Solutions pour dé-patiner les prises?

Bien sûr, ce n’est pas ce que je voulais dire, mais simplement qu’avant d’invoquer la patine dans un échec il est certainement préférable de commencer par se remettre en question (reste que parfois évidemment la patine est indiscutablement gênante, la super-sirène en est un vrai bon exemple). Il y a des sites près de chez moi où j’entends parler de voies patinées, c’est en effet un peu usé par endroits mais bon si on passe pas c’est pas vraiment la raison d’un échec éventuel…

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C’est peut-être bête et une certaine forme d’égoïsme aussi, mais je suis presque déçu de savoir que je ne pourrai pas voir à quel point la super sirène était patinée maintenant que des travaux de « réhabilitation » ont été fait. Il faut que je me dépêche d’aller faire l’Arête de Marseille avant qu’un génie ne décide de barbouiller la L1 de sika…

C’est vrai que c’est un bel exemple aussi. Pour l’anecdote elle a été ouverte avec deux pitons. La dernière fois que je l’ai faite (il y a déjà un bon moment) j’avais compté 26 points, il y en a peut-être plus maintenant. O tempora o mores. (mais soyons honnête la L1 sans points ça serait un peu suicidaire dans l’état actuel)

À mon humble avis de mauvais grimpeur, ce sont deux choses très différentes.
Dans un cas on modifie irrémédiablement un rocher vierge, dans l’autre on « remet en état » une voie dans l’état où elle était quand elle a été ouverte.

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Cela relève de la même gymnastique intellectuelle, c’est à dire modifier le rocher plutôt que sa capacité de grimpe devant une difficulté. Quant à « remettre en état » le rocher avec un moyen artificiel voir chimique, c’est un concept qui me dépasse, on peut aussi reboiser avec des arbres en plastique! Une falaise ce n’est pas le mur de ta maison. J’ai eu un sérieux accident de rando en glissant sur du rocher patiné et mouillé, maintenant je suis plus attentif, mais pas une seconde je n’ai pensé qu’il fallait modifier le sentier.

En cas de forte patine il est important d’insister sur les conditions : autant sur du grain neuf, c’est un plus, autant sur un rocher lustré c’est quasi indispensable pour profiter de l’escalade.

D’ailleurs les ressentis en ce qui concerne la même patine d’une voie sont assez variables selon les cordées (qui ne les parcourent pas toujours au même moment). Par exemple, j’ai entendu que feu sacré était patinée (de la bouche d’un gars qui est tout sauf un manche). Et pour l’avoir faite il n’y à pas si longtemps, ni moi, ni le copain au bout de la corde n’avons été génés un seul instant… La principale différence c’est que nous l’avions parcourue en doudoune. Sur du patiné plus qu’ailleurs, vraiment, ça change tout !

Pour l’instant la meilleure arme contre la patine reste d’aller parcourir ces voies dans de bonnes conditions. Pour la Super Sirène, on avait justement hésité à y aller car il faisait plutôt chaud et on connaissait la réputation de patine qui auréolait la voie…

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Oui là-dessus je ne peux que te rejoindre, j’étais au Virage dans les Calanques la dernière fois il faisait 10-15° au soleil et ça poissait déjà sur les prises, heureusement que c’était des bacs.

Totalement, je pense que ça dépend aussi du terroir local des grimpeurs. Pour ma part dans ma région il y a beaucoup de classiques très patinées (falaise de Fixin notamment), du coup mon point de référence est très différent et souvent quand je vais ailleurs et qu’on me dit que c’est patiné ça ne me choque pas pour ma part.

pourtant, ledit sentier n’existe pas de lui même. Y’a bien quelqu’un qui l’a créé de toutes pièces, balisé, taillé, creusé…

Pas forcément. Ca peut aussi être simplement que le grimpeur sait quel style d’escalade offrait la voie quand elle n’était pas patinée. Et c’était un style où il n’était pas nécessaire de serrer les prises !
Perso, « serrer les prises » (plus que nécessaire) est synonyme de grimper mal et de grimpe déplaisante (comme grimper sous la pluie). Donc quand on me dit que la patine n’est pas gênante car il suffit de serrer les prises, je comprends qu’il suffit de grimper mal (et accessoirement de risquer de se blesser une poulie ou autre). Désolé, ça ne vend pas du rêve !

Voilà, tout s’explique.
J’ai commencé la grimpe dans des voies non patinées, et les grandes voies dans des dalles souvent en adhérence sur les pieds, dont certaines sans prise de main. Si les prises de pieds sont patinés, ça ne passe plus, vu qu’il n’y pas de prise de main à serrer.
Pour moi, la patine dégrade beaucoup la grimpe par rapport à ce que l’ouvreur a voulu faire découvrir aux répétiteurs (car si les prises avaient été patinées dès l’ouverture, l’ouvreur ne serait pas passé au même endroit). Ce n’est pas juste un petit inconvénient qu’on peut compenser ou corriger facilement en grimpant.

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Mon texte était plutôt à portée hyperbolique, j’entendais « oublier de serrer les prises » dans le sens littéral d’un refus d’obstacle « c’est patiné donc je n’y vais pas ». Par ailleurs même si je suis d’accord avec toi que sur-serrer les prises est souvent synonyme de déficits sur le plan gestuel, il ne faudrait pas non plus exagérer en disant qu’il ne faut jamais faire travailler les fléchisseurs des doigts un minimum pour que la main tienne, ou pour pouvoir se hisser jusqu’à la prise suivante. Même quand une de mes collègues de couenne qui fait du 8b s’échauffe dans du 6b, elle ne dit sûrement pas qu’elle ne serre pas les prises, et ce n’est pas un exemple isolé :stuck_out_tongue:

Argument tout à fait entendable.

Je trouve que ça dépend énormément du type de voie. Dans certains cas, la patine implique « juste » de poser le pied plus précisément, là où le rocher pardonnait plus les imprécisions à l’origine, et dans ce sens elle peut encourager une grimper plus propre. Et bien sûr comme l’a rappelé @Martin-G ça dépend aussi énormément des conditions.

Tu auras remarqué que je ne mets pas en cause l’existence de sentiers ou de voies d’escalade mais le comportement qu’on peut avoir en face d’une difficulté ou d’une contrainte. Pour le coup il y a aussi des passages rocheux sur des sentiers des calanques qui ont subi des tentatives de « dépatinage » au burin.

Bof. C’est une vision anglo saxonne.
En Europe, il y a longtemps qu’on a totalement modifié le rocher… tous les sites de couenne sont purgés, les prises fragiles sikatées…
Et le pire : Comme on est incapable de grimper en solo, on fore le rocher et on y mets des spits!

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