Rééquipement des voies classiques

Posté en tant qu’invité par pierre-olivier:

Bonjour,

En dehors de l’intéressant débat sur l’équipement de « grandes voies »,classiques ou non, je ne vois jamais traiter un autre problème concernant l’escalade sur protection naturelle…

Moi, j’suis en Bourgogne. La région est riche en site naturels de couennes (calcaire surtout mais aussi granite). J’essaie tant bien que mal de dépasser le niveau débutant amélioré. J’aimerais découvrir l’escalade en posant mes protections moi-même parce que le projet d’être vraiment autonome dans un niveau raisonnable (j’entends par là plus ou moins du TD) m’intéresse mille fois plus que de faire du 7b et que je n’ai pas les moyens de courir certains lièvres…

Tous ces sites écoles sont équipés (plus ou moins serré selon les coins) et recèlent des zones (petites…)dites TA… Ce qui veut dire de visu rocher pourri,broussailles et pitons rouillés…On concèdera que ça n’est pas très encourageant!

Bref tout ça pour démonter qu’un grimpeur lambda comme votre serviteur voit les coinceurs comme un outil de cadors réservés à une élite de montagnards au teint hâlé et au regard délavé légèrement voilé par les expériences certainement terribles vécues dans les pires parois de ce côté ci du Mississipi…Bref des cow-boys quoi.

Je ne crois pas qu’on puisse faire sortir (Je ne parle que pour le France…Ailleurs j’connais pas!) les coinceurs de la marginalité si on ne pense pas à permettre à des gens comme moi de voir autre chose que des spits ou des broches dans leurs falaises d’apprentissage.

P.O (lecteur passif d’« ITA-escalade » et d’« escalade Dauphiné » et à qui ça fait plaisir de voir débarquer un à un les protagonistes de ces listes parce que leurs avis sont toujours enrichissants pour un candide de mon espèce…Si c’est pas de la lèche ça!)

Posté en tant qu’invité par J.Marc:

Pour Pierre-Olivier :

Je ne sais pas ce qu’il en est en Bourgogne, mais pas si loin de chez toi, les Vosges recèlent de superbes sites granitiques (Martinswand, Lac Blanc, Tanet), équipés de sorte qu’on puisse se passer de coinceurs (assez espacé tout de même), mais dotés de multiples fissures propices à la pose de ces engins. Ces terrains de jeu peuvent donc devenir de bonnes écoles de terrain d’aventure : au début, on mousquetonne les plaquettes par sécurité, et petit-à-petit, prenant confiance, on s’en passe.

Remontant plus au nord et passant la frontière, en Forêt Noire et dans la Palatinat, d’autres sites partiellement équipés (spits dans les voies dures, ou dans les passages improtégeables) peuvent servir au perfectionnement ; et sur de superbes falaises de surcroît, ni pourries ni végétatives !

Après un tel entraînement, on est fin prêt à jouer le baroudeur sur les voies mythiques des Alpes, des Pyrénées ou de la Corse.

Posté en tant qu’invité par François:

Je crois qu’il y a une erreur de frappe, la voie des parisiens n’a jamais été coté ED+ mais ED, la différence à l’époque de l’ouverture était importante.

Posté en tant qu’invité par François:

Je dis mon éthique car il est ressorti d’un débat récent en présence de C Profit, C Destivel une navigatrice connus et un sociologue que l’éthique n’est pas universel mais propre à chacun.
Donc mon éthique sur la question du rééquipement ( en dehors du changement des points pour l’entretien)est que par respect envers les ouvreurs une voie doit se refaire aux maximum avec les mêmes points que lors de la première, normalement on devrait la faire avec moins de points puisqu’il n’y a pas le tresse de tracer l’itinéraire ( même si la lecture d’un topo n’est pas toujours évident), les relais en place marque le rythme et confirment l’itinéraire.
Je déplore toute modification style la demande;
la première a été faite par Coqueniot et Guillot avec 20 pitons et coté ED.

Posté en tant qu’invité par syl:

Je suis très surpris par 20 pitons, je m’attendais à moins.

Personnellement, je pense que 20 spits bien placés (hors relais) peuvent effectivement suffire à La Demande, y compris pour le plus grand nombre.

Il serait intéressant de savoir combien il y en a aujourd’hui (ma mémoire en est incapable)?

P.S. : Il me semble bien que les Parisiens a été déclamée haut et fort comme ED+ (source : les 100 plus belles des préalpes du Sud). Le récit de la première est très haut en couleurs (extraits dans le topo du Diois).
La différence avec l’époque est évidemment très importante (+ de 40 ans ont passé).

