Eh bien, je me demande si le coeur du problème n’est pas dans cette expression, lourde de préjugés, justement. Dire que réserver une salle pour les femmes, c’est passer un moment « safe sans hommes », c’est sous entendre que, par nature, les hommes sont une menace potentielle.
C’est une question de culture, d’éducation, de conscience… Que les femmes aient envie de privatiser un lieu de temps en temps pour être entre copines et changer l’ambiance est une chose, essentialiser les comportements en est une autre, parce que dans ce dernier cas, on s’interdit de fait toute perspective visant à faire changer ces derniers. Pour faire court, le risque est qu’on préfère séparer (c’est plus facile) plutôt que s’interroger sur les comportements.
S’agissant de la culture patriarcale, ne pas sous-estimer non plus l’adhésion de beaucoup de femmes à ces valeurs. Certaines en jouent ou sont ravies de se fondre dans le rôle de la parfaite mère de famille, bonne cuisinière, etc. Beaucoup de monde trouve naturel que Monsieur s’occupe du jardin quand Madame prépare les repas et s’occupe de l’intérieur. Comptez aussi les femmes au volant quand le couple est en voiture : elles restent rares et elles trouvent ça tout naturel.
Dans notre culture, il y a tout de même cette idée que les hommes ont vocation à investir le « dehors » tandis que les femmes seraient vouées à tout ce qui est « intérieur ». Je me demande si cet archétype n’influence pas la façon dont hommes et femmes appréhendent le sport et l’escalade en particulier. Ce qui explique sans doute pourquoi les hommes auront tendance à investir naturellement tout l’espace de la salle…