Subdivisions de la cotation équipement et cotation exposition

Posté en tant qu’invité par tiery:

L’aventure peut se vivre ailleurs qu’en « terrain d’aventure »(pour moi en tous cas), faut dire que je suis un petit aventurier… mais surement pas isolé.
Cela me semble très compliquée cette affaire, très peu clair en fait et source d’erreur, tout est basé sur des notions subjectives:« E1 Surprotégé avec des points à demeure » « E2 Bien protégé avec des points à demeure »
Différence entre sur… et bien dépendra du niveau/expérience du grimpeur.
« E3 La chute va être longue », C’est quoi long? en GV c’est rarement court (pour moi).

Posté en tant qu’invité par Gros contributeur:

[quote=« tiery, id: 1621055, post:81, topic:143082 »]Cela me semble très compliquée cette affaire, très peu clair en fait et source d’erreur, tout est basé sur des notions subjectives:« E1 Surprotégé avec des points à demeure » « E2 Bien protégé avec des points à demeure »
Différence entre sur… et bien dépendra du niveau/expérience du grimpeur.[/quote]
Il est également possible de lire. Le E1 est bien défini.

[quote]E1
Surprotégé avec des points à demeure ou des bonnes protections amovibles tous les mètres depuis le sol. Pas de mouvement obligatoire dans la cotation libre maximale : pour une exposition E1, la cotation libre obligée est forcément plus faible que la cotation libre maximale (c’est aussi souvent le cas pour une exposition E2 et plus, mais ce n’est pas systématique).
Exemple :

E2
Bien protégé avec des points à demeure ou des bonnes protections amovibles depuis le sol.
Exemple : Pujolidal à la tête de la Maye[/quote]

A terme, il y aura suffisamment d’exemple pour illustrer la signification de la cotation.

Un exemple :

[quote]E5
La chute est dangereuse. Elle entraînerait un accident grave. E5 correspond a des points à demeure très espacés, des protections amovibles suffisamment mauvaises ou un petit retour au sol/vire.
Exemple : Snake Dike à Half Dome[/quote]
Snake Dike est coté 5.7R par les Américains. R pour Run Out. Les Américains utilisent depuis des décennies une échelle de cotation à 3-4 niveaux pour définir la pose des protections : G (ou rien), R (Run Out), X (No protection). Bien évidement à l’instar de la cotation technique, cette échelle de protection dépend des régions et des topos. Néanmoins, personne ne s’en passeraient, même les frenchies de passage aux US. Il suffit de se mettre terreur dans un R pour comprendre la signification de la cotation. :lol:
Pour Snake Dike, ca signifie 20m sans un point (et sans protection sérieuse) mais la non verticalité permet de limiter la casse en cas de chute (on ne meurt pas). C’est bô :

Sur c2c, il y a une échelle à 6 niveaux. On s’est également inspiré du système Italien.

En France, il existe des voies en falaise avec un équipement à demeure très proche de celui des SAE. Tant qu’à rajouter une cotation « Exposition », autant prendre en compte l’ensemble des possibilités => le E1 « suréquipé » correspond aux voies avec un équipement proche de la SAE. Pour moi, la définition du E1 est tout simple. E1 = ce sera les premières voies en tête pour mon gamin dans quelques années. :cool: Ben oui, on fait les échelles de cotations également pour que cela nous aide dans notre pratique.

Les grandes voies avec un équipement début des années 90 seront donc souvent en E3.

pour moi, c’est toujours pas clair. Ca veut dire quoi « surprotégé » ? Pour un grimpeur de niveau 8, un point tous les 5 m dans du 3sup-4 ca s’ra surprotégé. Pour un grimpeur débutant ca s’ra E2 ou E3…Quitte a rajouter de la précision, autant le faire jusqu’au bout et a préciser la distance entre les points en mètres (hors chute au sol) pour chaque catégorie.

Par exemple, au pilier Martin au Gerbier (coté P1 sur C2C) l’équipement est essentiellement constitué de pitons (les relais sont sur 2 spits de 10, sauf un ou il n’y a qu’un point) et les pitons sont assez distants (par rapport a un équipement « moderne » en couenne ). il serait possible de rajouter des coinceurs un peu partout. Comment devrait on le coter ?

les voies Cambon aux rochers de l’homme à Chamrousse c’est combien ? E1, E2 ?

La voie « l’éperon des gosses mythiques » à St-Egrève, ou les voies au Rocher St-Julien à Buis (pour sortir des exemples grenoblois) où on a un équipement typé « couenne » (un point tous les 3 metres environ) ca s’rait combien, ?

