Posté en tant qu’invité par Bubu:
AlbanK a écrit:
D’un côté comme de l’autre, qu’on ne me parle pas ni d’éthique ni de liberté …
Ah mais tout à fait, je ne trouve pas non plus qu’il y a beaucoup de liberté en posant un coinceur dans une voie dont le topo indique que les pitons sont inutiles et qu’un petit jeu de coinceurs et de nombreuses sangles suffisent (on pose son coinceur comme prévu dans le passage en V- bien protégeable comme prévu).
Mais ce n’est pas de ce sentiment de liberté immédiate qui m’intéresse dans cette défense des voies peu équipées.
Je conçois ces voies comme des outils pédagogiques, permettant à des personnes d’acquérir des compétences dans ce terrain (dans les limites que permet la voie, mais il y en a de toutes sortes, des cheminées ou fissures obligatoires à suivre sans se poser de question, aux labyrinthes de dalles et gradins où il faut avoir du flair).
Et peut être que ces voies leur donneront l’envie de faire des voies haute montagne ou d’ouvrir, activités où ces compétences, entre autres, sont nécessaires.
Les voies peu équipées de moyenne montagne ne sont pas le seul moyen pour « attrapper le virus », mais c’en est un.
Par contre, avant même que ces personnes, après avoir pris de l’assurance dans des voies peu équipées, expriment un peu plus leur liberté en réalisant des voies en haute montagne ou en ouvrant, lorsqu’elles prennent conscience que jusqu’à maintenant la répétition de voies peu équipées mais aux difficultés bien connues n’était en fait qu’un prétexte (parfois voulu par les ouvreurs) pour se forcer à être plus autonome, et qu’elles se rendent compte de tout ce que leurs compétences leur permettront de faire plus tard, elles peuvent ressentir un grand sentiment de liberté.
Je pense que « juste » pour ça (pour moi ce n’est pas « juste » pour ça, c’est plutôt essentiel, mais bon c’est juste ma vision des choses :-), ça vaut le coup de conserver des voies peu équipées en moyenne montagne.