Excusez moi pour les fautes de français et d’orthographe.
Voilà le récit d'une aventure. Nous sommes le 3 mai 2012. J'ai proposé à Marc, un copain avec qui je travaille de faire une course d'initiation alpinisme. Pour moi c'est la reprise, j'ai une tendinite à l'épaule depuis 5 mois mais je m'autorise une petite sortie facile comme celle d’aujourd’hui. En même temps je trouve cela sympa de pouvoir partager cette journée avec Marc qui fait beaucoup de rando mais qui n'a jamais pratiqué l'alpinisme. J'ai déjà eu l'occasion de faire de la rando et des raquettes avec Marc. La course que j'ai choisit est la traversée des Dent de Lanfon au dessus du lac d'Annecy. C'est une traversée d’arête dont la cotation est PD- (Peu Difficile inférieur). Il y a 2 ou 3 pas de difficulté III donc ça me semble raisonnable.
Il fait grand beau. A 10h on commence à marcher. On remonte un sentier au milieu d'une forêt. Marc est ravi, il adore photographier les arbres. Il a apporté son Reflex et un nouvel objectif. On s'amuse à faire quelques poses. On commence à voir l'arrête en question, elle est en plein soleil.
Elle semble sèche même s’il a plu la veille. Ça semble bien comme condition. J’observe juste un couloir de neige, j’espère qu’il n’est pas dans la voie. Normalement la première partie de la course est justement un couloir qui mène à la première dent de la traversée (la traversée compte 3 dents en tout). On quitte le sentier vers 1600m et on arrive vers le col qui mène au départ de la course. Il y a encore beaucoup de névés au pied de l’arrête. Cela ne m’inquiète pas plus que ça. On va aller voir le départ pour regarder les conditions de plus près.
Après 3 heure de marche, on trouve le départ. La première partie est entièrement équipée de câbles neuf. Cela semble pas mal. On s'encorde. J'explique un peu à Marc comment on va procéder pour la progression et c'est parti. Le départ est assez glissant mais grâce au câble ça passe assez bien. On progresse jusqu'à la fin du câble. Nous sommes légèrement à droite d'un couloir de neige (celui observé du bas peut être ?). Le rocher est très moyen, un peu mouillé avec beaucoup de prises qui bougent. On grimpe un peu sur des « œufs ». Je fais tomber quelques cailloux vers Marc. J'essaie de me faire le plus léger possible. Je pense qu'on n'est pas vraiment dans la voie. C'est une course très parcourue donc le rocher ne devrait pas bouger comme cela. J'imagine que la vraie voie est sous le couloir de neige à notre gauche. On arrive finalement sur l'arête. Je suis content de sortir de cette partie un peu casse-gueule.
Nous sommes sur l'arrête. On voit le lac d'Annecy. C'est super sympa. Il faut chercher un peu l'itinéraire qui s'amuse à zigzaguer versant est – versant ouest. On progresse mieux, le rocher est plus sain. On alterne les parties grimpe facile et marche sur une petite sente. C'est plutôt agréable et moins fatigante que la marche d'approche. On parcourt les dents en suivant plus au moins le topo. C'est une arête, la progression est assez facile à lire. J'assure Marc pour les parties d'escalade les plus difficiles sinon nous progressons corde tendue. Je place pas mal de points de progression entre nous (tous les 5-6m environ) histoire d'assurer. Pour la dernière partie des points de peinture rouge nous indiquent la voie à suivre.
L'heure avance plus vite que nous. Nous voyons la dernière dent. Elle se rapproche mais il commence à être tard. 17h. Bon 3 heures avant la nuit ça devrait le faire mais faut pas traîner car la descente risque d'être longue.
Nous sommes au pied de la dernière dent. On est un peu fatigués tous les deux. Je dis à Marc que si il y a un moyen de contourner la dernière dent et de descendre directement on ne va pas s'en priver. Il semble tout à fait d'accord avec moi ! Ça fait 7 heures qu'on marche et çà ira bien comme çà. Ça fait déjà une bonne journée.
Au pied de la dernière dent il y a une sente bien marquée qui part versant ouest. Je décide de la suivre. Je pense qu'elle nous mènera au pied de l'arête. On est rapidement bloqués par des névés. En dessous ça tombe à pic. On regarde un peu la carte IGN mais c'est difficile à voir. Avec les névés on perd la sente de toute façon. J'ai pas trop envie de nous engager la dedans. On remonte et finalement on est obligé de monter la 3ème dent.
On regarde le topo. La 3ème dent est assez facile apparemment. On aurait dû la grimper tout de suite. Le topo indique « des gravins faciles à remonter 30m à gauche du point rouge situé au pied de la dent ». Ça semble assez clair. Je pars dans un couloir de gravins. C'est super casse gueule car c'est glissant. J'arrive à me protéger avec 2 sangles et un friend mais bon c'est un peu la flippe quand même. J'aperçois mon arbre salvateur et je suis super content de m'y accrocher. Je monte sur un autre arbre pour poser un relai et assurer Marc. Il me rejoint, je l'assure sec.
Voilà c'est le sommet. On s'est trompé pour la dernière dent mais à quelques mètres prêt je pense qu'on est à côté de la vraie sortie.
On ne s'arrête pas au sommet. On a plus trop le temps. Le topo indique une descente avec des parties en désescalade et des couloirs « scabreux » donc faut qu'on les passe avant la nuit. On trouve les cairns de descente. On les suit mais c'est assez difficile car ils sont dans une zone de Lapiaz recouverts de neige. On aperçoit des trous de plusieurs mètres entre les lapiaz. Avec la neige par dessus c'est assez dangereux. Je tape avec les bâtons pour faire tomber les ponts de neiges. Toute la zone en contrebas est recouverte de neige mais on voit les traces de pas à rejoindre (100m en contrebas) . On arrive au bout des cairns. J'ai dû mal à voir comment on va rejoindre les traces. Pour les rejoindre faut descendre des petites barres rocheuses et des névés. On fait un premier rappel pour descendre un peu. C'est le premier rappel pour Marc. Je lui explique tout. Je décide de descendre le premier car je sais pas trop ou l'on va atterrir. Je lui place le reverso sur la corde et lui explique qu'il faut mettre la vache sur le mousqueton du reverso. On fait cela sans machard, je le contre-assure du bas. Le rappel se passe bien, on a descendu un peu. On rejoint une zone sèche.
Il est 19h30. Il reste 30 minutes de soleil. Même si on rejoint les traces en contre-bas on n'aura pas le temps de terminer la descente de jour. Je décide de stopper la descente pour éviter de rester plantés plus bas dans la nuit. On remonte sur l'arête, on est au sec au moins. Je doute vraiment depuis le début de la descente. Il nous reste 2 options. La première est de dormir sur l'arrête et de continuer la descente demain. On aurait pu faire çà. J'ai commis plusieurs erreurs lors de cette course. Je vous passe le chapitre des « j'aurais dû ». Je n'ai pas envie de commettre l'erreur de trop. Nous sommes tous les deux fatigués. Je décide d’appeler les secours avec honte bien sur. Nous sommes secourus par l'hélico dans l'heure suivante. Les sauveteurs nous déposent non loin du parking.