Régresser en douceur, dans la joie et la bonne humeur

Veux-tu dire que la capacité de chacun à digérer la frustration serait tributaire de la représentation que l’on se fait de soi-même ? En quelque sorte, conflit avéré entre que je deviens (un grimpeur qui régresse) et ce que je souhaitais être, ou imaginais être … Décalage entre la perception idéalisée de soi et la réalité

J’en suis à un moment de ma vie où je ressens la furieuse et l’impérieuse nécessité de m’appuyer sur le désir et le rêve pour avancer … . Et j’ai conscience qu’il y a un décalage entre ce que j’ai désiré et ce dont j’ai rêvé hier, et ce qui me pousse vers l’avant aujourd’hui. …même si pour l’essentiel je reste fidèle à ce que je suis.
A chaque époque de la vie ses moyens et ses buts… Et si selon l’adage, la fin justifie les moyens, l’inverse peut également devenir vrai, surtout dans la peau d’un homme mûr …

N’ importe quoi!
On a aussi des Espagnols et des Italiens au CAF :stuck_out_tongue:

Bonjour,

J’ai 76 ans, je fais 2 entrainements de 3 en salle en salle. Je suis au niveau 5C-6A (j’ai le même niveau qu’il y 40 ans!). Je grimpe en falaises (Calanques, Leonidio et bientôt Vilanova de Meia).
Mon but n’est pas de grimper comme une brute mais de trouver une fluidité dans les mouvements.
J’ai arrêté l’alpinisme, le ski de randonnée en raison d’une diminution de l’endurance.
J’espère grimper encore à 80 ans.

Cordialement

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Presque hors sujet eu égard au forum spécifique Escalade, mais il est difficile de ne pas se référer au palmarès de Carlos Soria, 81 ans, et qui est toujours en course (c’est le cas de le dire) pour boucler les deux 8000 m qui manquent à son tableau de chasse !
Il faut rappeler qu’il a bouclé ses derniers 7 summits et ses 10 derniers 8000 m à plus de 60 ans, les 5 derniers à plus de 70 ans.

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Incroyable cet homme, je ne le connaissais pas.
Il y a aussi celui-ci : A 80 ans, un Japonais devient le plus vieil homme à escalader l'Everest

https://lafabriqueverticale.com/fr/escalade-vieillissement-fort-jusqua-age-1ere-partie/

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Il y a aussi une video qui traîne avec 3 ou 4 papys allemands (mais vraiment des papys) faisant du bloc en salle.
Après c’est sûr, ils font pas dans les jetés et autres mouv spectaculaires qu’on a l’habitude de voir. Mais ils ont l’air de vraiment s’éclater.

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Pour une fois que c’est moi qui t’apprend quelque chose…dans le détail, le III de Welzenbach était aussi défini comme le niveau de difficulté ou « un alpiniste moyennement expérimenté commence à s’encorder ». J’en déduis à titre perso que tant que je suis capable de soloer même en serrant les fesses ce n’est encore que du II ou du II+ !

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Ça aide vraiment ?

Non mais ça évite d’emporter plusieurs slips pour une même course.

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J’ai un autre référentiel:
J’ai fait grimper mon père a 90 ans dans le 3
Il a fait quelques mètres encordé
J’ai donc un peu plus de 30 ans pour régresser jusqu’au 2
Ça laisse un peu de temps

En ce qui me concerne (et que l’on retrouve dans mon profil), le plaisir de l’itinéraire repose avant tout sur avec qui je l’ai fait et comment nous avons vécu ensemble sa préparation et son parcours, et non sur la cotation de l’itinéraire proprement dit. Si je ne me mens pas alors il n’y a pas de raison que ce plaisir ne dure pas encore longtemps, du moins tant qu’un ou une compère consentira à partager cette folie.
La cotation c’est pour l’égo, je me soigne, l’âge est mon remède.

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+1 HervéS
Et il y a également le plaisir inépuisable de faire découvrir la montagne et ses activités aux débutants. J’ai autant (voir plus) de plaisir à parcourir un itinéraire facile en ski de rando ou en alpinisme avec des débutants, qu’à faire des choses plus difficiles. Cela peut également devenir une motivation pour poursuivre l’activité pour ceux qui ne sont plus motivés.

P’tit’ étoile.

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Hello,
Avant tout, je situe juste un peu mon contexte grimpe : j’ai 60 balais, cela fait 45 ans que je grimpe avec quelques longues interruptions (liés à des choix familiaux). J’ai donc commencé avant les SAE, les crashpads et les compétitions. Je suis francilien donc bleausard et je faisais du bloc parce que la montagne était trop loin et était réservée à l’été. Parce que même les falaises du Saussois étaient trop loin et que je n’y allais que quelques semaines par an.

En 2013/2014 alors que je grimpais exclusivement en bloc depuis 2006 environ, à raison de 3 ou 4 séances par semaine, je me suis dit que cela n’allait peut-être pas pouvoir continuer au même rythme et au même niveau pendant longtemps. Et je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir faire avec comme idée que si c’était pour aller faire du circuit jaune ou orange, cela ne m’intéressait guère. Sauf que… le bloc se grimpe aussi bien en vertical qu’à l’horizontale et je me suis mis aux traversées et j’y ai trouvé un grand plaisir et j’en ai découvert tout un tas dans pleins d’endroits très tranquilles et magnifiques. Sauf que…Alors que je grimpais le plus souvent seul (ceci expliquant aussi pourquoi le bloc uniquement), j’ai partagé mon activité passion mais aussi ma vie et que je me suis remis à grimper en falaise et même en rocher-montagne. Et que nous avons voyagé dans des endroits fabuleux pour y grimper en bloc, en falaise, en GV. En gros, 6-7 ans après je grimpe autant mais différemment et j’ai toujours autant envie. Alors pourquoi me suis-je interpellé :wink:

La semaine dernière en rentrant d’une session bloc, grand ciel bleu, froid bien sec, bonne collante, sur un chemin de traverse au J.A Martin, je réfléchissais à ton post et je me disais que, finalement, si je prenais toujours autant de plaisir à grimper sans me lasser et en adaptant à ce que je pouvais encore faire, c’est pour trois raisons : d’abord parce que dans l’escalade que je pratique, il n’y a rien d’imposé par d’autres : tu t’imposes ton éthique donc tes règles et cet espace de liberté, d’autonomie et de valeurs personnelles, c’est bon ! Je suis certain que si j’avais pratiqué un sport de compétition, j’aurai perdu toute motivation depuis longtemps. Ensuite parce que l’environnement dans lequel je pratique est absolument génial et que la nature faite de rochers, de falaises au milieu d’une forêt (bleau), dans un désert de cailloux (Rocklands), dans la jungle (Tonsai) dans la savane (Waterfall boven), ça me rend juste heureux rien qu’à la regarder. Je suis certain que si j’avais fait un autre sport en salle, j’aurai abandonné depuis longtemps. Ensuite, parce que je partage cette activité et que c’est bon et que ça motive vraiment beaucoup. Enfin, parce que je partage et que c’est motivant d’être entraîné, d’entraîner, d’échanger et tout simplement de voir le plaisir dans les yeux de l’autre.

En résumé et en ce qui me concerne, je sens que je régresse en douceur, dans la joie et la bonne humeur. Je ne cherche pas à en tirer des généralités mais qui sait si ça peut aider…

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J’adore ta formule ! Je la retiens car elle résume bien mon ressenti (et on n’est surement pas les seuls)

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