Posté en tant qu’invité par fdurucf:
Le nombre et la concentration des circuits n’est pas une variable explicative de la surfréquentation et de la surconcentration des usagers (quels que soit la nature de ces usagers).
On observe que quelques secteurs de la forêt concentrent un maximum de fréquentation. On observe que ces secteurs à problème sont ceux qui sont proches des parkings et des routes et qui disposent d’un sol plat et si possible sablonneux, ceci indépendamment du niveau de difficulté des circuits et même indépendamment de la présence d’un circuit d’escalade (d’une part parce que la fréquentation touristique de masse et de loisir familial ou scolaire est souvent indifférente à l’existence d’une activité grimpante - vélo, farniente, jeux de ballon, pique nique, zone ouverte d’ébat pour les chiens, mais aussi attrait pour les paysages, lieux pittoresques figurant dans les guides touristiques, proximité de certaines buvettes - d’autre part parce que beaucoup de grimpeurs pratiquent du bloc à bloc sans se soucier de suivre un circuit). Inversement, à l’exception du Cul de Chien et du 95.2 (qui disposent d’un sol sablonneux et/ou qui sont très pittoresques et qui sont desservis par de vastes parkings), dès que l’on est à plus de 10/15 min de marche d’un parking ou d’une route, circuit ou pas circuit, à fortiori quand le sol est irrégulier, on observe qu’il n’y a plus grand monde, qu’il s’agisse des grimpeurs ou des autres usagers, et que les lieux restent globalement préservés des principales nuisances.
Mentionnons enfin les « usages » liés à la prostitution et aux lieux de « rencontre » gay en plein air qui apportent eux aussi leurs lots de dégradations incompatibles avec une pratique sportive ou familiales (déchets, insécurité, trafics) et paradoxalement et plus largement incompatible avec l’idéal de « vivre ensemble » pourtant chère à nos chers dirigeants socialistes. Or, plus encore que pour les grimpeurs et les touristes, ces lieux d’« usages » sont dépendants de la présence de parkings et de la facilité et de la rapidité d’accès motorisé à des parkings (cf. Bas Cuvier, lisières du Rocher Canon et du Rocher Saint Germain, parking nord des gorges d’Apremont).
Pour achever l’observation sur l’inutilité du débat sur le nombre de circuit au regard de la protection des espaces naturels, le retour d’expérience sur la fermeture de la route d’accès aux parkings nord des gorges d’Apremont. Cette fermeture a suffit à drastiquement diminuer la surfréquentation des grimpeurs sur les secteurs liés et a également permis de ramener la concentration des usagers touristiques vers Barbizon (au grand bonheur des commerçants et des retombées économiques monétisées).
Aussi, on peut affirmer que les pouvoirs publics et nos élus, s’ils se donnaient la peine de bien vouloir être compétents et efficaces en quelque chose plutôt qu’à brasser de l’air pour se mettre en avant, devraient en priorité se préoccuper de choses plus directement utiles et pragmatiques que la réglementation du nombre de circuits d’escalade. Au regard de la finalité d’un parc naturel et notamment de la préservation des espaces naturels, le seul débat qui devrait se poser est celui de la fermeture de certaines routes (pourquoi tant de routes dans cette forêt alors qu’il y a si peu de lieux d’habitation ou d’activité économique à desservir ?) et de la fermeture ou de l’éloignement certains parkings (en priorité Bas Cuvier, Rocher Canon, Cul de Chien/91,1/Sabot). L’effet de ces mesures peu couteuses serait immédiat, sans avoir à introduire la moindre réglementation supplémentaire ni même à avoir eu à créer un parc naturel. Inconvénient de ces mesures efficaces et utiles : elles sont incompatibles avec l’ouverture de nouvelles lignes budgétaires, la création de nouvelles commissions, l’ouverture de nouveaux postes, bref, incompatibles avec les actions permettant de faire une bonne carrière administrative ou politique.