Qui a lu le dernier livre de L.Daudet?

Posté en tant qu’invité par jc:

Et René Desmaison, quand-même, ne l’oublions pas.

Posté en tant qu’invité par Viens Poupoule:

L. Daudet, c’est çui qui a ecrit le Rateau de Chèvre de M. Seguin ?

Posté en tant qu’invité par Rose:

C’est pas lui qui écrit des lettres du Mt Moulin ??

Posté en tant qu’invité par Francois:

Bien d’accord avec Olaf et Bernard. L’écrasante majorité de la production « littéraire » alpine pourrait se résumer à : « regardez voir un peu ce que j’ai fait, c’est bien moi le meilleur. »
Il ne suffit pas d’écrire des bouquins pour faire de la littérature.
Quelques titres que j’aime beaucoup:
La série des Henri Isselin: les aiguilles de Chamonix, la Barre des Ecrins, la Meije, du côté de l’aiguille Verte. Passionnants.
Samivel: contes à pic, l’amateur d’abimes.
Etienne Bruhl: variantes.
Livanos: au-delà de la verticale.
Toepffer: voyages en zig-zag.
plus qq autres dont je n’ai pas les titres en tête. Quand à la littérature « contemporaine », à mon humble avis, c’est le grand erg occidental.

Posté en tant qu’invité par Fantomas:

et le livre de Moulin ? qui l’a lu ?

Posté en tant qu’invité par Alex:

on veut des noms !!

Bernard a écrit:
<le niveau zéro de la littérature alpine

Posté en tant qu’invité par baghirati:

Etienne Bruhl: variantes.

tu as lu « accident à la meije » du même auteur ?

Posté en tant qu’invité par Francois:

Non, je n’ai pas. J’ai vaguement feuilleté le bouquin chez un libraire mais finalement, je ne l’ai pas acheté. J’ai tellement aimé « Variantes » que j’ai peur d’être déçu!
Mais sans doute ai-je tort…

Posté en tant qu’invité par Bertrand:

Bien sûr d’accord sur Greg Child et Livanos…pour ceux qui aiment lire en anglais (je ne sais pas s’il a été traduit), le livre de GW Young « On High Hills » mérite aussi de figurer dans les anthologies, à coté de celui de Mummery. J’ai également adoré les mémoires de G. Gervasutti (« Il Fortissimo », traduit ?) avec un chapitre d’anthologie sur son hivernale solitaire au Cervin un jour de Noël (« Natale sul Cervino »). Enfin pour les germanophones, dans un style plus proche de Livanos, Malte Roeper « Auf Abwegen » ne se lache plus quand on l’a entamé !
J’en profite pour demander l’avis de la communauté sur le livre de M. Batard (Sortie des Cimes) que j’hésite à acquérir…

Posté en tant qu’invité par claudio:

D’accord aussi. Le problème de ces récits, c’est l’héroïsme. Or la littérature s’accomode assez mal des surhommes (Cervantes l’a compris il y a cinq siècles). Et plus encore lorsqu’ils se glissent eux-mêmes dans la peau d’un narrateur : grands par leurs exploits, les alpinistes professionnels se ridiculisent souvent en se mettant en scène.

Ce culte de la personnalité et du spectaculaire, certes vendeur, écrase tout le reste : poésie, philosophie, histoire critique de l’alpinisme. A de rares exceptions près, les mondes de la mer, du désert ou des forêts sont incomparablement mieux servis que celui de la montagne, le plus souvent pauvrement sportif.

claudio

a écrit:

Bien d’accord avec Olaf et Bernard. L’écrasante majorité de la
production « littéraire » alpine pourrait se résumer à :
« regardez voir un peu ce que j’ai fait, c’est bien moi le
meilleur. »
Il ne suffit pas d’écrire des bouquins pour faire de la
littérature.
Quelques titres que j’aime beaucoup:
La série des Henri Isselin: les aiguilles de Chamonix, la Barre
des Ecrins, la Meije, du côté de l’aiguille Verte.
Passionnants.
Samivel: contes à pic, l’amateur d’abimes.
Etienne Bruhl: variantes.
Livanos: au-delà de la verticale.
Toepffer: voyages en zig-zag.
plus qq autres dont je n’ai pas les titres en tête. Quand à la
littérature « contemporaine », à mon humble avis, c’est le grand
erg occidental.

