[quote=« Alexis, id: 1379676, post:172, topic:122272 »]Salut,
J’avoue que je suis assez partagé sur cette histoire. Certes, il est bien que cette histoire se termine sans sur-accident, mais tout de même, elle dénote quand même de graves manquements à l’autonomie dans votre pratique. Il est évident aussi que le cout d’une rotation d’hélico, tranquille le soir, a été moins élevé que le cout d’une intervention au matin si vous aviez eu un problème.
Ceci étant, une fois constaté la situation : trop tard, trop loin ; je pense que la descente en hélico était une bonne option : pour l’avoir vécu quelques fois, repartir après un bivouac un peu sévère n’est pas simple du tout. Bouger un débutant le lendemain, alors qu’on a pas été capable de surmonter la descente de nuit, l’inconfort du mouillé, du froid, la fatigue … C’est hyper dur. Et cette histoire se serait sans doute terminé avec un héliportage au matin, donc de manière équivalente pour le système.
Mais bon partir grimper sans une bonne nyctalopie ou une frontale et un bout de vêtement en fond de sac, je trouve cela assez choquant. Même pour des escalades dans les Préalpes, j’ai toujours un bout de sac avec une couverture de survie, une frontale, une doudoune de 200gr, un coupe vent qui me permettent largement d’y passer une nuit. Et qu’on en dise pas que le poids soit un problème, il emmène un débutant, alors il peut largement prendre ce matériel doublé pour son collègue.
Et franchement, personne ici n’a eu de discours sur le sur-homme ou l’aspect Rambo d’une partie de l’activité, pour la simple raison que bivouaquer des jours en face nord des Jorasses et s’en sortir in-extremis comme Desmaison relève du sur-homme, passer ou pas une petite nuit à la fraîche près d’Annecy relève du banal confort. Tous ceux qui ont exprimé leur désaccord quant à la gestion de votre mésaventure ont été très consensuels. C’est la banalisation de l’homme de trottoir qui emmène le pendule de notre appréciation collective à considérer que bivouaquer dans ces conditions relève du sur-homme, alors qu’il s’agit d’une simple gestion de l’inconfort. Je suppose que vous rendez compte de cette mauvaise gestion de l’ensemble du problème et qu’elle vous servira de leçon pour la suite.
Ceci étant, c’est une bonne piqure de rappel pour nous tous votre histoire : à force de, on fini par partir un peu les mains dans les poches en se disant que cela fera bien … Cela me rappellera pour les quelques sorties à venir de prendre deux ou trois bricoles en fond de sac. Une bonne leçon pour nous aussi.
Vous avez tout de même raté un truc, un bivouac à claquer des dents, à pester contre le camarade que l’on imagine dormir (l’enc … ! ), à chercher jusqu’aux hallucinations les premières lueurs du jour, se sentir enfin bien de voir poindre ce jour tant attendu, grogner, s’étirer et arriver chez soit pour une douche monumentale … C’est tout de même bien sympa. Et même pour le futur, les expériences de 25-30 heures de marche non-stop pour rentrer au taf ou des quelques bivouacs un peu frais ou inconfortables sont très formatrices … et ce sont de bons souvenirs forts et personnels !
Alexis.[/quote]
J’aime bien ton message 
Particulièrement « C’est la banalisation de l’homme de trottoir qui emmène le pendule de notre appréciation collective à considérer que bivouaquer dans ces conditions relève du sur-homme, alors qu’il s’agit d’une simple gestion de l’inconfort. »
Il y a deux été j’ai eu le droit à mon premier (et seul) bivouac improvisé en alpi, et je dois avouer que j’avais fait fort ce jour là
Mais ça a bien démystifié ma vision des choses.
Parti avec ma copine, débutante, pour un plan débile: on voulait grimper le Mur de glace du Gioberney (course de glace en 3 en Oisans)… à la pleine lune! On part à minuit du refuge, sans duvets (forcément on va grimper de nuit donc elle ne risque pas de nous surprendre!) et pour ma part avec peu de vêtements (il faisait relativement chaud) tout allait bien. Et puis à 10 mn du début de la voie on se retrouve cons: la lune vient de se coucher, une brume se lève qui rend la frontale totalement inutile et il devient impossible de continuer. Quand à descendre ça reste faisable (mais casse gueule dans le noir!) mais bon ça signifie un WE gâché…
On c’est donc retrouvé à bivouaquer sur un bout de vire inconfortable dans les gradins, 10m sous le « glacier » du Says. Après 15mn j’étais congelé, impossible de me réchauffer avec une polaire moyenne, un coupe vent et des gants troués! J’ai passé 3 heures assez chiantes à me frotter les épaules entre des micro-sommeil de 2mn.
Au moment de repartir je marchais encore plus mal qu’une fin de soirée trop arrosée et je maudissais à vie mes plans débiles, mais 30mn plus tard j’étais pendu aux piolets avec le sourire 
La morale c’est qu’un bivouac ce n’est jamais anodin, mais franchement, c’est pas si terrible que ça! D’autant plus quand on est capable de marcher sur le lieu de bivouac, si vraiment ça va pas il suffit de courir en rond et on se réchauffe bien vite. Par contre maintenant je prends plus de vêtements!!
La morale de la morale c’est que les plans à la pleine lune en alpi c’est une bonne méthode pour faire rire les gardiens de refuge 
rob