Posté en tant qu’invité par Lolive:
Je suis de cet avis également.
En abordant l’escalade par l’alpinisme et les protections à poser, le regard que l’on porte sur ce problème et différent de celui porté par de jeunes cadres branchés adeptes des salles de résine qui ne savent pas ce qu’est un rocher mouillé.
Cela dit, dans les voies « mythiques », il y a toujours un vieux piton ou un coin de bois pour indiquer le chemin à suivre, sans parler des inévitables coinceurs coincés et autres friends ou cordelettes. L’avantage par rapport aux spits de 12, si l’on peut dire, c’est que nous n’avons qu’une confiance mitigée dans l’équipement en place, et par conséquent sommes « plus prudents … » ( voire ! ).
En fréquentant des voies équipées par M.Piola, il devient possible d’apprécier les relais et rappels « équipés » avec de beaux spits brillant sur les dalles de granite improtègeables.
Dans les écoles, le regard et le moral se calquent sur les boutonnières de scellements, et il devient difficile de retourner fréquenter les grands itinéraires où l’on doit chercher son chemin et les meilleures protections.
Un autre problème posé par l’équipement réside dans l’entretien de celui-ci, notamment dans les itinéraires où aucune autre protection n’est possible : parvenir taquet au mousquetonnage après s’être sorti les trippes et s’apercevoir que le point ne tient plus est un grand moment de solitude …
Derrière ce clin d’oeil se cache une réalité : un jeune grimpeur de résine (ou un vieux en espadrilles) ne s’attend guère à trouver des moulinettes en mauvais état, des points qui ont lâché, des relais pas équipés etc …
Une attitude minimale serait de remplacer les spits et scellements dans les voies qui en ont toujours été pourvues, et ne rien rajouter aux autres … ( par qui, quand et comment mis à part).
Cela dit, à quoi bon équiper en scellements, spits ou autre, des voies classiques qui ne l’ont jamais été ? Pour prolonger la mémoire de ceux qui en ont réalisé la première ascension ? Pour permettre à tout le monde d’y aller, pour une pseudo-démocratisation, avec les problèmes que posent la surfréquentation et l’entretien des points ? Pour montrer que la fédé, les pratiquants ou les professionnels de la montagne sont actifs ? Pour faire baisser le nombre d’accidents et les tarifs des assurances ? Pour lire « ré-équipé par X » dans le topo ? Pour passer le temps comme d’autres vont à la pêche ? Pour faire plaisir aux sponsors ? Pour le Conseil Général ou le ministère ?
Quelle attitude adopter, sachant que c’est malgré tout grâce aux écoles bien équipées et aux efforts de tous que l’escalade est devenu un sport attractif, draînant avec elle son cortège de désagréments dûs à l’accroissement de la fréquentation, mais aussi de retombées positives en termes de progrès technique et technologique, de tourisme et d’offres de toutes sortes.
Serait-ce l’Offre qui répond une nouvelle fois à La Demande ?