Risque et gestion du risque en montagne

Posté en tant qu’invité par evidence:

[quote=« Jeun’s, id: 1270805, post:54, topic:116523 »]

[quote=« Partage, id: 1270577, post:44, topic:116523 »]Bonjour,
Je souhaite partager mon questionnement sur l’acceptation des risques en haute montagne.
J’ai pu remarquer, que jeune alpiniste, je pensais peu aux risques du milieu. Tout en y prêtant une réelle attention, et en sécurisant un maximum ma pratique, j’étais surtout dans le plaisir.
Avec l’âge, le décès de proches en montagne, certaines frayeurs (la pierre qui passe à côté, le sérac qui tombe le lendemain de notre passage…), ma conscience du risque (et sa concrétisation par expérience vécue) a augmenté, jusqu’à parfois me faire arrêter l’activité pendant quelques temps. Les amis, nouveaux parents, ont pour certains choisi de ne plus y aller.
Pourtant, je reviens par période à la haute montagne, j’accepte alors les risques car j’y trouve une contrepartie : je me sens bien dans ce milieu, il alimente mes projets et donne tout simplement du sens à mon existence…
Et vous, chers compatriotes alpinistes, comment approchez vous l’acceptation (ou pas) du risque en haute montagne?
Au plaisir de vous lire…[/quote]

je suis jeune parent et je sors régulièrement en montagne. Alors oui, je ne fais pas de grandes face Nord en hiver… Faut arreter de mystifier la montagne, il y a un tas de grandes voies classiques en TA, de goulottes classiques pas trop engagées qui te permettent de sortir jusqu’à la fin de tes jours sans prendre trop de risques.

Personnellement, mes 2 plus graves blessures ont été faites au foot : luxation de l’épaule et en VTT : chute avec belle plaie, points de suture. Aucun bobo en montagne.[/quote]
En gros, tu n’as jamais eut d’accident, probablement parce que ton niveau de pratique est assez faible.

Jamais je ne me suis posé toutes ces questions depuis que je marche sur mes 2 jambes, que je grimpe, que je skie… Et je n’ai pas eu plus de pépins que cela pour le moment. Drôle de façon de se creuser les neurones.

Posté en tant qu’invité par Jeun’s:

tout à fait, comme 99 % des gens. ( TD+ en escalade « TA » ou pas , D en goulotte, ski 4.2 max ), quarantaine de sorties par an tout cumulé

combien par an ton assurance voiture?
combien par an ton assurance escalade?

ma voiture: plusieurs centaines d’euros
la carte vieux campeurs avec une assurance que je juge suffisante (on peut toujours discuter), moins de 100e

en suivant ton raisonnement, l’alpinisme est moins dangereux car moins cher :slight_smile:

[quote=« Josselin, id: 1270908, post:64, topic:116523 »][/quote]

oui, oui… déjà discuté ici :wink:

Ca c’est n’importe quoi, beaucoup de gens ont des accidents justement parce qu’ils ont un niveau de pratique assez faible. Il n’y a pas lien direct entre niveau et dangerosité.

ça fait 5 semaines que je me pose la question "est ce que ça vaut le coup " en regardant le plafond 20h par jour :frowning: , (fracture de colonne entres autres) passer à un doigt de la mort ou pire, de la tétraplégie ça remet en cause pas mal de certitudes sur la théorie du risque accepté, voir valorisé (toujours facile de théoriser devant une bière en causant de sa dernière tendinite ou du caillou qui est pas passé loin). Certes, il aurait pu m’arriver la même chose dans les escaliers…
bon, je retourne voir mon plafond… :frowning:

et quelle est ta réponse ?
enfin, je vois bien qu’elle n’est pas définie encore, mais quels sont les éléments de réponse que tournent dans ta tête, si ce n’est pas indiscret ?

penses-tu que tu retourneras en montagne ?
sous conditions, peut-être?


tu as le droit de m’envoyer à promener si je pose trop de questions.

Un polytechnicien nous a rejoint.

