Remontée sur corde

C’est clair. Effectivement beaucoup (trop) de grimpeurs, et même « bons », n’ont aucune connaissance et maîtrise sur les manips sur corde. Savoir engager une remontée en étant suspendu plein vide est absolument nécessaire, mais encore faut il avoir le matos nécessaire… au baudrier et…savoir faire…!
La manip effectuée par le PG n’est pas exceptionnelle, bien que ce soit « LA » manip à faire, mais en revanche oui il fallait être rapide et bon car si la personne venait à perdre connaissance,…ben,… au bout de 20min c’est la mort !
Et j’espère qu’elle a eu au moins la présence d’esprit de faire rapidement un nœud en bout de corde, si elle ne l’avait pas fait au départ…

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C’est effectivement une lacune importante que cette absence de retours factuels. J’ai pu ainsi apprendre les détails d’un accident ayant conduit à un décès dans la voie Normale du Mont-Aiguille il y a deux ans et les circonstances (que je ne développerai pas ici) sont particulièrement instructives et rejoignent probablement, et avec des circonstances aggravantes, la conclusion de @valcibiere

Je pense qu’il faut rester humble dans ses appréciations et ne pas se leurrer sur ses propres capacités. Je peux donner l’exemple vécu de mon cas personnel, je passe les détails pour ne parler que du sujet qui nous intéresse ici. En ski je suis tombé, encordé, dans une crevasse, j’ai fait 20 m de chute et donc je me suis retrouvé pendu dans le vide, le fond de la crevasse étant encore loin. Pas de souci je sais faire ! Tu parles … A l’époque j’étais entraîné, aussi bien techniquement que physiquement et je faisais régulièrement des remontées sur corde. Le jour de l’accident j’étais équipé et je savais ce qu’il fallait faire. Oui, mais voilà je n’y suis pas arrivé (en fait je n’ai pas réussi à démarrer la manoeuvre en bout de corde c’est plus difficile, surtout avec un sac sur le dos et un ski que je n’arrivais pas à décrocher) et c’est le PGHM qui m’a sorti de là. J’ai dit à mes sauveteurs que j’avais essayé de remonter sur la corde mais que j’avais échoué malgré mon entraînement ils m’ont dit « t’inquiète pas, ça c’est pour les livres, nous aussi on n’y arrive pas » (et soit dit en passant ils se sont pas cassés le cul à faire un mouflage, ils ont fait deux rotations d’hélico pour amener quatre sauveteurs sur place et m’ont tiré à bras carrés avec une rampe de planchettes articulée sur le bord de la crevasse). Tout ça pour dire qu’entre la théorie et la pratique il y a un gouffre -ou une crevasse ! :slight_smile:

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Oui, et on peut aussi ajouter un élément… qui est le stress, la peur, quand tu es dans le réel, le vrai. Ou juste, parce que ce jour là, ben, tu n’y arrives pas pour X raison.

On sait faire, on sait ce qu’il faut(drait) faire, et pourtant on n’y arrive pas parce que là c’est pour de bon, et non un entrainement. Je l’ai vécu jeune… et à partir de là, ben…, tu vois différemment les situations « d’entrainement » !

S’entrainer en réel au plus près de la vraie situation (sac au dos, skis aux pieds, froid, chrono, etc…) est un élément important…mais quand le faisons nous vraiment… et régulièrement ? (à part pour le job)

Le mouflage est lorsque tu es seul. Mais si plusieurs personnes, il n’y a pas plus rapide et efficace que de tous tirer !

Quant à la situation ici, effectivement on n’en sait rien des circonstances réelles, mais le constat que beaucoup ne savent pas faire, n’en est pas moins vrai…malheureusement.

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Donc il ne sert à rien d’apprendre ces techniques et de s’entrainer à les maitriser ?

Et il me semble que tu décris une situation sensiblement différente.

Il n’est pas question d’apporter des appréciations ou des jugements, mais de s’interroger et d’émettre des hypothèses constructives qui pourraient anticiper sur des scénarios de mise en difficulté possibles.

Ce n’est pas du tout ce que j’ai dit; bien sûr que c’est utile, mais simplement il faut garder à l’esprit que des obstacles imprévisibles peuvent surgir ou qu’avec le stress on peut perdre ses moyens. Un des problèmes étant qu’on croit avoir pensé à tout et que le jour J c’est justement le machin inimaginable qui peut se produire.

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gnêêê ???

