[Sondage]: Êtes-vous pour/contre la pose de spits dans des voies/passages qui n'en avaient pas?

Posté en tant qu’invité par néou:

on parle en effet d’équipement de voie non équipées ( c’est non) et non pas de rééquipement de voies équipées.(c’est oui)
A mon avis il n’y a pas de " ça dépend" pour la haute montagne, pour la haute falaise comme dans les préalpes c’est déjà mort malheureusement. Même les classiques ont été équipées. Croyant offrir plus d’escalade au plus grand nombre les équipeurs ont en fait appauvri les possibilité, ne laissant le choix aux grimpeurs que de clipper des goujons dans les grandes voies.
Regardez en Espagne. Tous les styles cohabitent, les grandes voies équipées clés en mains, les voies à protéger soit même, les voies mi libre mi artif. Il n’y a pas d’opposition de style, le grimpeur a le choix.

[quote=« Néou, id: 918934, post:34, topic:90890 »]Pourquoi la Madier a-t-elle été équipée??? Cest quoi l’intérêt?
Qu’est ce qui se passe dans la tête du mec qui a équipé? Ce n’était pas une course dangereuse.[/quote]

Le point de vue de Chapoutôt sur le rééquipement de la Madier te donnera une partie des réponses.

J’ai l’impression que certains considèrent les vieux pitons oubliés comme de « l’équipement ».

Et pourquoi n’y aurait-il pas en haute-montagne des passages expos qui pourraient être sécurisés par un ou deux spits sans pour autant changer le caractère de l’itinéraire. On est bien d’accord que je ne parle pas de changer le caractère d’un itinéraire ou de le simplifier mais simplement de sécuriser un pas ou pouvoir faire un rappel sans y laisser une cordelette pas très écolo à chaque fois ? Je parle d’équipement à demeure, que ce soit un spit ou un piton pour moi c’est pareil. C’est pour ça qu’à mon avis on ne peut pas répondre simplement par pour ou contre.
Considères le peu de réponses au sondage et tu comprendras que beaucoup ne se retrouvent pas dans le choix de réponses proposées.

Je veux dire que certains justifient un « rééquipement » sur spits parceque de toutes façons il y avait déjà quelques vieux pitons (donc déjà équipé), et qu’en plus pour eux un piton c’est vachement dangereux, ils pourraient être tentés de se vacher sur celui qui ne tient plus au rocher que par la rouille.

Eh non, justement, ce n’est pas la même chose et c’est là qu’est toute la différence.
D’un côté le piton (ou le coinceur ou ce que vous voulez): adaptation de l’homme à la montagne. D’un autre côté, le spit: adaptation de la montagne à l’homme et par l’homme.
D’un côté, on suit (si on peut) avec intelligence (?!) et subtilité (!?) le cheminement proposé par la structure du rocher et que l’on aura découvert par soi-même; de l’autre, on arrive avec nos gros sabots perforateurs et on passe n’importe où pourvu qu’il y ait du rocher pour forer des trous.

Posté en tant qu’invité par néou:

Mettre un ou 2 spits dans un passage expo sans changer le caractère de l’itinéraire? J’aimerais bien voir comment tu fais. Si tu mets des spits à un endroit où il n’y en avait pas avant et qu’en plus cet endroit était réputé difficile, tu changes le caractère de l’itinéraire inévitablement. J’ai du mal avec le concept de « sans changer le caractère de l’itinéraire ».

Si tu prend un passage de vieux VI, un peu teigneux, avec des protections à placer toi même et avec une chute potentielle relativement importante, on peu dire que ce passage est réservé à des alpinistes qui ont un certain niveau technique (au moins 6c en falaise) et une certaine maitrise.
Maintenant si tu mets 2 points inox au même endroit et qu’un grimpeur un peu juste dans le 5 peu passer en tirant aux boulons, ça change quand même le caractère de la course.

Posté en tant qu’invité par TAUPE:

Pour exemple voie classique du Naranjo de bulnes déséquipement de tous le matos oublié et renforcement des points originels béton, cela conserve l’esprit la qualité et la sécurité.

[quote=« Francois, id: 919015, post:46, topic:90890 »]Eh non, justement, ce n’est pas la même chose et c’est là qu’est toute la différence.
D’un côté le piton (ou le coinceur ou ce que vous voulez): adaptation de l’homme à la montagne. D’un autre côté, le spit: adaptation de la montagne à l’homme et par l’homme.
D’un côté, on suit (si on peut) avec intelligence (?!) et subtilité (!?) le cheminement proposé par la structure du rocher et que l’on aura découvert par soi-même; de l’autre, on arrive avec nos gros sabots perforateurs et on passe n’importe où pourvu qu’il y ait du rocher pour forer des trous.[/quote]
Je pense que la question du sondage n’est pas là puisqu’on parle d’équiper ce qui ne l’est pas donc pas du choix de l’itinéraire.
Donc on a un itinéraire, on équipe ou on équipe pas ? Moi je pense qu’il ne faut pas équiper (en haute montagne) sauf quand il ne s’agit que de sécuriser un pas sans changer la nature de l’itinéraire ni son intérêt (on limite le danger sans diminuer la difficulté) tout comme on pourrait laisser un piton et c’est dans ce sens que je dis que piton ou spit c’est pareil puisque un piton laissé dans la fissure à 30cm de l’endroit où on poserait un spit ce n’est pas mieux.

