Suivi du projet de 3ème tronçon du téléphérique de La Grave

Les opposants ne veulent pas de 3ème tronçon mais souhaitent aussi le démontage du téléski. Et tous les guides ne s’opposent pas au 3ème tronçon.

Il y a du nettoyage à faire.
Je ne suis pas contre son maintien dans l’absolu. Si ça sert encore ce qui ne semble pas évident.

et le schuss du derby alors ?

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Ça part d’en haut du téléski?
Bon ben ok faut le garder. Et du coup ça marchera plus avec le téléphérique ?
Ou alors ça montait à pied depuis les Ruillans ?

Il fonctionne encore et jusqu’à fin mai ou le ski sur le glacier est réservé aux entraînements de compétiteurs. Il ne sera démonté que s’il est remplacé par moins polluant car il tourne au fuel.

Ben voilà. C’est faisable non?
Puis virer les restes du début du téléski aujourd’hui hors service entre les Ruillans et le départ actuel du téléski.
Pour les entraînements des compétiteurs ça dépendra désormais des années avec le manque de neige même en juin.

Au sens du travail d’aujourd’hui, oui, clairement il faudrait que beaucoup renoncent. Ca ne veut pas dire être oisif.

Bonjour Cédric, bonjour à toutes et tous.

Je me permet de te répondre en te tutoyant si tu n’y vois pas d’inconvénient.
Car, tu as raison, pour ce sujet très clivant il est nécessaire d’être précis et de bien peser chaque mots. « Recadrer les choses » représente un exercice difficile.

1… Il est donc nécessaire de bien préciser si on parle de l’hiver ou de l’été, car les deux types d’activités, de clientèles, d’enjeux et d’évolution à moyen et long therme ne sont pas identiques.
Et mon propos concernait bien évidement l’été et la pratique de l’alpinisme en relation avec la notion de Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO. Et aussi la notion de Wilderness, qu’il serait nécessaire de questionner. En été aujourd’hui, le téléski est bien évidemment fermé pour les alpinistes ! Mais il est bien présent dans le paysage et modifie notre perception de cet environnement de haute montagne.
En conclusion, l’été, il y a bien 2 tronçons de télécabine à la Grave… On pourrait d’ailleurs revenir sur l’histoire du télé, les limites du Parc National des Écrins et le rôle de la Mairie de la Grave, mais c’est un autre sujet également sensible et pourtant d’actualité aujourd’hui.

2… D’un point de vue géographique, il n’y a PAS d’accès au SOMMET du Dôme de la Lauze. Cette notion de sommet est importante surtout ces derniers hivers, où l’arrivée du téléski a été abaissé pour des problèmes techniques. Arriver au sommet a ski a d’autres conséquences, en se rapprochant des remontées actuelles ou futures des Deux Alpes. Ce qui est un autre sujet.

3… D’un point de vue temporel, dans un avenir proche ce téléski me semble fragile pour des raisons géomorphologiques liées au réchauffement climatique. Concrètement : par la baisse du niveau du glacier pour « la gare » de départ, l’augmentation de la pente dans la partie finale, l’augmentation du risque de chute en crevasse et une déstabilisation de la paroi rocheuse où est ancrée le téléski. Je ne connais pas l’état technique de l’installation qui peut aussi avoir des conséquences sur sa longévité mais par contre, je sais que l’équipe d’entretien (très local) est particulièrement compétente et attentive. Bref, la durée de vie de ce téléski me semble structurellement limitée. Ce qui n’a rien à voir avec une analyse de l’énergie utilisée pour faire fonctionner l’ensemble du système. Ce qui est aussi un autre sujet de type écologique, très visible dans les arguments utilisés en faveur du T3 (?!) et les médias.
Concrètement, on peut imaginer dans un avenir proche que ce téléski ne va plus pouvoir être exploiter « normalement » et donc sera fermé. On peut alors espérer qu’il sera démonté, ce qui rendra à la zone son caractère « préservée, exceptionnelle et inspirante » que j’ai évoqué.

Et pour conclure, je voudrais rappeler une utilisation « intéressante » de la confusion entre les saisons…
La présentation du projet, mais aussi l’intitulé de l’Enquête Publique ont été incroyablement détournés. Il ne s’agit absolument pas du « remplacement du téléski du glacier par un tronçon de téléphérique du col des Ruillans (3200 m) au dôme de la Lauze (3568 m) », mais de la construction d’un nouveau aménagement qui n’a rien à voir avec le téléski actuel. Et cela change tout.
Par exemple, concrètement, pour l’affectation de fonds publiques (région et département) et de leur utilisation. Ce qui est aussi un autre questionnement bien délicat.