Surprotégé c’est pourtant clair: c’est un point tous les mètres maxi comme dans les salles de gymnastique verticale. Et dire que dans les SAE ça ne suffit pas toujours et qu’il y en a qui arrivent à se faire bobo et à porter plainte…

tu connais des grandes voies avec un point tous les metres ? (Hors voies d’artif bien sur)

Posté en tant qu’invité par Gros contributeur:

La cotation exposition n’est pas réservée aux grandes voies.

Le E1 est surtout pour la couenne sportive et les voies (couennes ou grandes voies) en fissures sans équipement permettant de protéger tous les mètres.

Suffit d’une petite averse qui mouille le lichen et il va vite revenir à des considérations « normales » pour la qualité de la protection.
On m’a raconté le détail d’un secours bien épique, avec un créneau de 15mn entre 2 orages pour la récupération par hélico, après qu’un grimpeur de 7 se soit mis au tas dans du 3+ (10-15m de débaroulade).
Donc si un grimpeur de niveau 8 considère qu’un point tous les 5 m dans du 3sup-4 est surprotégé, c’est qu’il n’a pas compris ce qu’est une protection (ce n’est pas fait pour faire joli !).
Ce qui ne veut pas dire qu’il faille exiger que les sections en 3-4 soient équipées tous les 5m, il faut juste être conscient qu’il ne faut pas s’en mettre une.

Bubu, tu confirmes ? « surprotégé » c’est « un point plus ou moins tous les mètres dans les passages durs » ?

mais alors « Bien protégé » c’est quoi ? et « la chute va etre longue » c’est quoi ? En mètres…
(je ne critique pas le fait d’avoir rajouté un champ « cotation » hein ? Mais je demande des précisions…).

Oui, ça permet de passer en A0 ou A1 tous les passages les plus durs. Ca ne veut pas forcément dire un point tous les mètres sur toute la voie, mais si il y a un crux en 6b de 3m, il y a 3 ou 4 points.
Pour le reste de la voie, l’espacement des points est autour de 2m.

Ca n’est pas encore précisé au décimètre près, surtout que ce n’est pas le seul critère.
L’idée est que de E1 à E3, on peut tomber sans se blesser (au point de devoir arrêter de grimper durant un certain temps) quand on est bien assuré (et qu’on sait tomber).
Donc on regarde l’exposition depuis les voies avec un point tous les mètres, jusqu’aux voies où une chute peut atteindre 15m, mais sans blessure. Et on divise grossièrement en 3.
Ca donne donc :

  • E1 : chute courte sans blessure
  • E2 : chute moyenne sans blessure
  • E3 : chute longue sans blessure
    Les limites précises sont à déterminer. Mais surtout il faut comparer avec des exemples.
    L’aide manque d’exemples pour l’instant.

c’est marrant toutes ces questions sur cette échelle « secondaire ».

avez vous une définition aussi précise sur les cotations « principales », type la cotation de la difficulté ? mollotof, tu peux m’expliquer en détail la différence entre le 5c et le 6a, en fonction bien sur des différences de rocher ? granit, calcaire… merci :smiley:

Il me semble que le système actuel est largement suffisant sans rechercher des systèmes uniquement exploitables par des polytechniciens ou autres mathématiciens de haute voltige!
Par ailleurs, il y a en escalade 2 types fondamentaux de grimpeurs qui à mon avis ne regardent pas de la même façon les cotations et les topos.
Le premier type dont je fait partie et qui doit représenter 70 à 80 % de la population des grimpeurs se limite aux difficultés de 6A/6B.
Pour eux, il y a une différence extrême entre un 6A, un 6A+ ou un 6B et suivant les secteurs ou les ouvreurs, le but peut se produire dans un 5C engagé alors que la semaine suivante, un 6B sera négocié tranquillement, cela fonction de l’équipement et de la qualité du rocher…
Le second type qui regroupe, selon moi 20 à 30 % des grimpeurs est capable de grimper dans le 7 et certains dans le 8. Pour eux, la notion d’engagement, de risque de chute, de distance entre les points sera très différente de la première catégorie puisque dans le 6 ils ont la même marge technique que le premier type qui a de la marge dans le 5.
Si on veut finaliser l’usine à gaz proposée par ce post, il faudrait donc établir 2 topos différents, un pour la 1° catégorie, un autre pour la seconde catégorie. Cela existe déjà dans de nombreux topos d’escalade dont le titre est « alléchant » pour la 1° catégorie, par exemple :« Les plus belles escalades en 6B max » etc …
Désolé de relancer ce débat sur une autre voie!

