plus tard avec la réfection de ton plâtre ? (si c’est non, c’est là qu’il y a un gros souci)
le protocole du premier chirurgien n’était peut être pas stupide après tout. mais il aurait peut être dû te proposer devant tes doutes la consultation d’un de ses confrères, ça c’est vrai. après tout, sauf urgence vasculaire, y’a pas d’urgence en orthopédie !
et puis plein de gens restent immobilisés 45 jours avec des plâtres -articulation(s) comprise(s)-, et reprennent la kiné par la suite.

les solutions proposées ensuite t’ont mieux convenu semble-t-il, et tant mieux si tu as pu établir une relation de confiance. l’hyper-spécialisation existe chez les chirurgiens, mais tout orthopédiste a une obligation de moyen. j’espère que tu as pu obtenir du second les explications qui ont fait défaut au premier sur ses methodes employées. ça aussi c’est hélas souvent un défaillance chez les chirurgiens : les explications !

en tout cas, si tu conseilles à ce point d’éviter les services d’urgences -sauf en cas de mort imminente !- on va enfin pouvoir respirer dans ces services surchargés ! : . )

bref quitte à choisir, faut se débrouiller pour se casser un os long plutôt qu’une articulation, ça se répare toujours mieux ! : . )

en tout cas, j’espère que tu as pu récupérer intégralement la mobilité ton genou.

amicalement.

Posté en tant qu’invité par le_sherpa:

Fred a écrit:

Vous êtes extraordinaire.
Merci, ça fait toujours plaisir à entendre !! ;-))

La question était simple et pour vous faciliter la tâche, je
vous avais proposé une grille de réponse.
Sur les 24 personnes qui ont répondu sur ce forum, seules 10
réponses sont exploitables…Le reste ce n’est que du vent et
de la pollution intellectuelle.
Moi je pense t’y avoir répondu plus haut

Je remercie vivement celles et ceux qui ont accepté simplement
de jouer le jeu.
De rien

Posté en tant qu’invité par tetof:

n’as-tu pas passé par la suite de radio de contrôle à J1pour voir l’intégrité du >>matériel ? ni 15 jours plus tard avec la réfection de ton plâtre ? (si c’est non, c’est là >>qu’il y a un gros souci)

Non et je confirme qu’il y avait bien un gros problème dans cet hopital. J’ai parfaitement vu la différence avec mes hospitalisations ultérieures.

en tout cas, j’espère que tu as pu récupérer intégralement la mobilité ton genou.

Non. Je ne récupérai jamais un genou comme l’autre. Mais il faut bien faire avec. La pratique d’une activité à risque nécessite d’assumer les conséquences de ses actes.

Ce que je reproche à ce chirurgien est de m’avoir opéré alors que son niveau de compétence était faible, du fait d’un manque de pratique de ce genre d’opération. Il a le droit de ne pas savoir. Mais quand « à coté », il y a un service spécialisé, il aurait dû avoir l’humilité de passer la main.
Je suis également Docteur mais en Chimie, spécialité matériaux. Je n’aurais jamais la prétention de tout savoir. Quand j’ai un problème dans un domaine que je maîtrise difficilement, je n’ai pas honte de faire appel à des collègues spécialisés dans ce domaine.
Attention, je ne dis pas que tous les chirurgiens se comportent de cette façon. Mais le manque d’humilité me semble une caractéristique assez développé dans le monde médical.
Mes 2 expériences négatives que j’ai eut des services d’urgences m’ont vaccinés. Pour faire le meilleur boulot, il faut des spécialistes. Par définition, ces spécialistes ne peuvent pas se trouver aux urgences.
=> il faut éviter les urgences sauf si on est train de mourir. Par ailleurs, il faut toujours rester « critique » sur l’avis d’un médecin.

Posté en tant qu’invité par Saïmon:

Fred a écrit:

Saimon,

Pourrais tu préciser ton deuxieme point ?
Initiateur ?

initiateur escalade: http://www.ffme.fr/formation/stage/escalade/initiate.htm

As tu des documents ?

je dois avoir un memo mais je ne sais pas s’il le pb est évoqué dedans, faudrait qu’je regarde

Peux tu me dire ce qui a été raconté.Connais tu les références ?

c’etait en 1997, donc mes souvenirs sont un peu vagues :wink:
ce que j’en ai retenu, c’est que si un gars se retrouve pendu inconscient, il faut aller le décrocher au plus vite. Une des grosse manip du stage était donc de remonter sur corde pour décrocher qq’un bloqué en rappel (retenu par son autobloquant) et inconscient (genre suite a une chuite de pierres )

Posté en tant qu’invité par Farouba:

Saïmon a écrit:

c’etait en 1997, donc mes souvenirs sont un peu vagues :wink:
ce que j’en ai retenu, c’est que si un gars se retrouve pendu
inconscient, il faut aller le décrocher au plus vite. Une des
grosse manip du stage était donc de remonter sur corde pour
décrocher qq’un bloqué en rappel (retenu par son autobloquant)
et inconscient (genre suite a une chuite de pierres )

Tu le décroches et tu le balances ?