Je le fais en faisant la différence entre danger et difficulté.

[quote=« néou, id: 919020, post:47, topic:90890 »]Si tu prend un passage de vieux VI, un peu teigneux, avec des protections à placer toi même et avec une chute potentielle relativement importante, on peu dire que ce passage est réservé à des alpinistes qui ont un certain niveau technique (au moins 6c en falaise) et une certaine maitrise.
Maintenant si tu mets 2 points inox au même endroit et qu’un grimpeur un peu juste dans le 5 peu passer en tirant aux boulons, ça change quand même le caractère de la course.[/quote]
Je suis bien d’accord, et dans ce cas je ne suis pas pour un équipement puisque tu changes le caractère de la course. Mais si dans une course essentiellement glaciaire tu dois passer par une vire rocheuse facile mais expo sur 10m ça ne me gêne pas du tout de voir un spit, l’intérêt de la course n’est sans doute pas dans ce passage.

Eh oh! depuis quand un piton est un équipement à demeure!?
À moi quand on m’a appris à poser des pitons la première chose que on m’a appris après c’est à les enlever.
Et on a toujours appris la même chose aux élèves dans les cours au sein du club. Le premier pose et le second retire et on laisse rien traîner en montagne.

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

[quote=« Bacchus, id: 919104, post:50, topic:90890 »]

Eh oh! depuis quand un piton est un équipement à demeure!?
À moi quand on m’a appris à poser des pitons la première chose que on m’a appris après c’est à les enlever.
Et on a toujours appris la même chose aux élèves dans les cours au sein du club. Le premier pose et le second retire et on laisse rien traîner en montagne.[/quote]

et c’est mieux que des spits ces pitonnages/ dépitonnages ?

t’as vu la photo de sérénity crack ??

Une fissure pourri par des pitons n’est effectivement pas mieux qu’une fissure pourri par des goujons.

Mais, au lieu d’utiliser une photo sortie de son contexte pour lui faire dire ce que tu souhaites, pourrais tu nous indiquer les problèmes similaires en France.

Que les riquains aient eut des problèmes de dégradation des voies suite au pitonage dépitonage des classiques des années 40-60/70 est une certitude. Mais regarde également les solutions qu’ils ont adoptés pour traiter le problème. La « préservation » des itinéraires est autrement ancré dans la culture anglo-saxones que chez nous.
Je ne connais pas l’itinéraire Suisse ayant été équipés et déséquipés. Mais au USA, tu ne trouveras généralement pas des pitons et des goujons dans les fissures ou dans des voies ayant été gravis proprement à l’ouverture.
Un compulsif du Hilti qui s’amuserait à planter des goujons dans une classique passe dans le goudron et les plumes. :lol: :lol: Les points sont enlevés immédiatement. Au Yosemite et dans bien des parcs nationaux, le compulsif du Hilti peut se retrouver en prison pour avoir utiliser un perfo sans autorisation. C’est ok pour le tamponnoir mais l’usage des engins à moteurs est réglementés dans les parcs.

Quand on le laisse pour un rappel par exemple. Et il n’est quand même pas rare de trouver des pitons dans des voies, et même dans des voies dites sportives. Donc oui, parfois les pitons sont des équipements à demeure.

Oui complétement, à la différence près que les pitons ne sont pas oubliés mais à demeure !
Je ne sais pas comment aujourd’hui est la Pierre Allain à la Meije, il y a 20 ans elle était entièrement pitonnée et je n’ai posé que très peu de protections.
Idem pour la Bonatti au Dru, pas souvenir d’y avoir vu des spits, mais j’ai pas du mettre plus de 4 coinceurs par longueur, et 0 dans la longueur A0 (d’ailleurs c’est peut-être d’être trop pitonnée qu’elle est tombée :smiley: )
Donc oui, des voies ne sont équipées parfois que de pitons. Je me fais vieux d’un coup. :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par leplaisiravanttout:

[quote=« Lutin, id: 919171, post:54, topic:90890 »]

