Posté en tant qu’invité par Lucio:
Il n’y avait que 8 points pour 170 m, soit – je n’ai pas parcouru la voie en question. Mais quelques points suffisent à changer le « caractère » d’une voie, en l’occurrence l’ambiance ressentie sur le moment et le souvenir qu’on gardera. Si je prends un exemple que je connais mieux, le « pilier » Puissant aux cornes de Pié Bérarde, où il n’y a que 4 spits pour 300 m de voie (dont 1 de relais et 1 pour matérialiser l’attaque), eh bien après son parcours je n’ai pas le sentiment d’avoir fait une voie TA et pas même une voie « classique » (il y avait aussi quelques pitons). J’ai beau m’être protégé sur friends à côté des spits (il y avait une belle fissure), le ressenti aurait été bien meilleur en l’absence des-dits spits.
Ce que j’en dis, c’est qu’un équipement intelligent doit être adapté à la « nature » du rocher. Par exemple :
-protégeable => rien, sauf, si l’ouvreur le désire, dans les passages particulièrement ardus par rapport au reste de la voie,
-improtégeable => pitons dans les embryons de fissures et/ou spits sur les dalles compactes, sauf si l’ouvreur souhaite donner un caractère engagé à sa voie.
En revanche, l’équipement n’a aucune raison de dépendre de la difficulté moyenne de la voie :
-Pas d’équipement systématique car, d’une part, il y en a bien qui passent du 7 sur coinceurs et, d’autre part, on n’est pas obligé d’attendre de passer du 6a en école pour se lancer dans du TA facile.
-Inversement, ce n’est pas parce que la voie est facile qu’elle doit forcément être équipée large : il en faut pour tous les goûts – d’ailleurs, il y en a (!) pour tous les goûts.
Autre chose, certaines voies ont été équipées à demeure au temps où on ne disposait pas des engins amovibles fiables, légers et variés qu’on peut trouver aujourd’hui. Il faut aussi en tenir compte. Comment les « Anciens » auraient-ils fait si on leur avait donné des ballnuts ?
Enfin, si on a fait des conneries à une époque, il n’est pas interdit d’y remédier. D’ailleurs, on détruit bien des barres d’immeubles dans certains quartiers… Est-ce que les architectes et autres urbanistes crient au scandale quand on réduit à néant le fruit de leur travail ? (Bon ok, ça leur fait à nouveau du travail. ;-))
Je ne répondrai pas au « problème » du déséquipement, qui n’est, sur le fond du moins, qu’un corollaire de la question de l’équipement.