Toi pas francé parler ? Ils ont pris à quatre la corde dans leurs petites mains et tiré comme des mulets avec leurs gros biscottos

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Paulo Grobel nous avait dit à ce sujet:
Pour les chutes en crevasse, si vous êtes plusieurs, vous tirez à bras (éventuellement carrés), si vous êtes seuls, soit il y a du réseau et vous appelez l’hélico, soit il n’y a pas de réseau et vous êtes dans la merde jusqu’au cou et au-delà.
Le moufage, je vous montre parce que c’est au programme.

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On comprend mal comment la jeune femme ne s’est pas rendue compte dans les premiers mètres que ça partait en fil d’araignée et qu’elle ait enchaîné les 40 m du rappel en voyant que le bout des 2 brins ne touchaient pas la paroi ?
C’est très physique de remonter 40 m plein gaz même avec le meilleur matériel du monde et pas tout le monde en est capable …
Peut être à t’elle effectivement visé un relais chainé de progression en croyant qu’il s’agissait du profond rappel ?
Dans ce cas, si effectivement, il lui manque seulement 1 m pour atteindre ce relais, c’est mort …( histoire vécue dans le Verdon )
Ca serait intéressant d’avoir des détails, ce genre de situation est loin d’être exceptionnel et si ça peut servir un jour, la discussion est intéressante …

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c’est pas du Français, c’est du marseillais :smiley:
(sinon, j’avais compris le sens général de la phrase hein ? )

Clairement. Même 20m, et même si t’es pas plein gaz. Sans matos/poulie, tu dois composer avec des machards qui frottent à mort, rien que faire 3m c’est hyper physique.
Ils ont eu bien raison d’appeler les secours.

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Aller petit exercice d’imagination. Il y a plein de raisons qui peuvent l’expliquer sans pour autant qu’il y ait une erreur flagrante de leur part.

  • Pas de matos (oublié, utilisé pour autre chose, matos qui tombe en l’installant, etc.)
  • Trop de fatigue pour envisager la remontée sereinement.
  • Blessure
  • Pas sur de trouver la bonne ligne de rappel de toute façon.
  • Appel aux secours pour avoir des infos et les secours ne veulent pas prendre de risque et interviennent.
  • Risque de laisser le temps filer : météo, froid, nuit.
  • Corde abîmée ou rappel peu sur.
  • Pas/peu de communication entre les deux membre de la cordée : peut-être que c’est celui du haut qui a appelé les secours pendant que celle du bas était en train d’essayer de remonter.
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Remonter 40 m de rappel en plein vide, je voudrais bien vous y voir !

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C’est quoi ce délire de dire que remonter 40m plein vide c’est hyper méga trop dur ?!!!

Il existe des activités sur corde ou l’on remonte 100 voir 200m plein vide, c’est pas extrême. Alors bien sur le matos est nettement plus adapté que ce que le grimpeur a sur le cul.

D’une manière générale (et je le répète souvent) je vois chez les grimpeurs un manque de préparation notoire que ce soit en termes de technique ou de matos.

Partir avec plusieurs ficellous, des skiffs en rab et éventuellement des bloqueurs ca fait gros naze et c’est trop lourd. Travailler des manips de base comme la conversion ou la remonter c’est pour les nuls. Un torse ? c’est quoi ce truc ?Ce qui est important c’est de grimper, de jouer la cotation et le beau mouv.

Et les messages dans cette discussion sont éloquents sur la meconnaissance des techniques et des moyens de mise en œuvre. Il y a une culture du, je m’en fous je grimpe, le reste c’est accessoire qui est problématique.

Tout comme la culture du « boaf ca passe, je ne vais pas prendre 5mn à poser une mc rappelable pour aller chercher ce relais expo »… ah mais oui comme je suis un pur grimpeur je sais pas poser une mc rappelable.

Enfin tout ca pour dire qu’il y a un manque de formation technique/matos assez affligent dans le monde l’escalade alors que pour faire de la prepa physique sur poutre la il y a ce qui faut !

Excuse-moi, j’ai du boire trop de café à midi, ce qui m’a brouillé le jugement.
Ou l’âge, peut-être ?

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Chez des grimpeurs de grande voie ? J’ai l’impression que tu mélanges les choses avec cette remarque

Je confirme pour avoir remonté 25m, bien cuit a l’arrivée ( bien sûr qu’avec un jumar et une microtrac ça va mieux qu’avec un reverso/bachmann…)

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A quoi te sert ta microtrac ?
Ds ce cas, on est obligé de remonter sur deux brins, donc avec les outils courants je ne vois que la possibilité d’avoir deux cordelettes ?

Ceci dit, s’il y a du frottement en haut, la remontée présente un risque de rupture de corde !

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1 cordelette + 1 reverso ou équivalent (et le passage du mode descente au mode remontée sur corde se fait plutôt bien)