Réactions face à un accident mortel

Posté en tant qu’invité par hahaha:

Les seuls qui disposent d’informations sur ce type d’évènements ce sont les gendarmes, je ne sais pas si les rapports sont à la disposition du public et il n’y a pas toujours une enquête ou si les témoins sont entendus.
Sinon c’est du boulot de journaliste : recherche d’informations et savoir faire parler les gens.

Il y a plein de gens qui disent ça et qui se retrouvent en prison.
Ce n’est pas parce qu’il n’y pas de loi que ce n’est pas interdit.

Il y a des procédures d’évacuations : appel au calme, portes de secours ouvertes…
En 2010 personne ne veut prendre des responsabilités car en cas d’accidents il va falloir les assumer face à un juge.

C’est honnête mais ça fait un peu téléfilm américain quand le vieux de la vieille dit au petit jeune qui gerbe après vu un cadavre : « tu finiras par t’y habituer… »

?

La FFME n’a aucune compétence judiciaire.

[quote=« Krist@f, id: 1123280, post:62, topic:107050 »]

?

La FFME n’a aucune compétence judiciaire.[/quote]
RP==region parisienne

Pourquoi judiciaire? Il ne s’agit pas nommer les responsables mais prévenir (ou rassurer) les autres grimpeurs.

Même dans l’URSS où dit-on on ne pouvait pas parler librement, l’information sur les accidents était recueillie et accessible publiquement.
(Bien que pour limiter les ennuies pour les vivants on nommait toujours la personne décédée comme le chef d’expédition).

Parce que :

La recherche des responsabilités est étroitement liée à la détermination des causes de l’accident.

Ok. Le problème est peut être que les autorités travaillant sur ces accidents en RP n’ont pas les compétences/formations requises.
Il n’y a pas de PGHM à Paris, probablement pas d’experts, ou d’autres personnes disposant des connaissances spécifiques sur ce genre de problème. Rien d’étonnant pour la région parisienne qui n’est pas une région d’escalade.

Posté en tant qu’invité par papymouso:

[quote=« Distance de sécurité, id: 1122266, post:40, topic:107050 »]A partir de quelle distance du drame était-il convenable de continuer à grimper?

Car il est ici question de décence, pas de morale. Si la morale était en jeu, comment pourrions nous continuer à manger sereinement alors qu’une partie de l’humanité s’obstine à mourir de faim?

Heureusement, la distance de sécurité est faible: il suffit de ne pas voir et de ne pas entendre.

Cela a failli me gâcher mon dessert.[/quote]

je plussoie

sous prétexte de proximité géographique faudrait arrêter son activité…
et me foutre de se qui ce passe sur la falaise d’à coté ?
la mort fait partie de la vie
il y aurait plein d’autre exemple ou notre indifférence est flagrante
Alors pourquoi cela devrait changer pour l’escalade, pour un type que je connais même pas.
Parce que c’est un grimpeur ? un gars du coin ?
Et pour le SDF que croise tous les matins et qui va mourir de froid ?
par contre ca me gâchera pas mon dessert.

Hum la décence…
Pratiquer un sport de riches dans un monde qui crève la dalle en bouffant des barres énergétiques, habillés par des fringues fabriqués pas des gamins…
ou est la décence ?
Ne soyons pas hypocrite le monde est ainsi fait.

Je pense que tu la mettras en veilleuse quand tu passeras à coté des pompiers qui seront en train de ramasser le corps.
C’est bien de la mettre en veilleuse quand il y a un accident parce que les proches peuvent entendre les derniers mots de la victime.
La decence c’est de ne pas tout mélanger : pour le monde qui crève la dalle et pour les gamins qui sont à l’usine ont peut se battre (vote, association, comportement) pour le gars qui meurt dans la voie d’à coté on se pose le temps que les secours aient fini leur boulot.

De tous ceux qui s’expriment dans ce post, je me demande combien ont été confrontés à ce type de situation, c’est à dire porter secours à la victime ou effectuer la récupération du corps et surtout aller voir la famille et leur annoncer la nouvelle.
Pour couper court à vos interrogations, je l’ai fait plusieurs fois.
Aucune des situations n’a été identiques et la réaction de l’entourage que ce soit les collègues, les proches, le public (car il y a évidemment un public pour ce genre d’évènement), n’a jamais été la même. Alors dire ce que les autres ont fait ou ne pas fait me semble bien théorique.
Certaine personne révèle une forte personnalité et des réactions que l’on n’attendait pas et les plus costauds en apparence peuvent s’effondrer.
Seule le respect à la famille et aux proches est à mon avis primordial, le reste ne ramènera jamais personne. Chacun fait alors avec son éducation, son vécu, sa situation de famille, son histoire et son humeur du moment.
Etre à l’écoute est la seule chose que je retiens de l’expérience que je commence à acquérir (environ 15 ans d’intervention)

Posté en tant qu’invité par Belle et mince:

Je suis entièrement d’accord avec la réponse d’almasty. Comme chaque cas est différent cela n’a pas beaucoup de sens de vouloir généraliser et surtout de dire « il faudrait faire ceci ou cela ». J’ai assisté par obligation et non pas par curiosité malsaine à diverses levées de corps lors d’accidents et un cas de suicide de personnes que je ne connaissais pas mais pas lors d’accidents de montagne. Chacun réagit différemment et ces réactions sont souvent imprévisibles. On peut plus rien pour les personnes décédées, elles ne sont pas une priorité au niveau d’une intervention même si cela peut choquer les proches que l’on ne s’occupe des corps qu’en dernier.