Le monde se divise en 2 catégories : les gens comme moi, et les autres.
Ok ok…

Et ?
Si on tombe 5m au-dessus du dernier point dans du 5b, et qu’il y a une vire 4m sous ce dernier point, le résultat sera le même qu’on soit au taquet ou à l’aise dans le 5b.
Mais dans les 2 cas on ne tombe pas pour le plaisir ! On ne fait pas exprès. Une chute peut être dû à plein de choses.
C’est sûr que qqun à l’aise dans le 5b a moins de probabilité de tomber que qqun au taquet.
Mais la cotation exposition ne tient pas compte de cette probabilité. Mais uniquement des conséquences en cas de chute. Uniquement des considérations objectives.
Ensuite, chacun a sa vision subjective, qui dépend de son niveau : on peut accepter de grimper dans du 5b/E3 et 6b/E1, mais pas 6b/E3.

ouais, là c’est hyper simple…5c j’enchaine, 6a je prends au moins un point de repos. 6b je passe pas… :smiley:

(l’échelle de difficulté étant en place depuis des années, on a suffisamment de points de comparaison pour ne pas trop se tromper).

15 m de chute, tu peux te faire mal, même si tu sais tomber, même si ton second sait assurer…

[quote=« Bubu, id: 1621148, post:87, topic:143082 »]Suffit d’une petite averse qui mouille le lichen et il va vite revenir à des considérations « normales » pour la qualité de la protection.
On m’a raconté le détail d’un secours bien épique, avec un créneau de 15mn entre 2 orages pour la récupération par hélico, après qu’un grimpeur de 7 se soit mis au tas dans du 3+ (10-15m de débaroulade).
Donc si un grimpeur de niveau 8 considère qu’un point tous les 5 m dans du 3sup-4 est surprotégé, c’est qu’il n’a pas compris ce qu’est une protection (ce n’est pas fait pour faire joli !).
Ce qui ne veut pas dire qu’il faille exiger que les sections en 3-4 soient équipées tous les 5m, il faut juste être conscient qu’il ne faut pas s’en mettre une.[/quote]

100 % d’accord avec toi, mais ce n’est pas ce qui est dit dans l’aide :

Donc une voie D+ bien équipée avec une loooongue section en dalle en adhérence en 3 sans aucun point (et tu peux rien mettre d’autre, c’est du calcaire compact ) comment faut coter ça ? (je pense à la sortie de « d’un extreme a l’autre » aux rochers de Gonson par exemple) Vous avez prévu de rentrer un couple Px/Ex pour chaque longueur ?

Et bien le E3 rassemble les chutes de 15m où on ne se fait pas mal. Dans du dévers ou du vertical « lisse ».
Les chutes de 15m où il y a de fortes chances de se faire mal seront mises en E4 ou plus.

Ben ce n’est pas une voie « bien équipée »…

comme celle là ? Opera Vertical part 1 - YouTube

il parait qu’il s’est cassé la cheville en arrivant…

Les cotations Px et Ex peuvent en effet être utilisées pour chaque longueur.
En pratique, le détail de l’équipement est donné dans la description de la longueur (« Gravir le dièdre sur 15m (1 piton), puis franchir un surplomb par la droite (2 pitons). Remonter une dalle fissuré jusqu’à un vire. Relai sur 1 piton + arbre. »). Donc on n’ajoute pas en plus la cotation Px (mais pourquoi pas, il y a des voies hétérogènes où c’est peut être utile).
Le détail de l’exposition ne sera donné que pour les passages d’exposition maximale ou pas loin. Cette exposition maximale est utilisée pour coter l’exposition de la voie.
La notion de « difficulté non triviale vis à vis de la cotation globale de l’itinéraire » est à préciser. Je dirais que pour une voie D+, les sections en 3 doivent être comptés. Par contre pour une voie ED-, ce n’est pas utile. Ce qui n’empêche pas de mentionner l’exposition de ces sections dans la description texte.

C’est hyper bien de rajouter la cotation exposition. Surtout que celle-ci peut faire varier la cote globale d’un itinéraire à protéger.

Tu as raison : il faudrait aussi prévoir un système de cotation pour le gens de mauvaise foi…
:smiley:

quel que soit ton niveau, si une prise casse, si tu te prends un caillour sur le crane, … si tu te mets 15 m de plomb tu risque de te faire mal en arrivant…
On en revient donc à ce que certains disent ici « Il faut lire le descriptif du topo, un simple chiffre ne suffit pas à décrire la voie ».

(encore une fois, je ne critique pas la nouvelle cotation, je cherche à la préciser).