Posté en tant qu’invité par triangulatiooonne:
[quote=« J2LH, id: 1397362, post:95, topic:123797 »]
Je veux bien croire qu’ils ont une bonne raison mais quelle est-elle ? Les lois physiques sont les mêmes partout et les modes d’emploi ne changent pas d’un pays à l’autre.
Bon, si tu utilises cette technique c’est que tu dois savoir pourquoi et dans quelles conditions et tu vas nous expliquer ça.
J’ai pensé que c’était pour ne pas avoir d’effet poulie sur un relais pas sûr mais ce n’est pas ça puisque que ce soit avec un point de renvoi ou non on aura le poids de deux grimpeurs sur le relais.[/quote]
C’est marrant cette capacité à juger et dénigrer quelque chose qu’on ne comprend pas. Pour croire qu’il y a une bonne raison il faut accepter de ne pas la connaître et pour cela il faut accepter de se remettre en cause.
Tu fais pourtant exactement la même chose avec 180° de différence. Prends donc ta fameuse notice d’un tube, tourne là de 180°… est ce que cela te choques ? Non. Je ne doute pas de ta compréhension. Et, heureusement, tu n’as pas à retourner les lois de la physique de 180° !
Je n’en sais rien pourquoi les Irlandais assurent de cette manière, il faudrait le leur demander. Mais comme tu le dis, les lois de la physique et les notices de matos sont les mêmes et, et ça t’as du oublier de le dire, les Irlandais ne sont, à priori, pas plus bête que nous. Ça revient finalement à t’expliquer des cas concrets et classiques d’alpinisme, assez universels somme toute.
En alpi neige :
Tu remontes un couloir de neige corde tendue puis tu passes un petit passage raide en étant assuré par ton second. Après avoir grimpé, tu décides de faire relais pour assurer correctement ton second dans ce passage. Tu plante ton piolet dans la neige, tu te vache dessus. Tu fais une bonne margelle pour tes pieds. Tu décides de ne pas assurer ton second à l’épaule mais au tube. Pour assurer ton second, ton tube… tu le met sur le piolet ou sur ton pontet ?
En alpi rocher :
Tu dois construire un relais à cet endroit (friends, cablés, pitons, tout ce que tu veux)… T’arrive pas à en être content, il supporte ton poids mais un choc t’en sais rien et t’as pas envie de le savoir ! Pas possible de faire autrement, il faut faire relais à cet endroit. Pour assurer ton second, ton tube… tu le mets sur ton relais ou sur ton pontet ?
En grande voie (vu qu’à priori tu ne dois pas faire d’alpi) :
Tu grimpes et tu arrives en bout de corde. Alors que tu pensais arriver au relais tu débouches sur un vieux spit de spéléo. Pas de bol, tu as emmené un débutant qui n’envisage même pas de faire un truc « stupides et dangereux » : grimper corde tendu, ou alors la difficulté de la voie ne te permet pas de le faire. Encore pas de bol, tu ne veux pas faire machine arrière car tu n’arriveras pas à désescalader les difficultés que tu viens de passer et en plus t’as mal géré ton tirage (ou alors il y a une traversé, au choix) et donc la corde ne sera pas ravalée par ton second qui de toute manière ne t’entend pas (journée pas de chance, décidément). Tu te vaches sur ce point et, la vie est quand même bien faite, tu as un superbe rocher qui te permet de te caler de manière à pouvoir supporter un choc. Classiquement tu mets tes pieds en opposition contre un rocher. Bref t’es bien calé… Pour assurer ton second, ton tube… tu le mets sur le spit ou sur ton pontet ?
On est bien d’accord, en théorie, le choc d’un second qui tombe ça ne va pas chercher bien loin si on avale au fur et à mesure. En situation, sur les relais tel que décrit plus haut, je t’assures que tu n’auras pas envie de vérifier cela.
L’effet poulie n’a donc effectivement rien à voir là dedans (tu pourrais choisir d’assurer avec une plaquette ou l’effet poulie est inexistant), le but est de sauvegarder ton relais d’un potentiel choc venant de ton second, choc qui sera absorbé par toi même, via ton baudrier.
Pour l’Amérique du nord et les cordes à simple, on peut effectivement être surpris en tant que français en arrivant là bas. Comme pour l’Irlande, il suffit d’y avoir passé un peu de temps pour comprendre les raisons très diverses de ces choix.
En ayant grimpé en France, en Irlande et en Amérique du Nord, tu te retrouveras riche d’une palette de techniques très variées qui te permettront de faire face à de nombreuses situations de la manière la plus adaptées.
Le seul et unique grand problème, mon bon monsieur, c’est qu’avec toutes ces techniques étrangères qu’on connait pas… bin après :
Parfaitement ! Ils viennent avec leurs techniques exotiques et on se sent plus chez nous !
Et on en oublierait presque que ces techniques n’ont rien d’étrangères, qu’on les possèdent ici aussi, qu’il suffit peut être de sortir de son village, de simplement faire 180°, pratiquer un peu plus que le bloc, passer à l’escalade, la SAE, le TATA, le TA, le TATATATATA, le Trad, l’artif, puis l’alpinisme, sans oublier le canyon, et la spéléo…
Caramba ! Et dire que dans 5 ans je vais encore devoir trembler !