Quand j’étais jeune moi aussi je rêvais des 8000. Sauf que je ne rêvais pas que des 8000. Je rêvais des 3000, des 4000, des 7000…
C’est juste là que peut-être on a du mal à comprendre ton obsession pour les 8000. Surtout que les 8000 depuis quelques années ont perdu pas mal de leur côté mythique. Beaucoup de monde, des records de vitesse… Ça n’a plus le même goût d’inaccessible que dans les années 50 ou même encore 80. C’est presque devenu hasbeen, du moins en le faisant avec O2 et compagnie par les voies classiques. C’est sur les sommets moins hauts qu’il y a maintenant encore tant à découvrir.
Et pas obligé de tenter des trucs de fou genre face NE du Masherbrum, il y a des sommets pas trop techniques à toutes les altitudes.
Quelle condition physique pour un 8000 ?
Merci de ces quelques mots qui résument parfaitement ce que beaucoup pensent. Belle journée.
Quand j’ai commencé la grimpe je perdais toute lucidité et je me crispais face au vide. Maintenant j’ai des moments qui me font bizarre de temps en temps quand j’ai 1km de vide sous les pieds mais c’est juste un flash, je pers pas du tout mes moyens. Comme quoi le vide tu peux t’y habituer.
Quand à ton entraînement, il faut que tu aies de la marge. Si tout se passe come prévu une expédition commerciale sur un 8k sera guidée et tu pourras suivre sans vraiment comprendre ce qu’il t’arrives et tout ira bien. Si les choses dérapent, tu est dans un des milieux les plus hostiles sur terre, les missions de secours peuvent prendre plusieurs jours au mieux et ne sont pas toujours possibles ni efficaces. Faut que tu puisses te demerder seul.
Donc pour la condition physique, faut courrir. Et pas sur du plat hein, il faut que tu coures dans des collines, que tu montes et que tu descendes, que tu tapes du dénivelé quoi. Faut que tu sois au taquet niveau cardio. Tu peux même courrir lesté stv.
Ensuite, c’est impératif que tu maitrises ton matériel et tes manips au point où ça devient seconde nature, que tu puisses faire ce dont tu as besoin sans même réfléchir. Ça prend en compte, sans se limiter à; cramponnage, manips de corde de base, auto-secours, secours en crevasse, techniques de progression en neige, glace et mixte etc…
Après tu dois passer du temps en montagne (dans les alpes par exemple, autour de 3/4k), te familiariser avec le milieu et les risques qui viennent avec: avalanches, séracs, corniches, éboulements, crevasses; et apprendre à mitiger ces risques.
Après il faut que tu fasses quelques sommets moins élevés (genre 6/7k) pour comprendre comment réagit ton corps en altitude.
Après ça tu décideras
Le truc, c’est que comme tu n’as aucune idée du sujet que tu aborde, tes questions n’ont pas de sens. Ta réflexion est basée sur une idée très décalée de ce qu’est la réalité de l’alpinisme. De ses sensations, de ses difficultés, de ce que ça procure. Un peu comme quelqu’un qui ne sait pas faire de vélo, et qui demande la condition physique nécessaire pour faire le tour de France. Et encore, c’est bien plus compliqué que ça. Par exemple, quand tu dis « la vue de dingue à moins que les conditions soient dégueulasses ». Si les conditions sont dégueulasses à 8000, t’es globalement mort. Donc si t’es au sommet, c’est que t’as des bonnes conditions. La question ne se pose pas.
Tu peux évidemment faire au taqué de course à pieds, acheter une place sur une expédition commerciale, et te faire l’Everest façon metro. Tout le monde peut le faire. Mais comme zone interdite et accomplissement personnel, on a vu mieux. Et t’es pas sur le bon forum. Je suis sûr qu’il doit exister des forums bien plus pertinents avec des retours d’experiences des meilleurs organismes commerciaux pour l’everest, sur comment s’entrainer en montant l’escalier de son immeuble 15 fois d’affilé, le bon régime de protéïnes en poudre à suivre dans les 3 mois précédent l’expédition etc.
Ici, tu peux apprendre à apprivoiser la montagne. A y être autonome. A accomplir des choses par toi-même. La montagne, peu importe laquelle, procure ces sensations. Pas besoin d’aller dans la « zone interdite » pour être dans une zone mortelle en montagne. Des randonneurs sont morts à 2000m d’altitude y’a 2 semaines dans les pyrénées. Sur le Ventoux tu peux y rester si tu es mal préparé. Je te garantie un coktail de sensatins extraordinaire quand tu te seras pris un orage en bivouac à 3000, avec grêle, neige et vents>100 km/h. Et la vue le lendemain matin, au soleil levant sur la mer de nuages, avec tous les sommets saupoudrés de neige, est tout simplement jouissive. Il faut avoir fait de l’escalade pour savoir si toutes les parois se valent. Sortir tout seul (enfin avec mon binome, mais sans guide) le pic Nord des cavales en 2 fois le temps normal (10h au lieu de 5), une course d’lpi rocheuse peu difficile, m’a procuré la plus grande satisfaction de toutes mes saisons en montagnes.
