Posté en tant qu’invité par pastriste:
Monsieur le Maire, j’ai pris connaissance de vos intentions.
Accessoirement mon père est comme vous Maire et conseiller général, j’ai donc une bonne idée de la charge de vos mandats .
Je ne pourrais venir puisque 900 km nous séparent et que mon travail me retiens.
Alors pour les petits prolos de la montagne comme moi, qui habitent midi Pyrénées, qui viennent une semaine dans les Alpes, en cassant leur tirelire, puisqu’on est à 900 km .
Et bien c’est une baffe magistrale .
Monsieur le Maire il n’ y pas que les classes moyenne et supérieure qui veulent faire le Mont blanc.
Si vous imposez un guide et une taxe à tous, vous allez instituer une sélection par l’argent.
Le Mont blanc redeviendra ce qu’il était dans les années 30.
Un domaine réservé aux riches.
Comme d’ailleurs les clubs et fédérations de l’époque.
C’est-à-dire l’exclusion des smicards de la montagne.
Fini la démocratisation du sport et l’accès à tous qui à été historiquement acquis après la Libération dans notre pays.
Je suis plus un débutant depuis plusieurs année.
Pour progresser et acquérir non seulement mon autonomie mais l’expérience et les compétences pour être encadrant de haute montagne, j’ai profité des sorties de formation subventionnée de la FFME et du CAF par la suite.
A défaut de très bons revenus pour me payer un guide à titre personnel, ma persévérance et mon assiduité m’ont donné un niveau suffisant pour n’avoir plus besoin de guide dans les grandes courses Alpine et ceux jusqu’à un niveau plus que correct.
C’était l’objectif du guide qui d’ailleurs nous a suivi régulièrement pendant trois ans
Chose que je n’aurai pus faire sans les aides publiques aux Sport qui permette au personnes de peux de ressources d’exercer leur passion.
Alors fier de mon autonomie et de mon expérience, j’envisage depuis de faire avec mes compagnons expérimentés l’ascension du Mont Blanc.
Analysant depuis mes Pyrénées l’évolution rapide des conditions climatologique, et je peux vous dire que dans nos Montagnes c’est plus flagrant que chez vous.
Bref, vous avec la chance d’avoir au dessus de votre tête un des derniers beaux massifs glacière de France à l’état permanent.
Mais je n’aime pas pratiquer la montagne comme si j’allai prendre le métro à Paris.
Dans les Pyrénées nous pratiquons loin des foules, beaucoup de bivouac et cabanes aménagées.
Cette année j’ai pas mis les pieds dans un refuge, hormis en Haute Maurienne ce mois d’août au refuge d’Avérole à la fréquentions fort modeste.
D’ailleurs en deux courses sur deux jours nous avons croisé que deux personnes en altitude.
Je ne sais pas si vous seriez content d’avoir aussi peu d’alpiniste venu en touriste sur votre commune.
J’ai bondis en voyant les photos ici sur ce forum de l’arête des Bosses pour le 12 Août !
Une véritable colonne de fourmis sur leur fourmilière, abominable.
En ça je comprends votre réaction !
En plus depuis 2003, la saison entre mi juillet et Août est vraiment médiocre dans les Alpes.
Cela fait trois ans, ou nous passons des semaines maussades et pauvres en possibilité dans le Massif alpin.
Vu le budget que cela représente pour nous, il est clair qu’entrent l’affluence et la médiocrité des conditions.
Il nous faut pensez à changer notre façons d’aborder vos montagnes, dont notamment le Mont blanc.
Pour ma part j’ai envisagé de boycotter la voie normale tout simplement.
Nous avons l’habitude de chuinter les refuges, pour des raisons budgétaires, puis ils sont toujours pleins de toutes façons.
Pour exemple nous avons fais dans les Alpes, ainsi le Grand Paradis depuis les voitures, Roche Faurio depuis le Parking aussi.
Nous remplaçons nos faibles moyens financiers par le physique et le mental.
En agissant ainsi nous pouvons faire plus de sorties sur une année, haut de lieu de claqué notre budget en refuge et confort.
Les alpinistes des pays de l’est sont réduis à des solutions encore plus drastique pour pratiquer chez nous.
Maintenant pour le Mont blanc c’est beaucoup plus que les 2000 m de dénivelé que nous faisons habituellement.
Alors nous envisageons de venir tôt en saison chez vous, Juin peu être ?
Tout ça pour éviter la foule, avoir des conditions correctes de neige et météo.
Comme nous faisons ce sport par amour de la montagne, nous la voulons sauvage et pure.
J’ai penser donc constitué un groupe d’amis sur, pour enchaîner Dôme des Miages, Bionnassay et Mont Blanc au final.
Nous utiliserons les parties hiver de vos refuges.
Tout cela pour le faire de la plus belle manière, loin de cette vision de fourmis à la queue le leu montant à l’assaut du sommet.
Mais voila vous voulez m’imposer un guide dont je ne voudrais pas car il m’enlève tout ce pourquoi je me suis investi pendant des années.
C’est-à-dire ma place de premier de cordée, d’initiateur, ma fierté, mon honneur, mon autonomie.
Car pour de vrai Alpinistes leur plus grande joie c’est de l’avoir sortie à eux seuls, de belle manière, et en autonomie.
D’avoir projeter, mener, réussi la course de bout en bout.
Faire le Mont Blanc avec un guide par une des voies normales ça va pour des montagnards occasionnels ou pour le débutant que j’étais il y a des années.
Pour l’alpiniste que je suis devenu cela n’est que menu bien fade et hors de prix.
Je me consacre aussi aux débutants et néophytes de la montagne durant l’année avec toute l’ingratitude que cela peut parfois présenté.
J’estime comme les quelques centaines d’encadrants bénévoles des clubs alpins mérité autre chose que ça ! Se voir refoulé du plus haut sommet d’Europe par une lourde barrière financière.
Au minimum je peux concevoir une taxe raisonnable de quelques euros comme nous payons dans les Pyrénées dans certain lieu pour avoir accès au parking en montagne.
(Néouvielle, Cauterets -Pont d’Espagne, Troumouse).
En cela je n’y vois pas d’objection, si ça peut aider à faire face à ces envahisseurs qui vous font vivres.
Pour conclure je trouve que dans notre pays sous des aspects respectables (sécurité-apls-, écologie, rentabilité économique etc. …) se met en place une ségrégation par l’argent que ce soit pour le sport, la culture et le tourisme.
Car toutes ces contraintes finissent par avoir un coût insurmontable pour les petits budgets.
Nos ancien avaient démocratiser tout cela à la libération au même titre que l’accès aux soins, à la retraite ….
Car à chaque fois on oublis ceux qui ont de maigres salaires, et nous sommes de plus en plus nombreux dans ce pays, les salariés qui s’appauvrissent.
Oui à plus de sécurité, d’écologie, mais donner nous les moyens pour y avoir notre place.
Augmenter donc les salaires dans ce putain de pays ou ça vas finir par péter !!!
Sans ça ! Vous n’étonnez pas que ça finisse par une volée de bois vert !
(Et je suis poli, d’autres seront plus bruts de coffre).
Signé
Patrick Entraygues,
Montagnard de base et dans le service public, responsable syndical.