Hello,
Avant tout, je situe juste un peu mon contexte grimpe : j’ai 60 balais, cela fait 45 ans que je grimpe avec quelques longues interruptions (liés à des choix familiaux). J’ai donc commencé avant les SAE, les crashpads et les compétitions. Je suis francilien donc bleausard et je faisais du bloc parce que la montagne était trop loin et était réservée à l’été. Parce que même les falaises du Saussois étaient trop loin et que je n’y allais que quelques semaines par an.
En 2013/2014 alors que je grimpais exclusivement en bloc depuis 2006 environ, à raison de 3 ou 4 séances par semaine, je me suis dit que cela n’allait peut-être pas pouvoir continuer au même rythme et au même niveau pendant longtemps. Et je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir faire avec comme idée que si c’était pour aller faire du circuit jaune ou orange, cela ne m’intéressait guère. Sauf que… le bloc se grimpe aussi bien en vertical qu’à l’horizontale et je me suis mis aux traversées et j’y ai trouvé un grand plaisir et j’en ai découvert tout un tas dans pleins d’endroits très tranquilles et magnifiques. Sauf que…Alors que je grimpais le plus souvent seul (ceci expliquant aussi pourquoi le bloc uniquement), j’ai partagé mon activité passion mais aussi ma vie et que je me suis remis à grimper en falaise et même en rocher-montagne. Et que nous avons voyagé dans des endroits fabuleux pour y grimper en bloc, en falaise, en GV. En gros, 6-7 ans après je grimpe autant mais différemment et j’ai toujours autant envie. Alors pourquoi me suis-je interpellé
La semaine dernière en rentrant d’une session bloc, grand ciel bleu, froid bien sec, bonne collante, sur un chemin de traverse au J.A Martin, je réfléchissais à ton post et je me disais que, finalement, si je prenais toujours autant de plaisir à grimper sans me lasser et en adaptant à ce que je pouvais encore faire, c’est pour trois raisons : d’abord parce que dans l’escalade que je pratique, il n’y a rien d’imposé par d’autres : tu t’imposes ton éthique donc tes règles et cet espace de liberté, d’autonomie et de valeurs personnelles, c’est bon ! Je suis certain que si j’avais pratiqué un sport de compétition, j’aurai perdu toute motivation depuis longtemps. Ensuite parce que l’environnement dans lequel je pratique est absolument génial et que la nature faite de rochers, de falaises au milieu d’une forêt (bleau), dans un désert de cailloux (Rocklands), dans la jungle (Tonsai) dans la savane (Waterfall boven), ça me rend juste heureux rien qu’à la regarder. Je suis certain que si j’avais fait un autre sport en salle, j’aurai abandonné depuis longtemps. Ensuite, parce que je partage cette activité et que c’est bon et que ça motive vraiment beaucoup. Enfin, parce que je partage et que c’est motivant d’être entraîné, d’entraîner, d’échanger et tout simplement de voir le plaisir dans les yeux de l’autre.
En résumé et en ce qui me concerne, je sens que je régresse en douceur, dans la joie et la bonne humeur. Je ne cherche pas à en tirer des généralités mais qui sait si ça peut aider…