Posté en tant qu’invité par laurent:
Les services publics menacés !
Une vaste entreprise internationale de privatisation des services publics est entrain d’aboutir en France sous la forme des réformes imposées des retraites et de la décentralisation (en projet pour octobre une réforme du système de sécurité sociale).
M. Fillion tente un coup purement médiatique en se présentant comme le sauveur du régime par répartition. En fait son système conduira à une paupérisation rapide et inéluctable des retraités qui fatalement se retourneront vers les systèmes par capitalisation, dans la limite de leurs moyens(voir la situation catastrophique du système américain. Quand Enron s’effondre, ce sont des dizaines de milliers de cotisants qui perdent tout). L’Etat n’aura plus alors qu’à se retirer de sa fonction de redistribution.
Une alternative existe pourtant. La richesse nationale croît depuis 50 ans beaucoup plus vite que les salaires. Le Conseil d’orientation des retraites (organisme on ne peut plus officiel) a estimé qu’une augmentation de 0.37% par an des cotisations patronales suffirait à régler le problème des retraites pour les quarante prochaines années. Et permettrait même de casser l’arrêt Balladur(40 annuités de cotisation dans le privé) de 1993 et de se limiter à 37.5 années de cotisation pour tous (publique et privé).Mais il faudrait pour cela être plus puissant que le Medef. C’est un choix de société ! ! !
Le projet de décentralisation relève de la même intention de libéraliser le service publique. La première étape consiste aujourd’hui à délocaliser tous les personnels non-enseignants. Une fois sous tutelle des collectivités territoriales, le service publique de l’éducation (du premier degré à l’université) risque d’être rapidement démantelé et envahi par les complexes multinationaux. Les services d’Etat sont une manne financière (plusieurs milliers de milliards d’euro dans le monde) qui se négociera bientôt à la bourse. Et l’école soumise aux règles du marché (concurrence, rentabilité, profit etc.…) devra trouver un autre nom !
Contrairement à ce qu’affirmait avec vigueur Xavier Darcos il y a deux jours, tout cela n’est pas de l’ordre du fantasme. Ce sont tout simplement les premiers effets d’une vaste campagne de prise de pouvoir des ténors de l’ultra libéralisme qui se réunissent sous la bannière de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).Leur projet : que le monde soit une marchandise. Grâce à une motion appelée AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services, construit depuis 1994 et effectif en 2004) pour le moment trop peu connue des citoyens, les capitalistes des transnationales commencent à négocier l’ouverture de services publiques au marché. Cet accord conduira par un mécanisme machiavélique à la libéralisation de tous les services publiques d’Etat (santé, éducation, transports, énergie, eau, culture, environnements, déchets…). Et si un géant de l’alimentation disposait de l’approvisionnement en eau ? Et si une marque de boisson se chargeait de la santé publique ? La poste face à la concurrence, ne pourra plus assurer de missions non rentables. Porter des lettres au tarif actuel ou maintenir des bureaux de poste dans les villages de montagne. Imaginez que des réacteurs nucléaires soient contrôlés par des intérêts privés ! « Le prochain grand marché sera celui de l’éducation »(A. Madelin, Libération, 14 avril 2003).Un sursaut citoyen est urgent.
Le mouvement a besoin de tous et toutes. L’orientation des politiques économiques sera socialement catastrophique sous peu. Il appartient à chacun de se mobiliser ou non. Je n’exhorte personne à la lutte mais face aux mensonges politiciens relayés par des médias asservis, a-critiques et mal informés(paradoxes savoureux !), il faut absolument entreprendre une démarche personnelle d’information pour être un acteur social critique. Le bras de fer qui se joue en ce moment est décisif pour l’avenir du service publique, seul garant d’équité. Adam Smith, premier théoricien du libéralisme expliquait que le marché allait dans le sens de l’intérêt général. Cette perspective est tombée depuis longtemps.
Les enseignants ne se battent pas comme on le dit trop souvent pour la préservation de privilèges corporatistes. Ils sont dans la rue pour défendre un service public qui malgré ses nombreuses imperfections peut se permettre de fonctionner sans recherche effrénée de profit, pour le bien du plus grand nombre. Le profit va tuer les services publiques !
Merci de faire circuler au plus grand nombre de personnes possible.
Ci-dessous quelques liens qui permettront de mieux décrypter la réforme ultra-libérale qui se met en place chaque jour un peu plus.
.http://www.france.attac.org/(organisation qui prouve qu’un autre monde est possible !)
.http://www.france.attac.org/site/page.php?idpage=2466&langue= (sur les réformes du gouvernement)
.http://www.france.attac.org/site/page.php?idpage=2422&langue=(sur l’AGCS)
http://www.citoyen.ouvaton.org./index.htm(réunion /débat le vendredi 6 juin à 20h salle Léo Lagrange à Mouans-Sartoux).