Posté en tant qu’invité par Fantomas:

Bonne synthèse cher Claudio

Posté en tant qu’invité par Scribouillard:

La critique littéraire a tranché le débat depuis longtemps en affirmant: ’ Il n’y a pas de littérature de montagne’.
Laissons ces messieurs - dames se pâmer devant des textes dont la qualité principale est l’absence totale de fond au profit de la forme, et lisons avec plaisir les alpinistes, grimpeurs, ou guides ayant quelque chose à dire, même s’ils expriment leur vécu avec les mots simples qui sont les leurs, mots souvent empreints d’une grande sincérité.

Posté en tant qu’invité par Alex:

salut,

j’ai bien aimé ce livre, qui est plutôt original, à mon avis.
Cela ressemble à une psychothérapie, on rentre vraiment dans son intimité, et il se livre sans fard et sans masque…
On aime ou on n’aime pas (ce que je comprends très bien), mais cet alpiniste un peu « marginal » et insoumis a le mérite de se poser des questions, et de se dévoiler entier, ne cachant pas ses propres erreurs ou actes qu’il considère maintenant comme exagérés, avec ses dons de montagnard, ses faiblesses, son passé familial, etc. Un bouquin qui ne parle donc pas seulement de montagne, mais aussi de la vie en général.

Alex

Bertrand a écrit:

J’en profite pour demander l’avis de la communauté sur le livre
de M. Batard (Sortie des Cimes) que j’hésite à acquérir…

Posté en tant qu’invité par yahi:

Franchement, ça me fait de la peine.
Que des gens n’aiment pas tel ou tel bouquin ou auteur, certes.
Qu’ils parlent de « zéro de la litterature alpine »… qu’ils mettent Bonatti dans un panier de crabe…
J’ai une question : connaissez vous personnellement les auteurs pour parler d’eux ainsi?
Une petite anecdote sur Livanos que tout le monde semble mettre sur un pied d’estale :
Georges, aussi drôle et agréable, et original à lire soit-il, ne s’est jamais privé de vanner par exemple à tout va les grimpeurs de couennes en collant qui font du 8…
Ces livres ont le mérite d’exister.
Que les tons des livres changent, tant mieux.
Qu’on arrête d’écrire « sujet verbe complément » tant mieux.
Foutez la paix à ces hommes d’une sensibilité probablement à des lustres de la votre, et qui veulent simplement témoigner, faire avancer. Faire enfin découvrir au public qui ils sont. L’époque des récits héroïques et sur-léchés est bien finie. Enfin un peu de vrai.
Je suis de plus en plus déçu par les membres de c2c, ça doit être ça.
Revoyez s’il vous plaît vos jugements hatifs.
Ou alors faites. Je ne sais pas écrivez leur une lettre! Ce ne sont pas des extra terrestres inaccessibles!
Et on verra.
By By

Posté en tant qu’invité par Nukem:

yahi a écrit:

J’ai une question : connaissez vous personnellement les auteurs
pour parler d’eux ainsi?

Personne n’a juger les auteurs mais leurs oeuvres. Je ne connais pas Personnelement Tarantino mais ça ne mêmpêche pas d’avoir un avis sur ses films.

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Ce culte de la personnalité et du spectaculaire, certes
vendeur, écrase tout le reste : poésie, philosophie, histoire
critique de l’alpinisme. A de rares exceptions près, les mondes
de la mer, du désert ou des forêts sont incomparablement mieux
servis que celui de la montagne, le plus souvent pauvrement
sportif.

Il y a quand même un aspect qui me chagrine dans ce genre de discussion (critique d’un bouquin, d’un film, …).
Je trouve que c’est comme en montagne: si on n’est pas content d’un bouquin, ben on n’a qu’à écrire soit même son récit idéal ! Et c’est même mieux qu’en montagne, où si on est déçu en répétant une voie, on ne va pas réouvrir cette voie mais en ouvrir une autre, alors que l’on peut sans problème réécrire sa vision de telle ou telle chose sans détruire l’existant.
Pour moi ce sont des comportements de consommateur: on a acheté un bouquin en pensant que le plaisir de le lire sera à la hauteur du prix, mais finalement non et on est déçu, on se sent berner par un attrappe nigaud.
Ben, c’est quand même le principe: aujourd’hui, il n’est pas nécessaire de publier un bouquin en librairie pour diffuser un texte. Donc si on le vend en librairie, c’est bien parce qu’on espère en tirer un peu qq sous. D’où marketing pour mettre en avant les qualités et cacher les défauts, que le lecteur découvrira trop tard.
Cela n’empêche pas de critiquer un bouquin. Mais je trouve que l’on a bien plus de chance d’être déçu par un bouquin car il ne correspond pas à ses attentes, que le contraire. A part si l’auteur connait très bien un lecteur et écrit un livre juste pour lui, il y a toutes les chances que l’on ait toujours qqch à redire sur un texte. Et en plus le lecteur change d’avis: il y a des bouquins que j’ai trouvé nuls la première fois, et génials 10 ans plus tard, d’autres ce fut le contraire… Un auteur ne peut pas écrire un texte convenant à tout le monde. Si on trouve qu’une écriture est du niveau CM2, et bien on peut toujours le conseiller à des CM2 (ou plutôt CE2 pour qu’il ait un gap).
Tout ça pour dire que quand on réfléchit un peu à ce qui fait qu’un livre nous plait ou non, on se rend compte que ce sont des considération très subjectives: dès lors devant un nouveau texte, on a statistiquement plus de chance d’être déçu que d’être satisfait. Ainsi soit le texte nous déçoit comme prévu, et pas besoin d’en faire tout un plat, soit il nous satisfait, et c’est une bonne surprise (quand on mesure la faible probabilité qu’il y a derrière).

Posté en tant qu’invité par claudio:

Scribouillard a écrit:

Laissons ces messieurs - dames se pâmer devant des textes dont
la qualité principale est l’absence totale de fond au profit
de la forme,

justement, « la forme c’est le fond qui remonte à la surface ».

et lisons avec plaisir les alpinistes, grimpeurs,

ou guides ayant quelque chose à dire, même s’ils expriment
leur vécu avec les mots simples qui sont les leurs, mots
souvent empreints d’une grande sincérité.

Ce que raconte un Proust ou un Miller de leur vie (quasi-nulle, en apparence) m’a l’air plus riche. D’ailleurs, on peut très facilement transposer les impressions subjectives qu’ils décrivent dans un contexte radicalement différent, comme celui de la montagne. L’inverse est très rare : les fameuses « leçons de vie » que donnerait la montagne, et que ne manquent pas de nous assener nos apprentis-écrivains, sont souvent d’une rigidité transcendantale… surtout lorsqu’on les met en rapports avec les mesquineries bien humaines dont ils sont, comme tout le monde, capables.

Quant à la simplicité, la sincérité, etc., d’accord : mais c’est comme tout, c’est souvent le fruit d’un long travail. Ecrire n’est pas une activité moins exigeante que grimper : c’est difficile et ça s’apprend (et ça ne s’arrête jamais d’ailleurs : contrairement aux courses du même nom, les romans d’initiation sont souvent inachevés).

ceci dit, chacun est libre de s’exprimer, bien ou mal peu importe. Mais écrire un livre, raconter une histoire, c’est tout autre chose. Les éditeurs occultent complaisamment la différence, et c’est dommage pour ceux qui savent écrire (à défaut de ne pas grimper à un niveau stratosphérique).

claudio

Posté en tant qu’invité par Francois:

Mais, Bubu, personne n’en fait un plat!
On donne un avis, tout simplement. On a bien le droit d’avoir un avis, non?
Si je dis que la plupart des bouquins de montagne me gonfle, je n’empêche personne d’émettre l’avis contraire. Au contraire!
La richesse d’une discussion vient de la diversité des opinions, même saugrenues…

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Mais, Bubu, personne n’en fait un plat!
On donne un avis, tout simplement. On a bien le droit d’avoir un avis, non?

Ah mais tout à fait.
Je voulais juste dire que je m’étonnais que certains (pas forcément dans cette discussion) s’étonnent d’être déçu par un bouquin.
Ceci en étonnera peut être d’autres, qui ont compris depuis longtemps qu’il ne fallait pas s’étonner que certains s’étonnent d’être déçu par un bouquin… bon j’arrête là :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par claudio:

Bubu a écrit:

Ce culte de la personnalité et du spectaculaire, certes
vendeur, écrase tout le reste : poésie, philosophie,
histoire
critique de l’alpinisme. A de rares exceptions près, les
mondes
de la mer, du désert ou des forêts sont incomparablement
mieux
servis que celui de la montagne, le plus souvent pauvrement
sportif.

Il y a quand même un aspect qui me chagrine dans ce genre de
discussion (critique d’un bouquin, d’un film, …).
Je trouve que c’est comme en montagne: si on n’est pas content
d’un bouquin, ben on n’a qu’à écrire soit même son récit idéal

C’est juste, mais Fantomas demandait l’avis de la communauté c2c. On n’était pas obligé de répondre qu’on aimait, quand même ?

! Et c’est même mieux qu’en montagne, où si on est déçu en
répétant une voie, on ne va pas réouvrir cette voie mais en
ouvrir une autre, alors que l’on peut sans problème réécrire sa
vision de telle ou telle chose sans détruire l’existant.

Il ne s’agit pas de détruire l’existant : le fait de donner son avis n’a heureusement pas ce pouvoir (sauf pour le référendum sur le TCE…). Que dirais-tu si tu ne pouvais donner ton avis sur un film qu’à la condition d’en tourner toi-même un autre ?

Pour moi ce sont des comportements de consommateur: on a acheté
un bouquin en pensant que le plaisir de le lire sera à la
hauteur du prix, mais finalement non et on est déçu, on se sent
berner par un attrappe nigaud.

j’avoue que je suis embarassé. Je me suis risqué à donner mon avis sur une question générale (la littérature alpine) sans avoir lu ce récit en particulier. De toutes façons, je n’achète quasiment jamais de livre neuf (j’emprunte, je lis, et éventuellement j’achète)

Ben, c’est quand même le principe: aujourd’hui, il n’est pas
nécessaire de publier un bouquin en librairie pour diffuser un
texte. Donc si on le vend en librairie, c’est bien parce qu’on
espère en tirer un peu qq sous. D’où marketing pour mettre en
avant les qualités et cacher les défauts, que le lecteur
découvrira trop tard.

Oui, c’est grave d’ailleurs : aujourd’hui, bien des grands écrivains n’auraient aucune chance (et sans doute certains sont-ils contraint de publier on line), alors que Jack Lang ou René Desmaison sont, pour un éditeur, immédiatement « bankables ». Il y a un très bon livre là-dessus : « L’édition sans éditeurs », d’André Schiffrin.

Cela n’empêche pas de critiquer un bouquin. Mais je trouve que
l’on a bien plus de chance d’être déçu par un bouquin car il ne
correspond pas à ses attentes, que le contraire. A part si
l’auteur connait très bien un lecteur et écrit un livre juste
pour lui, il y a toutes les chances que l’on ait toujours qqch
à redire sur un texte. Et en plus le lecteur change d’avis: il
y a des bouquins que j’ai trouvé nuls la première fois, et
génials 10 ans plus tard, d’autres ce fut le contraire… Un
auteur ne peut pas écrire un texte convenant à tout le monde.
Si on trouve qu’une écriture est du niveau CM2, et bien on peut
toujours le conseiller à des CM2 (ou plutôt CE2 pour qu’il ait
un gap).

Surtout pas : si un livre est mal écrit, mieux vaut ne pas le lire, voilà tout (il y a suffisamment de choses mal écrite dans les journaux, la pub, etc.). Et encore moins le faire lire à des CM2 ou des CE2. Un style simple (Hemingway), ce n’est pas un mauvais style.

Tout ça pour dire que quand on réfléchit un peu à ce qui fait
qu’un livre nous plait ou non, on se rend compte que ce sont
des considération très subjectives: dès lors devant un nouveau
texte, on a statistiquement plus de chance d’être déçu que
d’être satisfait. Ainsi soit le texte nous déçoit comme prévu,
et pas besoin d’en faire tout un plat,

Si, c’est intéressant de savoir ce qu’on attend d’un livre de montagne (c’est d’ailleurs l’objet de cette discussion), et pourquoi L. Daudet (par exemple) nous a déçu - ou plutôt (à ce que j’ai lu) : contrarié, déconcerté, agacé, etc.

soit il nous satisfait,

et c’est une bonne surprise (quand on mesure la faible
probabilité qu’il y a derrière).

« Satisfait ou remboursé » ? Voilà une attitude un peu « consumériste », il me semble. Franchement, je ne connais personne qui se soit dit « satisfait » par la lecture de « Voyage au bout de la nuit » ou du « Bruit et la fureur ». Mais peut-être le livre de montagne n’excède-t-il tout simplement pas la prétention à « satisfaire » un certain ratio d’ingrédients choisis (« emotion », « aventure », « morale », etc.) ? C’est ce que je trouve dommage.

claudio

[%sig%]