Stop à la catastrophe de l'équipement sur goujons !

Répétiteurs, pour votre sécurité, exigez des voies équipées ou ré-équipées en scellements (crûment écrit = dites STOP aux kékés de l’équipement sur goujons) !

En 2022, sur 9 voies parcourues en « goujons-plaquettes » dans le massif du Mt Blanc, 7 (sept !) m’ont imposé une tige nue avec plaquette manquante…

Et voici que cela recommence en ce début de saison 2023 : on me signale déjà 3 voies avec de gros soucis d’équipement :

  • Une plaquette « tombée » en 11e longueur des « Chants du midi », à l’Aiguille de la Varappe
  • Une plaquette « tombée » dans « L’oiseau de feu » à la Mamule (Aravis, à priori en 6e longueur)
  • Le 3e goujon de L2 de « La dame du lac » (Aig. du Midi) annoncé en fin de vie

Qui va remonter tout là-haut pour en effectuer la maintenance ?

Or, on met à peine plus de temps à équiper ou rééquiper en scellements plutôt qu’en goujons (par ex, nous avons rééquipé en broches avec Yannick Ardouin les 11 longueurs de « C’est Mozart qu’on assassine » => dans la journée), et il est référencé que les plaquettes-goujons en inox se dévissent quasi toutes à terme.

Ce qui amène danger (de mauvaise chute, car la tendance est à « forcer » le passage non équipé) et entretien éternel (certaines plaquettes sont déjà tombées plusieurs fois, notamment en traversée)…

Alors, aux complotistes anti-scellements, je dis : pensez long terme et sécurité plutôt que flemme, facilité et satisfecit facebookien.

NB: Ce post est volontairement écrit dans un style non caramélisé, car la situation est réellement critique, notamment dans le massif du Mt Blanc.
Il y a aussi ce sentiment de prêcher dans le désert sur cette problématique… Car quel est le ratio de scellements posés actuellement par rapport à la frénésie de la course aux goujons ? 0.5 pour 1000 ?
Moins peut-être…

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En rouge le secteur de la plaquette « tombée » (2023) en L11 des « Chants du midi », à l’Aiguille de la Varappe => il faudra donc au courageux rééquipeur 5h30 de marche d’approche et 10 longueurs à gravir pour aller « réparer » ce point (avec écrou, plaquette 10mm et clé de 17).

Personnellement, je n’en peux plus de cet entretien de Sisyphe…

Bonjour Michel,

S’agissant d’un remplacement de la plaquette peut être est il envisageable qu’un simple repetiteur prenne avec lui le nécessaire et fasse le remplacement.

D’autre part sur l’existant plaquette, est ce que l’utilisation d’éléments type « frein filet » pourrait améliorer les choses?

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On lit souvent qu’il suffit de grimper avec une clé de 17… Mais dans les faits la grande majorité ne le fait pas et les grimpeurs « engagent » réellement à cause des plaquettes manquantes => Il y a déjà eu des accidents référencés pour cette cause.

Toutes les tentatives de frein-filet ou autres ont échoué, et aucun ouvreur en montagne ne s’amusera à mettre du frein-filet (déjà parce que l’ouvreur sur goujons est un équipeur… pressé). C’est tellement plus simple de régler ce problème en posant des scellements !

Surtout que l’on sait depuis 20 ans ouvrir du bas en scellements, ce qui est ma pratique exclusive depuis 2005 (avec les removable bolt, et maintenant les Pulses).

Je partage le constat dans ma petite pratique : l1 des violons tziganes, et l1 de la perroux à l’index. Les 2 fois, plaquette manquante.

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Et moi le premier je dois avouer ne pas l’avoir tout le temps sur moi, mais si on a l’info ce n’est pas un gros effort pour le répétiteur de prendre 3 plaquette 3 ecrous et une clé.

Je pensais principalement à la possibilité pour des répétiteurs d’agir de façon intermédiaire même si ils n’ont pas les compétences d’un reequipement.

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Le titre du post me semble totalement disproportionné quant à la problèmatique.
Comme il est dit quelque part, rien n’empêche d’emporter avec soi de quoi palier au problème rencontré : clé, écrou, plaquette… voire tout simplement réchapper si l’on estime le passage trop exposé ; ce qui resterait tout aussi anecdotique. :wink:
A quand donc, des sociétés d’équipement privées et des voies payantes afin que l’on puisse se plaindre de l’état des plaquettes et goujons sur présentation du ticket de caisse? :stuck_out_tongue_winking_eye:

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Ben il suffit d’aller dans une salle. Mais le concept sortira bientôt dehors. Question de temps.

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Perso je comprends pas pourquoi « on » ne met pas de frein filet, ou bien des écrous autobloquants type Nylstop.
Les assemblages qui se dévissent à cause des variations thermiques ou de vibrations, ça fait longtemps que ça a été réglé par ces méthodes dans beaucoup de domaines.

À noter, le frein filet peut déjà être appliqué en amont sur les vis, pas forcément besoin de le faire sur place

Perso, j’ai toujours un décoinceur métolius au bodard.
Il permet très facilement de resserrer des écrous, en métrique et en impérial

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Ah bon ? Dans l’industrie, l’accro et les remontées mécaniques, on a le soucis inverse, on doit prendre de grosses précautions pour ne pas avoir de grippage lors de serrage inox-inox. C’est bizarre. C’est vrai que les inox ne sont cependant pas tous identiques de ce point de vue là.

C’est parceque ce n’est pas assez serré ?

Quand tu parles de scellement, tu parles d’une tige avec œil complète sans couple écrou ? Ou d’une tige scellée type HIT et d’une plaquette boulonnée dessus ?

