Posté en tant qu’invité par J.Marc:
Est ce que vous pensez que les alpinistes recherchent le risque ou qu’ils ne font que de l’accepter?
Je n’ai pas envie de répondre à cette question, parce que je ne me sens pas apte à estimer les motivations des autres. C’est un travail de sociologue.
Je me contenterais donc de donner mes propres motivations.
En fait, ce qui me pousse vers l’alpinisme change avec mon humeur…
Parfois, c’est pour la seule beauté des paysages de haute montagne, spectacle mérité par les efforts fournis.
Parfois, c’est pour le challenge de difficulté : un couloir de neige plus raide ou plus haut, une paroi rocheuse plus technique.
Parfois, c’est pour apprivoiser la peur, dans un contexte relativement sécurisé : arête aérienne mais en bonnes conditions, escalade gazeuse mais bien protégée.
Parfois, c’est pour apprivoiser les risques : rechercher le plaisir du risque domestiqué par la technique, l’entraînement, la concentration, comme une escalade non équipée sur un rocher difficile à protéger.
Et parfois (mais c’est déjà un passé lointain, rassurez-vous), pour me mesurer - seul - au danger, en mettant la mort dans la balance : ça passe où ça casse, et si jamais ça casse, tant pis ; une sorte de suicide retardé, où on laisserait à sa faculté de survivre le soin de décider s’il est temps de mourir ou pas. Cas extrême, mais je ne dois pas être le seul à l’avoir connu.
L’alpinisme, c’est un peu tout ça à la fois : ne cataloguons pas !