Posté en tant qu’invité par Bruno:

Grosse GROSSE erreur historique :
guide des escalades du Vercors et de la Chartreuse Coupe edition 1963… on trouve page 1
Mont des 3 becs (Roche courbe) Voie des parisiens: L berardini, M Gicquel, R paragot, E Troskiar 1er et 2 juillet 1961 ED sup 100 pitons.
Et oui 100 pitons … ils n’y sont plus today

Posté en tant qu’invité par Bruno:

L’équipement rapproché est une chose, mais il existe aussi énormément de sites qui sont équipés en scellements d’une manière éloignée (saussois, 2 aiguilles, certanes voies de Buoux, mouries…) L’usage des coinceur posède l’avantage (ou l’inconvénient…) de permettre une protection intensive si on le désire car tout est autorisé (aux USA j’ai vu une immanse majorité de mecs faire pratiquement de l’artif en libre en posant une protection tous les 2 mètres… Est ce de l’aventure au simple pretexte qu’il n’y a pas de matos en place?

Posté en tant qu’invité par Bruno:

effectivement les coinceurs existaient pas à l’époque … en 1968 et 1969 (integralement par la fissure).Dans le topo de 1980 il est mentionné d’utiliser 25 points d’assurage (pitons + coinceurs)… mais il y a pas mal de branches si ma mémoire est bonne.

Posté en tant qu’invité par Bruno:

je viens de répondre au sujet des parisiens à la pelle ED sup 100 pitons. J’ai du la faire une dizaine de fois (dont la 1ère en 72 sans doute avec bien 100 pitons) et la dernière avec beaucoup moins et sans aucun coinceurs (ca engage juste dans les 2 premières longueurs). Donc volà une voie avec des relais équipés et des pitons changés qui est + aventure qu’avant! Si les reequipeurs avaient respecté l’histoire ils auraient construit une voie d’artif… l’histoire des anciens c’est toujpours des histoires de vieux cons… c’est à la génération présente de décider pas aux ouvreurs d’il y a 20 ou 30 ans… sinon Armand Charlet va nous imposer de tailler des marches dans les couloirs!

Posté en tant qu’invité par Michel:

Je n’ai pas fait la voie de la Demande, pas plus qu’ULA sa voisine sur laquelle personne ne s’est exprimé, d’où mon interrogation sur ce forum.
Néanmoins, la demande fait 300m soit 10 longueurs environ. Avec 20 pitons , hors relais, ça fait deux pitons par longueur : à mon avis pour du niveau ED avec du V, du 6a, mais aussi un peu de IV, on peut pas dire qu’ils aient fait une échelle à clous les deux marseillais.
En gros, ça laisse un piton tous les 10 mètres soit des vols possibles de 20m !!! Peu de voies « modernes » (même Durandal au Bargy pourtant réputé) sont dans ces normes. Où est l’erreur ?

Michel,

Posté en tant qu’invité par Bruno:

mes souvenirs datent de 30 ans pour la demande, (j’ai aussi souvent refait le bascceder à la vire avant les rappels) mais dans chaque longueur il y avait bien plusieurs baragnes à cravater. De plus j’ai trouvé mention de 25 point d’assurance dans le topo de 1980 … pour la voie d’origine (qui fait un crochet pour éviter la fissure.
Mais c’est vrai que beaucoup de répétiteurs aujourd’hui utilisent je pense + de 25 protections dans la voie … et que même si on avait posé que 25 scellements dans la demande … ce serait une bien belle aventure que de la gravir ainsi.
Ce serait encore mieux c’est sûr en posant que 25 coinceurs mais François Guillot était à l’époque sans doute le plus fort grimpeur Français.
Le problème est justement là, si qqun veut être à la hauteur de la demande des premiers ascensionnistes … il doit avant tout être un très très fort grimpeur!
Il doit etre aussi un peu « bargeot » pour accepter au nom de cette aventure de prendre parfois des risques et mêmeqq fois le plus grave…
Si tu prends 30 mètre de rateau dans la demande … que ce soit sur un scellement ou un coinceur … tu vas sentir le souffle de l’aventure pour de bon… :-))

Posté en tant qu’invité par François:

Non Bruno je n’ai pas dit cela, je me suis mal exprimé peut-être, j’ai dit que les voies ouvertes avec X points d’assurages doivent- être faites aujourdhui avec au plus X pts d’assur voir X-n. C’est tout, cela ne va pas du tout dans le sens du non progrès a savoir continuer a tailler des marches et ne pas utiliser les pointes avant…

Posté en tant qu’invité par François:

je suis très surpris du nombre de pitons que tu mentionne,j’ai parcouru cette voie 2 fois en 1973, en reprenant le topo de l’époque je trouve 60pts hors relais, la cotation ED que je mentionnais était déja surévalué car les compagnons avec qui j’ai fait la voie passaient très difficilement le 5+ en falaise, là ils n’ont pas rencontré de problème particulier pour faire la voie.

