Refuges suisses - Vous saviez ça (vous, les non-suisses...)?

Et ça te paraitra juste que les gardiens ne puissent pas les amener en vacance leurs familles parce que sur une saison courte ils ont pas gagné d’argent sur la demi pension (leur principale source de revenu) à cause des hors sac.
A un moment tu veux amener ta famille en refuge et ça fait cher je comprend, mais soit il y a une raison valable pour toi de faire l’investissement, soit tu vas ailleurs. C’est pas les solutions qui manquent ou les refuges pas cher et qui ont de la place pour les hors sac.

Alors là, un grand bravo. J’ai équipé à mes frais, plus de 500 voies d’escalade, dont une centaine re-nettoyées et ré-équipées deux fois (c’est un immense travail, très ingrat) sans avoir touché un seul centime du CAS dont je suis membre depuis 50 années. Il est légitime de se poser des questions. Par contre, pour ce qui en est des critiques, de la casse, du vol de matériel, j’ai eu ma part. Je continue quand même.

1 Like

Oui l’équipement des voies d’escalade demande un grand bénévolat (je te remercie d’ailleurs pour ta grande participation), c’est assez similaire dans d’autres pays. En France c’est en grande partie bénévole mais parfois aussi rémunéré.
Par contre pour le matos ça devrait quand même être pris en charge, le CAS devrait faire un effort. En France c’est souvent la FFME, ou bien des petites asso (genre greenspit)

Je me répète, mais à mon avis, c’est de la que vient le problème.

Finalement, je vois deux solutions au problème :

  1. (comme indiqué plus haut) augmenter le prix des nuitées et reverser cette augmentation au gardien, avec en compensation, une diminution de la partie du repas. Le prix total ne change pas, mais dans le cas du hors sac, le gardien récupère une part non négligeable sans les coûts de la bouffe et le travail qui va avec. Autre avantage, ça augmentera peut-être le nombre de gens qui montent leur bouffe et du coup diminue la pollution des hélicos. Ce qui est rigolo, c’est que probablement, si on va trop loin dans ce sens, le gardien va refuser les gens qui prennent la demi-pension car ça lui fait du boulot en plus sans lui rapporter beaucoup plus…

  2. Nouvelle idée, le gardien devient salarié du CAS. Son revenu ne dépend plus du bénéfice de la cabane. Le CAS peut-donc plus facilement contrôler la politique qu’il veut mettre en place dans la cabane.

3 Likes

Je ne connais pas tellement l’histoire et la nature du CAS, mais je trouve très triste cette façon de voir les choses, même si (surtout si) elle reflète une réalité. Cela assimile un club alpin national plus ou moins à une entreprise qui ne serait redevable de ses actes, de ses choix et de ses objectifs qu’à ses ‹ clients › ou ‹ actionnaires ›, suivant la manière dont on choisit de considérer ses membres.

Pour ce qui est de la France, que je connais mieux, je trouverais tout à fait scandaleux que des clubs alpins, associations dont le but est de promouvoir la pratique et la protection de la montagne dans le respect des valeurs qui leur sont associées, prenaient des décisions ouvertement contraires à ces valeurs, comme par exemple promouvoir la pratique de l’héliski, la privatisation des voies, ou (tiens tiens…) l’obligation de demi-pension dans les refuges. Cela va clairement à l’encontre de la pratique traditionnelle de l’alpinisme, et je ne trouve pas que l’appréciation de ce genre de choix devrait ne concerner que les membres du club en question.

Les clubs alpins, comme beaucoup d’autres associations d’ailleurs, sont une composante du tissu social, et à cet titre le sens de leur action est pertinent envers l’ensemble de la société, et non seulement envers leurs adhérents. Ce ne sont pas des chaînes d’hôtellerie libres d’adopter n’importe quelle stratégie marketing pour rentabiliser leurs investissements.

Sinon, imaginons ce que sera l’étape suivante. Ouverture à la concurrence, avec construction de plusieurs refuges de différentes chaînes à chaque emplacement stratégique? Catégories de confort différenciées selon les bourses? Tarifs dégressifs de réservation à l’avance? Ça ne fait pas envie…

6 Likes

Merci pour cette réponse. Je plussoie !!!

La FFCAM est aussi subventionnée par des fonds publics
En investissement - construction de refuges, etc - et en fonctionnement - assumer diverses fonctions que les pouvoirs publics lui ont attribuées
Il est fonc tout à fait normal que le CAF ait des obligations en contrepartie
Qu’en est il pour le CAS ??

Le CAS ou le CAF, n’est que ce que ses membres en font. Rien de plus rien de moins. Libre à toi de t’investir pour faire porter le message que tu souhaites.

Pour autant qu’ils sont financièrement autonomes
Qui paye commande

Je ne pense pas que le CAS soit financièrement autonome. Il comporte une partie de protection de l’environnement, ainsi qu’une parte de sauvetage (86 stations de secours).

En même temps, le CAS a nettement plus d’adhérents que le CAF, mais aussi plus de cabanes à gérer.