Ben moi j’étais complotiste anti-goujon mais j’ai retourné ma veste pour un site que je devellope en ce moment . Faut dire qu’un ensemble goujon acier + plaquette sort à 2,5 euros contre un bon 8 euros pour un ring scellé. Quand c’est toi qui finance y a pas photo .
Bon c’est pas en montagne, c’est sur de la couenne c’est moins problématique si une plaquette tombe .

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Plus simple, peut-être devant un clavier, en tous cas pas à l’ouverture. L’ouvreur n’est pas un « équipeur pressé », il a juste pas envie d’y passer deux ou trois bivouacs à jongler avec le temps de polymérisation, la température plus basse en altitude, le matos supplémentaire, etc…

PS. Dsl car j’ai mal manipé pour la réponse qui s’adresse à @mipi

Quand je fais une voie sur goujons je prends systématiquement 2 boulons de 10 ou 12 et des cablés contre ce problème (aucune confiance dans la tête d’alouette sur goujon qui a toutes les chances de ripper)

Eh, Eh… Justement, je suis bien plus souvent en paroi que devant mon ordi. J’affirme donc que ce n’est qu’une question de vouloir et de compétence.

Autre exemple que « C’est Mozart » déjà cité tout en haut => j’ai rééquipé les 7x relais de « Tajabone » aux Dorées (relais inox Raumer brochés/chaînés).
=> En cordée de 3 (j’ai fait du « stop » au refuge : grimpeurs super sympa…). Pendant que l’un assurait, j’avais le temps de percer et préparer les trous = zéro seconde de perdue à la montée !

A la descente, pendant que les deux tiraient le rappel et descendaient, j’avais le temps de sceller le relais chaîné (au Sikadur31, avec seringue bricolée), de dévisser-casser (en retrait) l’un des goujons de 10mm, de le masquer au Sika + poussière, puis de descendre, certes sur une seule plaquette = zéro seconde de perdue à la descente !

En jonglant avec les différents types de colle et donc de séchage (capsule chimique en 3 min au Sikadur31 en 24h, en passant par les diverses colles à pistolet), le scellement est d’une simplicité enfantine ! Alors oui, je confirme que les 98% des ouvreurs sont « pressés » et veulent juste ouvrir le max de voies en un minimum de temps, dans une compétition fort malvenue par rapport aux autres.

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Parfait, alors il faut faire connaitre ton travail de sorte que la communauté puisse t’en être reconnaissante. Il y a de jolis topos ou des fiches pour cela… :wink:
A mon sens, en rééquipement, celui qui en décide et en prend l’initiative n’acquiert pas le droit de critiquer celles ou ceux qui n’en ont pas forcément eu le temps, les moyens et la passion pour le faire, surtout lors d’une ouverture ! En haute montagne, terrain d’aventure, comme il en est question ici, il me semble que la liberté d’ouvrir une ligne demeure la même que celle d’aller la répéter voire de la rééquiper. En SNE conventionnée il en va autrement.

bah question topos et fiches, je crois que c’est coché pour les 2 :sweat_smile: je pense que tu ne grimpes pas souvent en haute savoie et ds les massifs du mont blanc eheh

sur le fond, je ne suis pas d’accord avec toi : même si c’est fait de manière désintéressée et au service de la communauté (un rééquipement, une ouverture), ça n’empêche pas d’avoir des devoirs (durabilité, qualité). Si on accepte pas ça, on passe son tour. Le caillou peut attendre pas mal d’années le bon ouvreur, on a su en équiper surement 90% en 30ans, et en patiner la moitié… il y a pas d’urgence !

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Effectivement, j’avais reconnu l’auteur.
Mais alors pourquoi ne pas avoir directement équipé en scellements lors de l’ouverture depuis le bas en 1994 ? :wink:
S’agissant d’une ouverture (depuis le bas), il me semble que les contraintes et les incertitudes quant à l’itinéraire sont sans commune mesure qu’avec un rééquipement (parfois depuis le haut).

Cette assertion remet en cause l’esprit-même de l’ouverture… à l’extrême va-t-on imposer aux ouvreurs des normes quant aux matériels employés, à l’exposition des passages, à l’homogénéité des difficultés ? L’ouvreur reste une sorte de pionnier, au sens que l’on a oublié semble-t-il, et la manière dont il entreprend son projet ne saurait être remise en cause par la demande des pratiques ordinaires, son travail constitue aussi une sorte de signature et confère à chaque voie un caractère voire un attrait particulier. L’amélioration d’un équipement appartient aux répétiteurs (et encore ça se discute) il me semble.

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je suis pas l’avocat de mipi hein ;))

pour depuis 94 : je pense qu’on apprend en faisant, mais que l’on doit utiliser le « state of the art » quand il est dispo. donc en 23, de ce que je vois et comprends, ça semble être le scellement inox

esprit pionnier, ouverture,… oui, quand on parle de voie alpine, engagées etc… après, en falaise, dans des sites de GV type aiguilles rouges, orpierre,… la durabilité doit vraiment être présente, quitte à faire le taf sur une plus longue durée. on est quand même loin du pitonnage marteau entre les dents, avec 3jrs d’approche. pensons qu’en qqes années, on a déjà équipé quasiment tout. et qu’on devrait grimper dans qqes centaines d’années…

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qui est assez peu utilisé. Comme dit ci-dessus, 90 % semble être fait avec des plaquettes.
Après peut-être peut-il aussi y avoir des problèmes de durabilité avec les scellements s’ils sont mal faits ?

36 messages ont été scindés en un nouveau sujet : Anticiper les problèmes de gougeons déserrés au relais ?