L’alpinisme, c’est être capable d’appréhander les risques de la montagne, de les diminuer à un seuil acceptable par des techniques de progression, des prises de décision, du matériel…
Bref, je pense qu’à ce stade de ta reflexion, il serait interressant pour toi d’aller en montagne. Accompagné au sein d’un club, ou en excursion ucpa, pas juste un one shot d’1 jour sur le mont-blanc avec un guide. Pour comprendre ce que tu fais. Pour apprendre, comprendre l’activité, et te connaitre.
Oui, enfin faut peut-être pas exagérer !
Avec de l’oxygène et bien encadré et sur la corde fixe ,pas mal de gens peuvent le faire
bah Un double amputé parvient au sommet de l'Everest
A partir de là, y’a guère plus que le mental à travailler…
Dans le lot des touristes de l’Everest cramponnés à ladite corde , on peut imaginer quelques crises de nerf - peut-être est-ce documenté .
Environnement un brin impressionnant quand-même … à fortiori pour qui découvre la - en l’occurrence très - haute montagne .
Déjà la découvrir dans les Alpes n’est pas anodin - j’en garde un très vif souvenir de mes débuts - là …
Autre affaire encore , même si corde fixe etc …
Bien sûr, on peut toujours sortir qq cas particuliers. Mais dire que « tout le monde etc. »…
Hello !
Merci pour toutes vos réponses je les ais toutes lues. Depuis le temps de la rédaction de ce post et grâce à vos réponses etc ça m’a permet de prendre plus de recule et de garder les pieds sur terre.
J’aimerais beaucoup apprendre l’alpinisme, mais je ne sais pas trop si c’est possible dans ma région. J’habite vers Belfort/Montbéliard. Apparemment il existerait des clubs alpins dans ces villes mais je ne sais pas s’ils font vraiment de l’alpinisme ou juste de la randonnée.
Si vous deviez partir de 0, vous feriez quoi à ma place ?
Encore une fois merci d’avance pour vos réponses
Pour le savoir le plus simple c’est de leur demander.
Et sinon, depuis le mois d’août, tu as fait quoi de tous les conseils qui t’on été donné plus haut? Parce qu’on ne va pas pouvoir rajouter grand-chose de nouveau qui n’ait pas déjà été dit. Si tu pars de 0, inscris-toi dans un club pour débuter, ou alors regarde du côté de l’UCPA qui propose des stages d’initiation et de perfectionnement.
se lancer!
Donc envisager une première rando jusqu’à la porte des deux clubs prês de chez toi
Sinon c’est un peu dommage que l’hiver se termine.
Tu aurais pu aller dans les Vosges, au Hohneck, pas loin de chez toi, où il y a largement de quoi faire pour s’initier à l’alpi en hiver.
ça semble déjà une « mission » pour la génération 2.0 …
Démarrer par le commencement. Tu as 2 portes d’entrée pour apprendre la montagne : les clubs et stages, l’apprentissage perso.
Pour la 2ème option, c’est très gratifiant personnellement mais en réalité peu efficace en terme de rapidité et qualité d’apprentissage, survie et création d’un réseau social montagne. Par contre seul tu peux toujours randonner - activité nécessaire pour faire de l’alpinisme - lire des livres, apprendre le milieu naturel (les bêtes, les plantes, les roches, l’hydrographie…), regarder des films (et pas des tutoriels, pas tout de suite en tout cas), en bref étoffer une « culture » montagne pour ne pas la considérer uniquement comme un gros stade mais pouvoir la respecter.
Donc les clubs. Tu t’y inscris, tu as accès à leur agenda de sorties/formations, à leurs créneaux sur le mur d’escalade du coin, tu verras des gens … le plus dur c’est d’oser communiquer avec des inconnus qui se connaissent déjà entre eux. Mais globalement ils diront « bonjour » et « pas de souci ». Parce-que les gens ne sont majoritairement pas des connards.
ah sa c’est sur ces djeunes sur leurs smartphones et leurs tiktoks, traverser la rue c’est trop difficile pour eux!!!
Nadir a réussi bravo à lui il est très méritant. Sauf qu’à l’époque le Népal n’exigeait pas qu’on ait déjà gravi un 8000 pour s’attaquer à l’Everest. Dans le film le gars ment en disant qu’il a déjà fait le Kili et ça passe auprès des organisateurs ?? Ça me paraît tellement impossible de nos jours.
Il n’y a malheureusement pas que les connards qui refuseront de t’accompagner. Emmener un inconnu en montagne n’est pas anodin. Une personne sensée (et qui a du temps à consacrer à la transmission) te proposera d’abord une rando plus ou moins engagée pour faire connaissance
Ben du coup une rando plus ou moins engagée c’est pas en montagne ? J’ai du mal à comprendre la nuance. Sauf si montagne = 8000 bien sûr.
Mais les clubs sont quand-même faits pour accueillir des nouveaux venus. Donc en fait je vois pas trop le PB.