Posté en tant qu’invité par Richard:
Monsieur le maire,
Je n’ai jamais fait et ne ferai jamais le Mont-Blanc par la voie normale, tant j’ai été dégouté lorsque, en 1980, après en avoir fait ma première ascension par les aiguilles grises (5 cordées), j’ai emprunté la voie du goûter à la descente, et j’ai pu voir le refuge. La foule des alpinistes qui se bousculent, le refuge et ses environs cradingues, etc…
Depuis, bien sûr, les choses n’ont fait qu’empirer, avec l’encouragement de facto du CAF, qui a bati le refuge des cosmiques, qui va construire un refuge plus grand au gouter, et qui dans ce même refuge pratique officiellement l’overbooking en juillet/août (2 emplacements dortoir pour 3 personne !).
Il faut être réaliste et je comprends qu’il faille tenir compte des aspects économiques et des différents types de pratique de la montagne, mais il faut à tout prix limiter la croissance exponentielle de fréquentation de certains itinéraires.
Pourquoi ne pas agir au niveau des refuges? Proposition:
- certains refuges systématiquement bondés en été (gouter, cosmiques, torino, gnifetti, écrins, pour ne citer que les principaux) verraient leur prix augmenter très fortement (au moins doublé). Les « vrais » alpinistes ne seraient pas lésés, car soit ils ont le courage de marcher à partir d’un autre refuge à prix normal (tête rousse, glacier blanc, …), soit ils choisissent une voie plus intéressante et moins fréquentée, soit ils viennent à une autre période.
- interdire complètement le bivouac autour de ces refuges sur un large périmètre, les amateurs de bivouac pouvant se rabattre sur d’autres itinéraires moins fréquentés (quel intérêt de bivouaquer là où passent des centaines de gens?). Quoique avant de prendre cette mesure, il convient de considérer que les amateurs de bivouac sont en général de vrais alpinistes et pas des consommateurs de montagne, et qu’ils ne seront peut-être pas nombreux par rapport aux pensionnaires des refuges.
- limiter STRICTEMENT l’offre d’hébergement en refuge à la capacité disponible. Exit donc la clause « 2 banquettes pour 3 » du refuge du gouter.
On pourrait aussi envisager de limiter le nombre d’alpinistes dans les moyens mécaniques d’accès. L’alpiniste est en général facilement identifiable à son sac et son piolet, cela ne poserait donc aucun problème de leur réserver certaines bennes et de leur interdire les autres. On réserve bien certaines bennes pour les guides et leur clients…
Bien à vous,