Je vois donc que tu ne connais/comprends pas le sujet. Le modèle de vente du Fin Gras, c’est local et directement de producteur à boucherie sur un rayon assez court (même si on doit pouvoir en trouver à Paris, et un peu plus à Lyon et Clermont) … cette viande n’a pas de coûts d’intermédiaires qui confine au ridicule comme dans bien d’autres cas, et surtout participe moins aux mouvements boursiers que le Charolais, c’est sûr. Les exploitants du Charolais sont en train de se pendre avec une corde qu’ils ont participé à tresser, alors, je ne suis pas certain de bien comprendre où se trouve « l’utopie du citadin ».
Sur l’élevage, l’essentiel de la production en France (en masse de bidoche) se fait en stabulation sans aucun m² extérieurs … avec de la nourriture en provenance du Brésil ou des Etats-unis … Ce qui peut être fait pour le même coût absolument n’importe où, le limitant ne sera pas le kilomètre pour transporter la nourriture, mais le coût du foncier.
Alors je ne sais pas à quoi tu penses en terme de rendement en parlant d’agriculture … Sachant que l’agriculture de montagne
Il est évident que :
Le tourisme lié au ski, j’en ai beaucoup profité professionnellement dans presque toutes les stations de France, de Brameloup à Val d’Isère, et au-delà en Europe, jusqu’en Amérique Latine.
Tu dis : « vivre d’autre chose que du tourisme en montagne c’est une utopie de citadin: quel rendement pour des cultures à 1400m? » Le tourisme en montagne occupe une part prépondérante, c’est évident.
Vivre d’autre chose que du tourisme en montagne n’est pas « une utopie de citadin ». C’est possible. D’un point de vue agricole, cela ne les concerne cependant pas vraiment : pour bien vivre de l’agriculture, il faut souvent posséder le foncier (modulo des initiatives comme la SAFER ou Terres de Liens ou autres), sinon la rentabilité financière ne sera pas au rendez-vous.
Et concernant les rendements : en Brenne, ils n’ont pas des rendements supérieurs en blé que les exploitants du Trièves (c’est même plutôt l’inverse ces dernières années). Il est vrai que la production de biomasse est plus faible plus on monte en altitude, mais c’est plutôt plus haut que 1400m et les rendements financiers n’y sont pas moindres qu’en plaine pour autant.
Le ski n’a pas que servi aux montagnards à se développer : il a aussi fini par attirer nombre de citadins à venir vivre en haut … sur une utopie ? Et il est clairement possible de transformer l’industrie du câble pour l’adapter à la plaine. Et de ne pas miser sur du développement touristique à outrance : le tourisme du ski ne sert plus les locaux depuis longtemps, la croissance économique liée sert à d’autres qui viennent de la plaine justement et qui aujourd’hui limitent les capacités de résilience, d’où ta remarque au fond. Mais qui est dans l’utopie ?
Parceque si l’utopie véhiculée par les citadins, c’est celle de la bourse, cette utopie qui consiste à considérer qu’être rentable, ce n’est pas suffisant, mais qu’il faut être « plus rentable » … cette utopie, je te la laisse volontiers. J’ai à m’y battre tous les jours au boulot contre cette utopie avec des clients qui veulent tout moins cher que pas cher et des employeurs qui ne te voit qu’au travers d’une augmentation de productivité … Vachement intéressant. Il y aurait beaucoup à dire sur cette course en avant de l’utopie des citadins, toujours plus, mais ne même pas voir ce que l’on a juste à côté …
Après si tu souhaites parler d’effondrement, c’est ton souhait. Un jour, on aura un effondrement énergétique, inéluctable selon Jancovici puisque nous n’avons rien fait pour nous y préparer. Il est cependant bien possible qu’on se rende compte que l’énergie gravitaire soit une des productions les plus résilientes dans ce monde …