Ils n’ont pas paniqué. Simplement, ils avaient sciemment prévu de ne pas pouvoir descendre en rappel, en ne prenant qu’une seule corde (et sans cordelette additionnelle apparemment). C’est sûr que fin octobre c’était joueur de partir en s’interdisant de réchapper en rappel.
Ensuite, selon où ils étaient dans la voie (vers la fin d’après leur récit), vu le vent, ce n’était pas forcément une bonne idée de descendre en rappel, car le risque de coincer la corde est plus grand lorsqu’il y a du vent.
De plus de nuit, le risque de galérer lors des rappels est encore plus grand. Il est plus facile de louper un relai ou de ne pas aller dans la bonne direction, puis de traverser en pendulant sur 10-15m pour chercher le relai, ce qui fait que la corde tendue balaye une grande surface sur la paroi. Si la corde accroche des blocs proéminents (qu’on n’a pas vu de nuit), elle peut les décrocher. Ca m’est arrivé lors d’une série de rappels de nuit, en pendulant pour chercher le relai qui se trouvait au bord d’un surplomb (dans mes déplacements j’étais concentré à ne pas tomber sous le surplomb à cause de l’élasticité de la corde) : j’ai entendu puis vu un bloc de 50 ou 100kg rebondir plusieurs fois, le dernier rebond à 5m devant moi (à côté de la corde heureusement) puis me passer à 1m au dessus de la tête. Bon dans cette voie à la Croix des Tête c’est raide et le rocher est compact, mais voilà le genre de détails qui alimente la dynamique « plus tu looses, plus tu looses ».