Désolé pour la longueur de cette réponse. Elle illustre la carence d’informations factuelles et pointe aussi quelques sujets intéressants de débat sur ce sujet.

Au plaisir de continuer cette conversation.
Paulo Grobel
Guide de haute montagne et « habitant » de La Grave

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Tout à fait d’accord, c’est une astuce quelque peu malhonnête, tout comme l’argument fallacieux du fonctionnement au fuel du téléski qui conduirait sans aucune autre alternative à la construction d’un téléphérique et ce pour des raisons écologiques…

Si c’ėtait aujourd’hui, la crėation des 2 premiers tronçons du tėléphėrique ne pourraient pas se faire avec l’opposition systématique à tout nouveau projet de remontėes mėcaniques. Quand on est en moyenne altitude, le refus est « justifié » par un futur manque de neige, quand c’est en haute altitude, là ou il y a de la neige, il faut préserver les espaces vierges. Et quand ils ne le sont pas vierges, il faut même démonter l’existant.

D’ailleurs, il n’est pas certain que les 2 premiers tronçons puissent continuer å fonctionner longtemps, si la Sata ne peut pas rėaliser ce 3ème tronçon et rebooster la fréquentation, en baisse depuis plusieurs annėes. Cela faisait partie de la DSP et la non réalisation de ce projet pourrait être un motif de retrait de l’exploitant. Et qui prendra la relève pour continuer l’exploitation des 2 premiers tronçons ? Pour mėmoire, il n’y avait que la Sata qui a accepté de reprendre la suite au départ de Creissels.

Ben en effet s’ils sont pas rentables on aurait peut-être du y réfléchir avant :slight_smile:

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Si la montagne française n’était pas déjà largement équipée de remontées, l’opposition systématique ne serait pas si forte … Tu pourrais même commencer ta phrase par : si on était en 1976, avec les vives oppositions, les attentats, blabla … Inutile d’employer des si pour mettre Paris en bouteille. Ces remontées existent aujourd’hui, point.

Si le téléski (ou le téléphérique) devient obsolète, ce sera juste l’application de la loi montagne en fait. Force est de constater que l’application de la loi ne semble qu’optionnel chez un paquet de personne. Tout le monde veut que la loi s’applique à d’autre que soi, c’est assez étonnant.

Dans le cas de La Grave, malgré la demande de la loi montagne de 1984, ce sera encore de l’argent publique pour le démontage, poursuivant ainsi la privatisation des bénéfices quand ils existent et la mutualisation des déficits … Rien de nouveau sous le soleil en fait.

Oui, j’ai lu des informations parcellaires et parfois contradictoires là-dessus. Où trouve-t’on l’évolution de la fréquentation sur le téléphérique ? Est-ce lié au nombre de jours avec de la neige ou effectivement à une baisse journalière de fréquentation quand il y a de la neige ? L’été ?

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Concernant le dėmontage des vieux appareils, Domaines skiables de France s’est engagé à dėmonter tous les ans plusieurs téléskis à l’abandon, souvent sur des petites communes qui n’ont plus d’exploitants. Mais là ou il y a encore des sociétés de remontėes mėcaniques, ce sont elles qui le font sur leur domaine comme hier par exemple à la Plagne.

Réchauffement climatique. En Savoie, le téléski fantôme définitivement démonté à Aime-la-Plagne.

Quant à la Grave, on verra s’il y a déni de dėmocratie ou pas. Car n’oublions pas qu’il y a eu enquête publique et que la grande majorité des habitants est favorable au projet. Et ce ne sont pas 1 ou 2 guides qui vont faire la loi, pas plus qu’une association d’opposants extėrieurs au village et à l’Oisans.

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Comment définis tu la limite de légitimité (géographique ou génétique) pour effectuer le choix d’un investissement d’infrastructure qui dessinent l’avenir d’un territoire et dont les fonds proviennent d’une assiette très largement supérieure à ce que l’on pourrait qualifier de local ?

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4 millions sur 14 millions proviennent de la région Paca, du département des Hautes Alpes, le reste c’est l’exploitant. Et c’est le choix de la région/département de soutenir l’économie de montagne pour éviter la désertification. 200 millions de subventions données par la région pour la période 2023/2027.
Tout le monde a le droit de s’exprimer dans une enquête publique à condition de ne pas le faire sans arguments, uniquement par idéologie. Et concernant ce projet, en ne faisant que reprendre les arguments (parfois mot à mot ) transmis par voie de presse ou mail par les opposants. Et cela était tellement flagrant que le commissaire n’est pas tombé dans le panneau et à différencier la provenance des avis d’où ceux du village très majoritairement favorables. Et est-il normal que des personnes extérieures décident de l’avenir d’un village qu’ils n’habitent pas, voire ne connaissent même pas, que ce soit via une enquête publique ou par vote ? Personnellement, n’habitant plus dans mon village d’origine, je m’abstiens de voter aux municipales, même si je suis inscrite sur la liste des électeurs, que je paye des taxes. Alors que beaucoup de résidents secondaires le font même s’ils n’y restent que quelques semaines par an, ce que je trouve anormal. Pour moi, il est logique que les voix majoritaires des locaux comptent en priorité à la Grave.

