Etude effectuée sur deux groupes distincts de jeunes : l’un socialement intégré, l’autre socialement instable.
« Ce travail constitue une tentative de compréhension de l’engouement perceptible, chez certains jeunes, pour des pratiques sportives dites risquées. L’étude de cette modalité particulière de prise de risque corporelle (…) a permis d’aboutir au constat de la diversité des constructions sociales de la prise de risque. Ce propos se polarisera sur la stratification sociale du rapport au risque et des prises de risque corporelles de la jeunesse, et sur l’importante capacité communicationnelle du risque sportif, génératrice d’une forme particulière de lien social. »
Voir la typologie des risques et les références théoriques paragraphe 13 et 14 et tableau de synthèse sur la perception de chaque groupe étudié paragraphe 20. Et en conclusion :
« l’approche de terrain mise en place, dictée par la prise en compte de l’« expérience », a révélé la pluralité des constructions sociales conduisant à l’adoption de comportements risqués, attestant de la complémentarité des options théoriques abordées. (…) Les antécédents relatifs aux conduites de chaque groupe sont parfois mêlés, rarement tranchés et binaires. Certains points communs aux deux groupes émergent de ce travail : le risque comme prétexte à la recherche de sensations, le rôle activateur du groupe de pairs, ou encore la recherche de « mise en scène » des prises de risque sportives. Ce qui n’exclut pas les divergences. Les « sujets à risque » sportifs, sans grande surprise, sont les plus représentés au niveau des variables relevant du risque dynamique (stratégies distinctives, émotions collectives au sein du groupe restreint, recherche d’une meilleure connaissance de soi …). Cela dit, des « déterminismes inversés » guident aussi leurs actes. Ils traduisent une recherche de rupture avec la routine quotidienne, mortifère, et la nécessité de se constituer une marge de liberté. Une forme d’instabilité psychologique, plutôt que sociale, est parfois perceptible chez les interviewés de ce groupe. Les prises de risque des jeunes socialement instables sont tout aussi bien imputables à la recherche de bénéfices (désir de reconnaissance sociale, rêve de carrière …) qu’à un palliatif face à la fragilisation sociale dont ils sont victimes. Ils cherchent alors à travers elle à montrer qu’ils ne sont pas toujours exclus du monde des performants, des vainqueurs, ce qui passe par des modalités particulières de prises de risque sportives. La subtilité des différences réellement constatées justifie bien l’affinement de la question traitée. Et c’est bien grâce à l’approche microsociologique, conformément à la seconde hypothèse avancée, que l’on a pu mettre à jour ces « bricolages » en oeuvre autour du risque. »
A vous de voir si quelques éléments sont transposables dans votre pratique en tant qu’adulte.
Edit : il suffit de taper dans Google « prise de risque sport » et ce lien apparaît en seconde position