Oui complétement, à la différence près que les pitons ne sont pas oubliés mais à demeure !
Je ne sais pas comment aujourd’hui est la Pierre Allain à la Meije, il y a 20 ans elle était entièrement pitonnée et je n’ai posé que très peu de protections.
Idem pour la Bonatti au Dru, pas souvenir d’y avoir vu des spits, mais j’ai pas du mettre plus de 4 coinceurs par longueur, et 0 dans la longueur A0 (d’ailleurs c’est peut-être d’être trop pitonnée qu’elle est tombée :smiley: )
Donc oui, des voies ne sont équipées parfois que de pitons. Je me fais vieux d’un coup. :)[/quote]

Nickel, bien vu Lutin!
Alors, que faire dans ces cas? Laisser ces vieux pitons vieillissants et sangles daubées ou sécuriser les passages concernés par des bon spits de 12 (qui, il me semble, dénaturent moins le paysage que les vieilles cornières d’antant)? Sinon, que l’on m’explique quel interêt de conserver ces voies en état si ce n’est pour le plaisir suspect de jouer à la roulette russe. Et si c’est le caractère historique qui empêche certain de penser à une sécurisation d’une voie alors pourquoi ne pas utiliser la corde en chanvre accroché à la taille, les chaussures à clous et les vieux « pitons » à glace d’antan?

Tout simplement nettoyer le passage de ces vieux pitons sans rien ajouter (ni pitons ni goujons) et utiliser les moyens modernes de protections que sont les coinceurs/friends en fonction de tes besoins.

De mémoire, Pierre Alain a utilisé moins de 10 pitons pour ouvrir la face sud. Si tu as besoin de sécuriser avec des goujons, cela signifie que tu n’as rien à faire la-bas. Il y a déjà un câble dans la traversé. Ce n’est pas la peine de transformer une magnifique classique ayant bien vieilli en une vilaine voie sportive.
Si tu veux manger du goujon, il te suffit de faire l’Ivresse. C’est jolie avec des goujons tous les 3m et ça descend en rappel. Que du bonheur pour les amateurs de voies sportives.

Posté en tant qu’invité par Néou:

c’est là que ça coince. L’alpinisme n’est pas un sport ou la sécurité vient de la « sécurisation » du terrain mais de la capacité du grimpeur à déjouer les obstacles de la montagne. Tu parles de plaisir suspect de jouer à la roulette Russe ( cher plaisirvanttout)mais sais tu de quoi tu parles? L’alpinisme est une chose et l’escalade sportive une autre chose. Les règles et usages de l 'escalade sportive ( que je pratique assidûment) ne doivent pas s’appliquer à la haute montagne. Si tu veux du plaisir avant tout pratique l’escalade sportive sans modération sur des sites dédiés mais laisses les grandes courses où elles sont, loin des standards de la société , si tu ne le sent pas parce ce que c’est pas sécurisé , ben … n’y va pas, c’est pas grave.

De mémoire c’est même frustrant dans l’ivresse parce qu’on pourrait se protéger sur la majeure partie de la voie , enfin je ne dirais peut être plus ça aujourd’hui : j’ai pris gout au confort des spits moi aussi.
Je n’ai pas le souvenir d’avoir ajouté quoique ce soit dans la Pierre Alain ni que ça engageait spécialement.
Dans l’idée je suis plutot pour laisser les voies anciennes en l’état et n’y aller que lorsqu’on a la marge nécéssaire, en pratique j’ai bouffé du spit tout l’été …

Posté en tant qu’invité par leplaisiravanttout:

Vos réactions me font penser à celles engendrées après le passage du grand Bonnati sur le grand cap, aux Drus et bien d’autres voies qu’ont lui a reproché, en son temps, de gravir à renfort de pitons. Allez dire à tout mes potes Guidos qu’ils n’ont rien à foutre en Montagne parcequ’ils ont le malheur de penser qu’un ou 2 spits dans des passages expos ou aux relais de voies comme la Pierre Alain ce ne serait pas du luxe! Je constate que l’intégrisme fait aussi sa part belle parmi les alpinistes!

Désolé, la Pierre Allain, je l’ai faite et refaite (promis, je n’ai pas rajouté de point)! Au risque de me répéter ; Pierre Allain ne grimpait pas avec la dernière Béal dynamique, ne connaissait pas les camalots et n’avait ni le piochon, ni les 12 pointes que t’utilises maintenant pour la traversée(couloir zyg) alors si tu n’utilises pas le même Matos que Mr ALLAIN tu n’as donc rien à faire là bas…hein, j’ai bien compris la leçon?

Posté en tant qu’invité par Relatif Alpin:

J’espère que dans la Bettembourg à la verte, au couloir nord de tombe murée tu tailles les marches avec ton seul et unique grand piochon, sinon tu ne déjoue pas les obstacles comme savaient les déjouer les anciens…