La façon dont on va gérer de tels événements et également très individuelle, certains ont besoin d’un debriefing, d’en parler, voir d’un soutien psychologique alors que d’autres intériorisent. Finalement la vie continue, on ne peut pas changer le passé.

Posté en tant qu’invité par poncif ammoniaqué:

C’est vrai que c’est pas faux.

bien observé.

[quote=« papymouso, id: 1128103, post:65, topic:107050 »]

[quote=« Distance de sécurité, id: 1122266, post:40, topic:107050 »]A partir de quelle distance du drame était-il convenable de continuer à grimper?

Car il est ici question de décence, pas de morale. Si la morale était en jeu, comment pourrions nous continuer à manger sereinement alors qu’une partie de l’humanité s’obstine à mourir de faim?

Heureusement, la distance de sécurité est faible: il suffit de ne pas voir et de ne pas entendre.

Cela a failli me gâcher mon dessert.[/quote]

je plussoie

sous prétexte de proximité géographique faudrait arrêter son activité…
et me foutre de se qui ce passe sur la falaise d’à coté ?
la mort fait partie de la vie
il y aurait plein d’autre exemple ou notre indifférence est flagrante
Alors pourquoi cela devrait changer pour l’escalade, pour un type que je connais même pas.
Parce que c’est un grimpeur ? un gars du coin ?
Et pour le SDF que croise tous les matins et qui va mourir de froid ?
par contre ca me gâchera pas mon dessert.

Hum la décence…
Pratiquer un sport de riches dans un monde qui crève la dalle en bouffant des barres énergétiques, habillés par des fringues fabriqués pas des gamins…
ou est la décence ?
Ne soyons pas hypocrite le monde est ainsi fait.[/quote]

Je crois que que tu mélanges tout et que tu dis n’importe quoi sans avoir réellement réfléchi à la situation
Donc un type s’écrase à côté de toi, en tout cas assez prêt pour que tu vois ce qui c’est passé
Les secours sont prévenus, interviennent
Tu vois la famille ou les copains affolés, en pleurs, désemparés
Et puis le cadavre est évacué
Et toi pendant tout ce temps là tu continues à grimper comme si de rien n’était car c’est un « type que tu connais même pas » ?

Posté en tant qu’invité par jack 1967:

ça n’a rien à voir, mais aujourd’hui suite à un crash d’avion les helicos qui viennent se poser, charger, décharger matos ou personnes à 100m de mon balcon sonts passés avec un sac au bout du cable, ben je vous garantis que même si il y a 100 % de chances que je ne connaisse pas ces personnes, cela fait trés bizarre.

Posté en tant qu’invité par Belle et mince:

Région du Weisshorn /Val d’Anniviers?

si, lors d’un accident, mortel ou non, il y a suffisamment de gens(professionnels et témoins) autour de la (ou les) victimes et des proches et qui gèrent la situation, à quoi bon s’attrouper davantage? pour bien faire voir qu’on se sent atteint et/ou consterné par ce qui est arrivé? pourquoi rester à l’écart, discret, ne peut-il pas être une marque de bon sens ou même de gêne? on peut être insensible, touché, ému, marqué ou choqué, tout dépend du degré de sensibilité des personnes et ça, ça ne se juge pas.

Posté en tant qu’invité par marcololo:

[quote=« HS, id: 1119647, post:1, topic:107050 »]Et pendant ce temps là, 2 cordées continuaient de bosser leur projet sous les toits… :confused: :o

Modération forum: Discussion issue du sujet « accident claret » /viewtopic.php?id=189888 afin de ne pas mélanger les hommages à la victime et les commentaires techniques / éthiques sur l’accident. Merci de respecter la douleur de la famille et des proches.[/quote]

facile à dire, impossible de connaître sa réaction face à la mort. Dans le couloir du gouter un homme a été frappé par une chute de pierre, je l’ai vu dévaler comme un pantin complétement désarticulé. Il est passé à ma hauteur à 10 mètre de moi puis s’est arrêté 20 mètres plus bas déjà une 10 aines de gens étaient là autour de lui, à quoi bon descendre? par voyeurisme? qu’aurais je pu faire de plus? On est reparti puis on a entendu l’hélico dans le brouillard. Arrivé au refuge du Gouter, quelqu’un a lancé laconiquement un « on continue » et on a finalement continué jusqu’au sommet avant de redescendre au refuge vers 1H du matin. On n’a jamais parlé de l’accident pendant l’ascension, ni au moment de l’accident ni après, comme si on se comprenait tous. Il n’y avait pas besoin de commentaires…

C’est pourquoi je commenterais pas cette attitude de continuer de bosser sous les toits, rien ne dit qu’ils n’ont pas été touché par cet accident.