Ben faut pas avoir bougé de la Suisse pour dire des trucs pareil. Comment les gardiens de refuges font-ils dans les autres pays ?? Et de toutes façons, ils ne remplissent pas les refuges cette année avec la demi-pension ! Alors pourquoi refuser les autres ? Les hors sacs ne sont pas des parasites quand même et ne sont en rien responsables des maux des pauvres gardiens ! Une année comme celle-ci montre bien que de dépendre uniquement de la demi-pension est une erreur et ils vont le payer cash. Soit tu paies 260€, soit tu vas ailleurs. Je crois que ce discours n’est pas entendable, vraiment…

Le payeur a beau commander, c’est le faiseur qui fait… Et sans rentrer dans ce débat, dans tous les cas il s’agit d’associations donc libre à toi de t’investir et d’essayer de faire changer les choses selon tes convictions plutôt que d’espérer que ça vienne du saint esprit de la montagne.

Bizarre cette façon de penser, croire que l’alpinisme originel était moralement au top. Pour rappel les premiers ascensionnistes étaient des gens très aisés (et très cultivés par rapport au commun des mortels), qui pouvaient se permettre de « perdre du temps » à des broutilles plutôt qu’utiliser ce temps à gagner leur vie. Je ne peux pas savoir quelle était leur façon de penser, mais à cette époque les différences sociales étaient bien plus grandes qu’actuellement, ainsi que le mépris et les luttes qui allaient avec (j’ai encore en souvenir mes grands-parents - anachroniques, élevés par des parents rêvant encore de Napoléon 3 - qui appelaient une femme de ménage « la bonne », les ouvriers des « manoeuvres », et les gens ayant un niveau de vie et d’éducation inférieurs à eux « le peuple » ou « le petit peuple ». Ils disaient tout ça naturellement, sans qu’ils en perçoivent le mépris ou qu’ils se rendent compte que ça puisse choquer.)

1 Like

Que crois-tu que je sois en train de faire?

Justement non, ce n’est pas mon avis. De par leur nom, leur histoire, leur statut, ces clubs ont une responsabilité plus large que celles de leurs simples adhérents.

Pour reprendre un exemple, si demain le CAF de Tataouine-les-Bains décide qu’après tout, les refuges seraient bien plus rentables si on vendait des combos nuitée/baptême d’hélico/jacouzi dans le lac chauffé, ce serait inacceptable même si les membres du club ne s’y opposent pas. Et nous serions (j’ose espérer) nombreux à lutter contre, pas nécessairement en adhérant au club pour noyauter son CA.

Personne ici n’a parlé d’alpinisme originel. Mais de l’alpinisme tel qu’il se pratique depuis à peu près un siècle dans les Alpes, et qui a été également adopté dans d’autres montagnes. Dans cette pratique-là, les refuges sont des lieux ouverts. Les alpinistes qui les utilisent contribuent bien sûr à leur entretien, et à la vie du gardien s’il y en a un, via leurs cotisations et le règlement des nuitées et des repas, mais ce ne sont pas des hôtels libres de choisir une pratique marketing (par exemple imposer la demi-pension) juste parce cette pratique est plus rentable.

Seb n’est pas de Suisse … et connaît très bien le côté français.

En France ils sont payés sur la restauration.
Le nombre de place s’étant fortement réduit cette année il est bien évident qu’ils demandent à réserver les rares places aux personnes prenant la demi pension.
Le camping / bivouac autour des refuges en France s’est monstrueusement multiplié pour palier le manque de place. Les gardiens se sont adaptés en proposant des services de restauration le soir pour les campeurs.

Après est ce qu’il faut revoir comment sont rémunérés les gardiens … c’est une question qui fera de toute façon toujours des mécontentements.

Aujourd’hui ce sont plutôt les gardiens qui tiennent ce discours plutôt que les adhérents des clubs.

Une association a ses statuts et son objet déposés en préfecture.
Il faut voir si la politique de l’association correspond à ces deux critères.

S’il y a un problème de rémunération des gardiens, ce que je suis à prêt à croire car on l’entend souvent (je ne connais pas personnellement de gardien), alors oui, il faut modifier la manière de rémunérer les gardiens pour qu’elle reste compatible avec la mission des refuges, plutôt que d’abandonner la mission des refuges pour s’adapter à la rémunération des gardiens.
Qu’elle soit répartie entre nuitées et repas, par exemple. Je n’ai pas les données techniques pour proposer de vraies solutions, mais les gestionnaires de refuge doivent bien avoir des idées.

On l’entend souvent mais on ne voit pas beaucoup d’exemple concret.
Je crois surtout que s’il y a des gens qui arrivent à bien vivre des refuges … ce sont bien les gardiens justement.

Pas en suisse je crois. Seul la déclaration fiscale est nécessaire. Le reste le Suisse s’en moque :sweat_smile:

Je pensais au CAF. Les cabanes suisses actuelles, je les connais peu. Jusque dans les années 80, je les ai beaucoup fréquentées et je les trouvais plutôt sympathiques, surtout les non gardées qui étaient toujours nickel.
Apparemment, les choses ont changé et suivent l’air du temps.