Edit : Et pour ma part, je ne renie pas ce qui m’a fait travailler directement ou indirectement contrairement à toi, qui semble avoir gagné ta vie un temps grâce aux remontėes mėcaniques d’après ce que j’ai lu sur un autre post.

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Et il faut combien de générations au cimetière pour qu’un avis compte?

L’idéologie, même en tentant de la faire passer pour une horrible tare, serait potentiellement ce que l’on appelle philosophie dans les milieux littéraires, ou vision pour l’avenir dans une campagne électorale. Que son intervention dans le débat puisse avoir des défauts ne fait aucun doute, mais tout comme la dépendance financière à un modèle en aura du coté des « locaux ».

A un moment ce qui n’était pas remis en question il y a 50 ans mais l’est aujourd’hui parce que le monde a évolué dans la connaissance ou le ressenti que l’on en a ne peut être préservé sur le seul argument de « ça fait vivre des gens » (même si c’est un critère important) ou « les gens à qui ça assure leur train de vie sont pour ». Si on considère que c’est aux locaux de choisir quoi qu’il arrive que fait on des centrales nucléaires qui font vivre un paquet de monde mais en embêtent un paquet tout aussi important. Pourquoi aurait on le droit dans ce cas d’accéder à ce débat et pas dans le cas d’un aménagement d’espace naturel?

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Il faut rappeler aussi que le paysage est à tout le monde.

C’est pas forcément les locaux qui sont contre les centrales nucléaires, au contraire. Si on avait demandé leur avis aux habitants de Fessenheim, peut-être que la centrale n’aurait pas fermé:


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Ah. Je ne le renie pas du tout. Les hélicos tous les jours, l’accès à tous les engins de chantier dans toutes les conditions, et les voyages à l’autre bout de la planète, c’était mieux encore que ce que je pourrai dire.

Je n’ai pas fait beaucoup de neuf ceci dit. Beaucoup de maintenance, grande ou petite, en expertise, en contrôle, etc … pour plein de raisons qui énerveraient ceux qui veulent équiper les nouveaux vallons. Ouvrir une boîte de lego et monter l’objet comme sur la notice n’a que peu d’intérêt. Le vieux, il y a de l’expertise d’une part, et de l’histoire des hommes qui sont montés dessus.

Par ailleurs, personne n’a à remercier un milieu de le faire travailler, ce milieu professionnel bénéficie de ton travail. Il ne faut pas confondre. Des jobs, du job, il y en plein, dans pleins de secteurs différents, de la mer à la montagne, du génie civil à informatique, de l’opérationnel au manager … Alors bon. Je n’ai donc pas de reconnaissance matérielle ou occupationnelle à avoir d’un job.

Une reconnaissance de l’échange et de la chaleur humaine, oui, énormément. Mes meilleures années sans doute. Et je suis toujours sur le même type d’objet, je suis juste passé sur l’échelle d’au-dessus. Et ce n’est pas celui qui y travaille le problème, c’est l’usager. Ce n’est pas à moi de porter ma charge carbone et pollution liée à mon activité professionnelle. En l’occurrence, c’est toi (moi, lui, nous) …

C’est marrant, sur Bure, on dirait que les locaux ne sont pas super confiants. Et sur Fessenheim, tout le monde sait qu’il s’agit d’emploi et pas d’appétence particulière pour le nucléaire ou un dévouement au nom de l’intérêt général. Si on leur avait vraiment dit la vérité sur les emplois liés à une fermeture et à l’exportation d’un savoir-faire unique de retour à l’herbe … Est-ce que l’appréciation aurait été la même ?

A signaler tout de même que sans état au-dessus des communes, nous n’aurions pas un seul parc national. c’est bien ce que reprochent les élus de Tarentaise : que l’état les empêchent de s’étendre en altitude avec leur foutu Parc de la Vanoise considéré comme un bien commun par ailleurs.

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Ca me paraît quand même essentiel sur ce sujet, tout le monde veut un emploi près de chez soi et le conserver. En général les gens n’ont pas spécialement d’appétence pour les usines, mais préfèrent quand même en avoir une près de chez eux où ils peuvent travailler, plutôt que d’être chômeur dans une campagne vide.

C’est quoi donc cette vérité? En attendant, « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ».