Qui a déjà pris un vrai gros plomb?

Euh… Jeannot…une chute de 65 feet

Mais bon, en feet, c’est tout de suite plus impressionnant

C’est un peu l’effet inverse que lorsqu’on est passé des francs à l’euro

Du coup, je sais pas si ça compte vraiment

Posté en tant qu’invité par zorg:

Ce qui fait quand même 20 mètres avec réception sur la tête.
C’est lui qui bat le record de cette discussion!

Courage Jeannot…

[quote=« zorg, id: 1033967, post:82, topic:100211 »]Ce qui fait quand même 20 mètres avec réception sur la tête.
C’est lui qui bat le record de cette discussion![/quote]

Je ne crois pas regarde en 1ere page

:cool:
personne ne se souvient de ma chute à l’Hortus (au nord de Montpellier) en janvier 1978 ???..

la MATAKITERANI (à gauche du « pendentif » juste au dessus de l’arrivée au pied des falaises), voie très raide et surplombante A0/A1/A2/6b obl.

50 mètres en chute libre !!!

une voie que nous avions ouvert en 1977 et que je commençais à « jaunir » (sauter des passages d’artif en les faisant en libre) ; ça devait être du 6b ; j’arrive en tête vers la fin de la troisième longueur et là !
n’étant pas assez fort pour passer le petit toit en libre, j’ai tiré sur le clou que j’avais planté à l’ouverture et hop ! il s’est arraché et en tombant, tous les autres clous se sont arrachés au fur et à mesure, en se regroupant bien gentiment sur mon nœud d’encordement , je suis passé à l’envers à une vitesse folle devant mon copain au relai, pendu sur des « pédales », en plein vide, vaché sur 4 clous qui se sont également arrachés avec le choc; j’avais pris la précaution de rajouter un « coin de bois » (eh oui !) et un gros « clog » (coinceur) , nous avons été retenu en final que par le…coin de bois
moi, après 50 mètres de chute libre et pendu à 20 mètres du sol sur une corde brûlée, un pied cassé en mille morceaux et en plein vide (paroi à 5 mètres de moi), mon copain, Norbert, pendu au relai, dans le vide aussi, 50 mètres plus haut, avec les anneaux de la corde qui l’avait complètement encerclés ; il étouffait, le pauvre, il ne pouvait presque plus respirer !

je ne vous raconterai pas la suite (la nuit ne me suffirait pas…), car cette aventure s’est quand même très bien finie pour lui comme pour moi (3 mois de plâtres, puis plâtre de marche où j’ai commencé à regrimper en second pour accélérer ma « rééducation » !)

et surtout une immense motivation pour reprendre très vite l’escalade et l’alpinisme, pour apprivoiser mes peurs et retrouver le plus vite possible mes réflexes, et surtout le goût de vivre, et le « goût des autres » !

malgré tous mes efforts pour tenter d’effacer ce traumatisme de ma mémoire (et surtout les mauvais rochers, mauvais pitons, et « l’artif » verreux), je reconnais humblement que, depuis, plus rien ne sera comme avant !

l’oiseau a eu ses ailes brisés, brûlées, et mes « performances » ont été stoppées nettes ; j’avais un niveau max 6b en 1978, jamais je n’ai pu le dépasser depuis et je n’en ai jamais souffert !

comme pour la randonnée (« l’aventure est peut être sous 2000 mètres ! »), l’essentiel, c’est d’être heureux et de donner ce bonheur à ses proches et aux autres :

« choisir le bon chemin, rester à sa place, pour une belle vie »

Effrayant en effet.

Personne ne sait s’il peut grimper pareil après un tel giga-plomb.

Posté en tant qu’invité par Lo’escalade66:

[quote=« cumulus66, id: 1033986, post:84, topic:100211 »][/quote]

C’est un mec du sud il a tendance à exagerer :stuck_out_tongue: :lol:

Posté en tant qu’invité par Lo’escalade66:

Sinon je veux connaitre la suite !

[quote=« Lo’escalade66, id: 1034017, post:86, topic:100211 »]

[quote=« cumulus66, id: 1033986, post:84, topic:100211 »][/quote]

C’est un mec du sud il a tendance à exagerer :stuck_out_tongue: :lol:[/quote]

Je ne pense pas, c’est tout à fait possible même si il a eu énormément de chance.
J’ai un ami qui a fait 40 mètres de vol et qui s’en ai tiré avec une entorse à la cheville.
Tout dépend comment et sur quoi tu tombes et aussi si il n’y a pas du tout de freinage sur la corde ou si il y en a un peu.

Sinon, moi j’en ai fait 2 qui m’ont un peu abîmée, dont le dernier dans une grande voie, j’avais traversé dans une portion facile donc sans points et pas protégeables car c’était de la traversée sur de petits ressauts environ 4+, et ensuite la fin plus raide avec une dalle lisse. J’étais trop petite pour mettre le point avec les pieds sur la vire, il y avait une petite réglette pour la main droite, je l’ai prise, j’ai monté mes pieds en adhérence sur la dalle et la prise a pété. Il n’y avait pas tellement d’autres solutions pour monter, la cordée avant moi s’y était prise comme ça aussi, et je ne m’attendais vraiment pas à ce que la réglette me reste dans les mains. Du coup, je suis tombée sur une vire 5 mètres en dessous, j’ai rebondi et je me suis retrouvée au niveau du relais en dessous, j’ai dû faire une quinzaine de mètres en tout. J’ai été bien contusionnée, scaphoïde cassé, tendon de l’épaule rompu et gros bleu au dos, qui me vaut maintenant d’avoir deux disques abîmés.

Pour le premier plomb, il y a prescription, ce n’est pas forcément très intéressant d’en parler car c’était dû à une mauvaise installation de moulinette sur un relais qu’on a peu de chance de voir en 2010, c’était en 1986. Un truc à la con qui arrive parfois parce que l’erreur est humaine, mais qui ne devrait jamais arriver.

Mais, il faut savoir que généralement les gros plombs, enfin les mauvais plombs car on peu voler de 15 ou 20 m dans les dévers sans se faire mal, quand on la chance qu’ils finissent bien, peuvent avoir une incidence sur le futur des sportifs, on ne s’en rend pas toujours compte sur le moment. Donc moins on en fait, mieux ça vaut.

On voit parfois des choses incroyables.

En Colombie, il n’y a que quelques centaines de vrais grimpeurs de falaises et de GV.

Le reste, c’est parfois folklo, vous verrez pourquoi à la fin:

l’un d’eux fait une voie facile (5a max) de 85 m avec sa copine.

On a dû lui prêter quelques coinceurs et une corde…

Il ne connaît pas la voie et sa copine encore moins.

Dans la L3, il va trop à droite (c’est du P4): il galère dans du assez dur, pourri et peu protégeable et finit par chuter:

il doit faire une chute de 50 m, en rebondissant, de droite etd e gauche,
roulant parfois sur des plantes et des arbustes, car c’est loin
d 'être toujours vertical et il s’arrête dans un solide arbuste au niveau du R1!

Bilan une jambe cassée… pas mal pour un gars qui grimpait avec une corde statique!

C’est marrant il m’est arrivé la même chose : à la fin d’une 2eme longueur toujours à la Mature, une prise horizontale que j’ai pris dans les mains… m’est restée dans les mains !
Alors vol qui démarre en retourné et puis qui dure… normal j’avais mis qu’un point pour cette longueur (un cablé). Et çà s’arrête 15 mètres plus bas, à peu près au niveau de l’assureur à son relais qui a les pieds en adhérence. Le point a tenu. :o
L’assureur elle (ma chère et tendre) s’est pris sur l’épaule le caillou (la prise qui avait cassé) environ de la taille d’une bouteille de 1l… Elle m’a retenu. Heureusement qu’elle a été attentive à ce moment sinon s’était le callou sur la tête :confused:
Total :
Elle -> distention d’un ligament de l’épaule
Moi -> rien ! :stuck_out_tongue:

Jamais des gros plombs mais pour illustrer deux erreurs typiques, voici deux chutes dont je me souviens:

Une en montagne. Tout au début. On venait d’apprendre à poser des pitons. Enfin, « aprendre » c’est un dire.
On décide de s’attaquer à un but de paroi, sans nom ni histoire.
Le premier y va, plante un ou deux pitons et renonce à continuer. On le redescend sur le dernier piton.
Le deuxième essaie, monte un peu plus haut que le précèdent. Nouveau piton. Il redescend sans oser passer le crux.
J’y vais. Je monte un peu plus haut, 4ème piton. Et puis je tombe. J’arrache mon piton et tous les autres à tour de rôle et je tombe au sol. Depuis 10m aprox. Certainement partiellement freiné par chaque piton. Je suis sur la pelouse et j’arrive à peine à respirer, mais je n’ai rien cassé. À 50cm de ma tête il y a un énorme rocher que je n’ai pas percuté (pas la peine d’ajouter qu’on grimpait sans casque, à l’époque…).

Le deuxième c’est en goulotte, en montagne. Longueur de glace, dans le crux de la voie. Plus difficile de ce qu’on avait prévu. Après pas mal d’efforts j’arrive en haut, mais pour sortir du raide je n’ai rien. Que de la neige molle, et quelque rocher. Je plante une lame sur la neige et l’autre sur le rocher. Quand je tire pour sortir celle sur le rocher glisse et celle sur la neige ne tient pas. Chute de 6m aprox. Arrêté par le dernier piton que j’avais mis. Mon copain me laissait beaucoup de mou. Mauvaise réception contre la glace. Je casse une côte, ce qui ne m’empêche pas de sortir la voie (en second) et redescendre, mais ça fait un mal fou à chaque respiration.

Posté en tant qu’invité par le.yeti93:

Bonjour,

Le plomb qui m’a le plus marqué s’est passé en salle. C’est dans un dévers, qui suit un surplomb… Je suis près de la fin de la voie.
Bien crevé, mais avec l’envie de finir, je saute le dernier point. Je n’ai plus la force de clipper, et là où j’en suis je préfère avancer… Le pas est un peu compliqué, une sorte de traversé pour aller chercher une prise que je sais pas terrible… Je me retrouve avec la corde derrière le mollet. Je le sais, mais nom de dieu, faut que j’avance…
Je me lance, j’attrape la prise, mais ma main glisse…

Je chute… Une vraie bonne chute… Tout c’est passé très vite mais j’ai le temps de comprendre…

Il y a d’abord le surplomb qui se rapproche très vite. Si mon partenaire me bloque maintenant, je vais me prendre ce mur en pleine face… Mais mon assureur est un as, il continue à me laisser filer… J’évite de peu le surplomb et me retrouve dans le vrai vide.
C’est à ce moment qu’il choisit de freiner ma chute… Le timing est bon, mais la corde derrière le mollet me retourne…
Je me retrouve à l’envers, la corde entre les jambes qui me cisaille… les couilles (pardon madame).
Je m’entends murmurer: « Oh là, là ça fait mal !!!.. »
Je me suis balancé dans cette position ridicule pendant quelques trop longues secondes, la douleur faisant place à la honte, conscient d’être l’objet de l’attention de toute une salle…

Une fois redressé, mon pote m’a fait redescendre, dans un silence… Mes amis, le silence après un gros plomb dans une salle, c’est du Mozart…

Bref rien de grave, un assurage des plus performants, et un souvenir impérissable !!!