Posté en tant qu’invité par Christophe:

C’est toi qui parle d’aventure et pas moi. L’aventure est une définition tres personnelle qui depend du vécu de chaqu’un.
C’est vrai que les coinceurs possédent l’avantage (si le terrain le permet) de protéger tous les 50cm. Mais a la différence des spits, ils ne restent pas dans la voie. La prochaine cordéee peut trés bien n’en metre que tous les 10m.
Et cela change tout, car chaqu’un peut faire ce qu’il veut (ou peut). Pour te reprendre : tout est autorisé car après ton passage il n’y a plus rien. A chaqu’un de faire dans le style qui lui convient.
Ajouter un spit alors qu’un assurage naturel est possible, ne modifie pas seulement le « chemin » de celui qui pose le spit mais également de celui qui suit. Mon argumentaire ne concerne évidement pas l’ouvreur qui fait ce qu’il veut.

USA : a chaque fois que je lis tes écris sur la grimpe au USA, je me dis que nous ne devons pas parler du même pays.
Quelle est le rapport entre posser une protection tous les 2m et l’artif. Lorsque je suis a la rue, ou que les protections sont mauvaises, je pose tous ce que je peut. Si j’ai besoin et que je peux metre 3 coinceurs sur 50cm en les couplants, je le fait. Ou est le problème? Si ma tête a besoin de cela pour passer cela ne regarde que moi. Tant que je tire pas dessus c’est toujours du libre. Si par contre pour passer, j’ai besoin d’ajouter un spit que n’avais pas placer l’ouvreur, cela concerne également l’ouvreur et les mecs qui vont suivre.

Dans ce pays ultralibéral ou tout est securisé (safe), la grimpe traditionnel reste une « contre-culture » qui est probablement plus proche de la culture grimpe des années 80 en France (tel que tu l’avait decrit dans des messages sur escalade-dauphiné) que du sport de masse aseptisée à la Francaise.

Posté en tant qu’invité par alexis:

D’accord avec toi Bruno, mais justement je fabrique le chemin a mon niveau et c’est ca qui me plait ! Evidement, je ne vais pas vous cacher le nombre de friend que j’ai mis dans une fissure uniquement pour pouvoir tirer dessus comme une bete … Mais vu que c’est moi qui l’avais place, j’ai trouve que ca avait plus de sel que de tirer au clou dans le 6c de la Memoire des absents a Presles.

Alexis

Posté en tant qu’invité par alexis:

J.Marc a écrit:

C’est évidemment une utopie, mais un tel rééquipement (comme
décrit ci-dessus) des voies anciennes devrait se faire en
concertation avec les ouvreurs - quand ils sont encore
vivants !

C’est la moindre des choses. Maintenant, par exemple, la voie Coupe a l’Aiguillette en Chartreuse a ete reequipee recement par Duhaut justement avec l’aval de Coupe. Bon, c’est pas tres genant dans la mesure ou cette voie, si les spits avaient existe a l’epoque, serait entierement sur goujon. Mais et si Desmaison autorise le reequipement du pic de Bure ?

La question que l’on peut se poser est la suivante : N’y a t’il pas une notion de patrimoine en escalade comme elle existe pour les batiments classes (ou un proprietaire d’un chateau de la Loire ne peut le renover comme il l’entend) ?

Alexis

Posté en tant qu’invité par alexis:

Points d’assurage fixes ? Parceque pour la Demande par exemple, ils n’avaient pas de Friends, alors, si je passe et que je met des coinceurs ou des friends qui auraient bien evolues ?

Alexis

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Est ce que ULA a été équipés de la même façon.
Si oui, quelles sont les lignes classique avec du bon rocher qui n’ont pas été équipés.
Je ne pose pas la question pour entretenir le débat mais plutot pour choisir les voies à faire et eviter de rouler 5 heures pour trimballer mes coinceurs au dessus de scellements placés a coté de fissures.

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Desmaison, en étant l’ouvreur, a le « droit » d’autoriser ou d’équiper le pic de bure. Cela m’emmerderait qu’il le fasse mais si une personne a le « droit » de decider de l’equipement ou non d’une voie, c’est bien l’ouvreur.
S’il le fait et que cela t’emmerde de trop, il ne te reste plus qu’à ouvrir une autre ligne sans spit sur le pilier.

Posté en tant qu’invité par François:

c’est ton problème perso, mais ne dit pas avoir fait la voie avec son équipement d’origine alors que tu auras utilisé 300 coinceurs.Cela peut-être ton ethique, ce n’est pas la mienne.