[quote=« oggy, id: 1271071, post:67, topic:116523 »]ça fait 5 semaines que je me pose la question "est ce que ça vaut le coup " en regardant le plafond 20h par jour :frowning: , (fracture de colonne entres autres) passer à un doigt de la mort ou pire, de la tétraplégie ça remet en cause pas mal de certitudes sur la théorie du risque accepté, voir valorisé (toujours facile de théoriser devant une bière en causant de sa dernière tendinite ou du caillou qui est pas passé loin). Certes, il aurait pu m’arriver la même chose dans les escaliers…
bon, je retourne voir mon plafond… :([/quote]

c’est sûr que tu ne dois plus te poser la question de la même façon, mais c’est aussi là la richesse de la vie

en tout cas, bon courage et bonne convalescence

Posté en tant qu’invité par Evidence:

Avec un niveau de pratique supérieur, j’ai déjà eut plusieurs pépins nécessitant des hospitalisations de plus d’une semaine avec des importantes rééducations (mois – années). Un peu moins d’une dizaine d’amis, partenaires, connaissances sont décédés en montagne. Je passe les gelures, plaies, tendinites, claquages et autres pépins bénins ne nécessitant pas d’hospitalisation. .
Quand j’étais gamins, j’avais eut les pépins classiques : 2 fractures, fêlures, entorse, trou à la tête etc Plusieurs mises au tapis en vélo en ville.

C’est normal. A chaud, c’est difficile de faire la part des choses.
Je m’étais re-blessé sérieusement après un premier pépin non complètement réglé. J’en étais à ma 4ème hospitalisation en 2 ans en arrivant à chaque fois aux urgences. C’était dur surtout que j’étais seul et que je ne recherchais pas d’aide de la famille (j’assumais mes conneries). J’ai gambergé dur dans le bloc opératoire. Je me disais que c’était vraiment une activité de con : je n’avais pas fini de réparer une partie de mon corps que j’étais en train de perdre un autre bout de mon corps. Il m’a fallu plusieurs années pour reprendre progressivement et pour être bien dans ma tête.
On se blinde. Le premier ami qui tombe fait très mal. Puis au fur et à mesure ça devient presque la routine.

Ah bon.

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Posté en tant qu’invité par Evidé:

Je me demande s’il existe une limite à l’obscène. Voila ce que je me demande en te lisant.

Tu penses mal

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Posté en tant qu’invité par Evidé:

[quote=« Génie des Alpages, id: 1271196, post:75, topic:116523 »]Il y aurait presque eu matière à discussion.

Over.[/quote]
Tu penses souvent mal.

Over.

Je pense qu’il y a une grosse différence entre perdre des amis et en avoir la nouvelle, et y assister directement. Autant le premier cas refroidit sur le coup, mais garde quand même quelque chose d’abstrait, autant le deuxième ne permet de refouler la réalité, les images sont là, gravées dans la mémoire. J’ai du mal à concevoir que celà pourrait devenir une routine.

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oui j’ai perdu 2 amis il y 30 ans, quand on étaient étudiants, le premier en ski de rando où je n’y étais pas, on a fait une visite à la morgue pour aller le voir une dernière fois mais je n’ai pas eu la force d’entrer. L’autre ami est décédé sous mes yeux dans une voie où je l’ai vu partir accroché à un rocher de plusieurs m3, et c’est encore gravé dans ma mémoire 30 ans après. Ce dernier est parti à 23 ans, et il m’arrive encore de penser à lui.

Nous sommes rendus à la guerre maintenant.
Tiens ça me fait penser à un dessin de Guy(?) Delauney (« l’année prochaine j’irai à la mer ») où le type s’imagine en train de franchir une tranchée quand il saute une crevasse, de se battre à l’épée quand il taille des marches… et à plus rien du tout au moment ou il dévisse. Bref.

Il n’a pas le temps de paniquer, il est occupé à sauver le type.
(tu verras quand ton gamin de 10 mois s’ouvrira la tête sur le coin de la table basse que tu pensais inaccessible et qu’il n’y a que toi qui puisse agir, tu auras l’esprit très clair)
Après tu peux accuser un peu le coup…